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Saritah et ses Sims

4 juillet 2012

Chapitre 1 - Le nouveau

 

Photos Appaloosa Plains

 

Appaloosa Plains, grande étendue remplie de vallons et de collines parsemés de terre rouge située dans l’Ouest Canadien. Lieu paisible et idéal pour mener la vie d’éleveur de chevaux accompli ou bien pour tenir un Ranch transformé en auberge, comme le faisait si bien la famille Dunkler depuis déjà trois générations. Chaleureux et accueillant pour tout être aimant la nature, ce refuge était l’endroit le plus fréquenté du village, après l’élevage de chevaux, bien sûr.


Mira Dunkler, prochaine héritière et aubergiste du gîte, doit immanquablement poursuivre l’héritage familiale des Dunkler puisque son unique sœur avait déménagé dans l’État de la Californie. Son grand-père, Jean Dunkler, comptait donc sur elle pour prendre la relève après sa mort. Évidemment, Mira se faisait une joie de s’occuper de l’auberge, mais elle cachait toutefois de vieux rêves enfouis au fond de son âme qui ne demandaient qu’à se réaliser. De nature plutôt généreuse et aimable, la jeune femme ne voulait pour rien au monde attrister son grand-père, et par le fait même, ses ancêtres, en vendant le Ranch à de purs étrangers.


***

Mira et Daisy

-Daisy ! s’époumona Mira. Viens manger, ma belle !

On pouvait entendre les aboiements de la femelle Golden Retriever à des lieux et des lieux plus loin.

-Tout de suite après ton repas, on va aller se promener, lui apprit sa maîtresse, mais prends le temps de bien mâcher tes bouchés !

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-Quand arrêteras-tu enfin de parler ainsi à ta chienne ? se désola Josée, une des locataires.
-Arrêtes donc, Josée ! Je comprends tout à fait Mira de communiquer
avec Daisy ! Je le fais, moi aussi, avec Soleil. C’est fortement recommandé par les spécialistes de le faire, ça permet de lier une  relation spéciale avec nos compagnons animaux, la défendit Éléonore, la plus vieille cliente de l’auberge. -Comme s’ils vous comprenaient ! se moqua Josée.
-Peut-être que si tu prenais le temps de le faire avec tes chevaux de course, Josée, tu gagnerais tes championnats,
lui fit remarquer la vieille dame.
-Bon, bon, bon, cessez vos querelles, mesdames ! Aidez-moi plutôt à mettre la table.

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Après un bon repas, Mira mit la laisse à sa chienne Daisy. Le soleil commençait à peine à se coucher sur les grandes plaines rougeoyantes de la ville que les animaux de nuit sortaient de leur cachette. À peine milieu septembre, l’automne se faisait déjà sentir avec cette brise fraîche qui cajolait les joues rosées de la jeune femme. Les feuilles des arbres commençaient déjà à tourner sur le jaune, l’orangé puis le rouge, tandis que les habitants délaissaient peu à peu leurs bermudas, leurs camisoles et leurs sandales pour les longs pantalons en corde de roi, les pulls duveteux et les fameuses bottes de cow-boy qui se vendaient si bien à ce temps-ci de l’année, malgré que tous les habitants en possédaient déjà au moins une paire chacun.

-Ahh l’automne, n’est-ce pas la plus belle saison qui existe ?
se dit Mira à elle-même.
-Ehh bien, moi, je préfère le printemps !
lui répondit une voix derrière.

Mira fit volte-face. Un jeune homme aux cheveux châtains hirsutes se tenait à quelques pas d’elle.

-Pourquoi cela ?
-Parce que c’est la renaissance : les arbres regarnissent de jolies fleurs et de leur plus beau panache ; les oiseaux gazouillent leur joie de vivre ; la neige fond sous le soleil chaud ; et les petits animaux refont surface !
-Mais encore ?
-C’est surtout parce que c’est la saison du jardinage, avoua le jeune homme.
-T’es nouveau ici ?
-Oui… Non, en fait ça fait déjà quelques semaines que je suis arrivé à Appaloosa Plains.
-Ah bon ? Pourquoi ne nous sommes jamais croisés alors ?
-Sans doute parce que je me l’a suis joué discrète.
-Pourquoi donc ? demanda Mira, perplexe.
-Ehh bien, j’ai entendu dire que chaque nouvel habitant au village devenait la risée de toute la communauté pour une durée d’approximativement une semaine… dit-il, honteux.

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Devant le regard incrédule de la jeune femme, le nouveau décida d’élaborer.

-N’est-il pas vrai que chaque nouvel habitant doit passer au travers d’une dizaine d’épreuves en guise d’initiation ?
-Mais voyons ! Nous ne sommes pas une fraternité quelconque d’une université ! D’où viens-tu pour croire de telles idioties sur le village ?
-Riverview. C’est aux États-Unis.
-Qui est-ce qui t’as raconté tout ça ?
-Un vieux bonhomme, il n’avait pas l’air trop bien…
-Et tu l’as cru ?! Pouhahahaha ! pouffa Mira.
-Héé ! Ne ris pas de moi !

Daisy commençait à être impatiente à force de rester sur place, c’est pourquoi elle fit trois ou quatre jappements en direction de sa maîtresse.

-Oui, oui, Daisy, on y va ! Bon, désolée, je dois y aller, contente de t’avoir rencontré, le nouveau !
-Euhh… Oui, moi aussi !
-À bientôt !
-Ah… Et au fait, comment tu t’appelles ? demanda le jeune homme, un peu en retard puisque Mira était déjà partie avec sa chienne. Bon… Tant pis.

« Wouahh, curieux garçon qu’il était cel
ui-là, à penser qu’on faisait des initiations aux nouveaux ! Il se croyait où, lui ? À l’armée ?! Moi qui pensais avoir tout vu l’autre jour quand Papi a dansé  sur le comptoir en caleçons après une soirée arrosée au bar de l’auberge! » pensa-t-elle avec un sourire en coin.

Au rythme où se propagent les nouvelles dans un village, il est certain que dès le lendemain matin, tout le monde sera au courant de l’étrange rencontre qu’a eût Mira Dunkler avec le nouveau du village !

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Une fois de retour à la maison, Mira s’assura de faire un tour à l’étable pour vérifier si les chevaux étaient corrects pour la nuit. Soudain, elle entendit des pas en dehors de la grange alors qu’elle remplissait l’abreuvoir de Focus. À pas feutrés, la demoiselle se glissa derrière la grande porte. Étrangement, personne ne se trouvait dehors, à l’endroit qu’elle pensait avoir entendu quelqu’un.

« Bizarre… » se dit-elle.

Alors qu’elle s’apprêtait à retourner à sa tâche, une ombre passa en vitesse de part et d’autre sur le sol devant la porte, puis une deuxième, suivies de ricanements. Déterminée à résoudre ce mystère, elle accourut à l’extérieur, se précipitant sur les silhouettes.

-Qui est là ?! s’écria Mira.
-Hahaha ! Du calme, Mira, ce n’est que nous ! dit l’une des deux personnes sortant de la pénombre.
-Josée, Anthony ? Mais que faites-vous ici ?
-Ehh bien… Tu n’es pas sans savoir que notre mariage est dans à peine quelques semaines, alors…
-Parfait ! J’ai compris ! répondit Mira en vitesse en coupant la parole à Josée, ne voulant pour rien au monde connaître leurs petits jeux nocturnes.
-Tu sembles agitée, fit remarquer Antony.
-Sans doute parce que j’ai rencontré un gars un petit peu bizarre tout à l’heure. Il est nouveau ici depuis quelques semaines et il a pris son trou pendant tout ce temps parce qu’il avait entendu dire qu’on exigeait une initiation pour chaque nouveau du village ! Non, mais quel idiot d’avoir cru une telle chose !

 

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-Tu sais, Mira, cette histoire était réelle, autrefois, à l’époque du Far West.
-Vraiment ? répondit Anthony et Mira en chœur.
-Bien sûr ! Jadis, Appaloosa Plains avait tombée entre les mains de brigands qui n’appréciaient pas beaucoup les nouveaux…
-Pourquoi ne les aimaient-ils pas ? la questionna la demoiselle.
-Parce qu’ils les trouvaient trop « têtes enflées » pour les moindres talents qu’ils possédaient. C’est pourquoi les dirigeants ont décidé d’organiser des initiations pour chaque nouvel arrivant afin de prouver leurs forces.
-Quel genre d’initiation ? demanda Anthony.
-Du genre à devoir réussir à monter un des chevaux sauvages qui habitent les collines.
-Mais elles sont dangereuses ces bêtes !
-Je sais, c’est pourquoi plusieurs y ont laissé leur vie lors de ces épreuves.
-Et qu’arrivait-il à ceux qui ne réussissaient pas l’initiation ?
-Ils devaient simplement retourner vivre ailleurs et ne plus jamais revenir à Appaloosa Plains.
-Sinon quoi ?
-Je ne sais pas, ce n’est jamais arrivé.
-Comment sais-tu tout ça ?
-Mais tout le monde ici connait cette histoire ! Ça m’a surpris que tu ne le savais pas déjà Mira.
-Mouais… Bon, sur ce, je vous laisse, je commence à être fatiguée, amusez-vous bien !
-Bonne nuit Mira, répondirent les amoureux ensemble.

Alors qu’elle était dans son lit, Mira repensait à sa rencontre avec le jeune homme, se reprochant de ne pas l’avoir pris plus au sérieux au sujet des supposées initiations. Après tout, il n’avait pas tout à fait tort d’y avoir cru, puisque c’était bel et bien le cas plus d’une centaine d’années plus tôt.

« Et puis, je n’ai même pas pris la peine de lui demander son nom… » se désola-t-elle.

Décidant de mettre ses pensées de côté pour la nuit, Mira ferma les lumières puis s’endormit en flattant l’oreille droite de sa chienne couchée auprès d’elle comme à son habitude. Cette nuit-là, elle dormi d’un sommeil agité, rêvant au Far West et aux épreuves qu’ont dû endurer tous ces pauvres gens. Mira se vit embarquer sur l’un de ces chevaux indomptables, entourée des villageois qui lui criaient et qui lui scandaient des insultes disant qu’elle n’était qu’une incapable. Ayant l’orgueil plus gros que l’univers entier, Mira refusait d’abandonner. C’est pourquoi elle prit son courage à deux mains et endura les coups que sa monture lui imposait. Quand tout à coup, dans un rapide mouvement, l’étalon fit un demi-cercle vers la gauche qui prit Mira totalement au dépourvu. La jeune femme atterrit durement à terre et la bête lui assena plusieurs coups de sabots sur les côtes. Dans un bruit des plus fracassants, Mira sentit son thorax se briser sur son cœur haletant. Cherchant son souffle, cette dernière se réveilla en sursaut, le visage tapissé de gouttes de sueur.

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-Mon dieu… Ahh-euhh… Quel cauchemar !

Mira lança son regard en direction de son réveille-matin.

« Il n’est que 2h du matin… » observa-t-elle.

Cherchant le sommeil depuis plus d’une heure, sans succès, Mira décida de se lever et de commencer sa routine matinale. Elle fila sous la douche. Mira laissa libre cours à son esprit, qui bifurquait toujours sur le même sujet. Alors âgée de vingt ans, Mira n’avait jamais sorti avec un garçon. Malheureusement, personne ne lui plaisait, ou plutôt, elle ne plaisait à personne, du moins, c’est ce qu’elle pensait.

Après sa douche, Mira se dirigea vers la cuisine pour se préparer un bon petit bol de céréales.

-Daisy, viens manger.

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Évidemment, celle-ci suivit sa maîtresse. Après un bon déjeuner, Mira alla à l’écurie afin de s’occuper de ses deux chevaux : Focus et Misty. Un cheval demande beaucoup d’entretien : il faut le brosser, récurer les sabots, changer les fers une fois de temps en temps, etc. Mais, Mira en avait toujours pris soin, aussi loin que depuis qu’elle a appris à marcher. Ce fut sa mère qui lui a transmis cet amour inouïe pour les animaux.

Après avoir donné tous les soins possibles aux deux bêtes, Mira se dit qu’une longue promenade à cheval dans l’air frais du matin lui ferait le plus grand bien. Elle enfourcha sa jument et se mit en route.

« Il faut que je trouve où il habite ! » pensa Mira.

Pourtant beaucoup plus petit qu’une ville, le village d’Appaloosa Plains comptait tout de même approximativement un millier d’habitants. C’est pour cette raison que la recherche du jeune nouveau s’avérait être d’une grosse envergure. Réfléchissant au moyen le plus efficace pour le trouver, Mira n’avait récolté que trois méthodes :

1.    Poser des annonces partout dans tout le village.
Raison apparente de l’échec de cette tentative : Le processus serait très long et Mira ne possède aucune photo du nouveau.
2.    Faire du porte-à-porte jusqu’à temps d’arriver à sa maison.
Raison apparente de l’échec de cette tentative : Le processus serait encore plus long que la première tentative et rien ne garantis qu’il soit chez lui lors de ce plan.
3.    Aller à l’hôtel de ville et demander la liste des habitants.
Raison apparente de la réussite de cette tentative : Le processus ne prendrait que quelques minutes et il ne lui suffirait que chercher la date d’arrivée à Appaloosa Plains la plus récente de tous les habitants.

Après avoir décidé comment procéder pour retrouver le jeune homme, Mira se dirigea immédiatement à l’hôtel de ville. Une demi-heure plus tard, la demoiselle sortit du bâtiment avec un énorme sourire au visage et… le nouveau à ses côtés.

-J’espère que tu n’es pas offusqué par le fait que je t’aille pris pour un imbécile hier alors que tu avais raison, Gabriel ? demanda-t-elle.
-Non, je suis habitué. Tout le monde me prenait pour le fou du village à Riverview.
-Pourquoi ?
-Longue histoire, je te raconterai une autre fois, si tu le veux bien.
-Bon, d’accord. Sinon, tu fais quoi dans la vie ?
-Je suis jardinier.
-C’est super ! Je m’en cherchais justement un pour le gîte ! Les plantes et moi faisons deux, même trois.

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Un peu plus tard, alors que Gabriel et Mira furent arrivés au Ranch, celle-ci s’empressa de le présenter à son grand-père. Habituellement dur avec les garçons que sa petite-fille lui présentait, Jean adora aussitôt le jeune homme avec son air de fermier accompli.

-Papi, je te présente Gabriel. C’est notre nouveau jardinier.
-Mais… Mais comment l’as-tu trouvé, Mimi ?

À l’instant où Jean prononça ce dernier mot, Mira lui fit de gros yeux, non pas qu’elle détestait ce surnom, c’est seulement qu’ils projetteraient une image d’une très minime sériosité de l’auberge à Gabriel si elle permettait que son grand-père la nomme de ce surnom on ne peut plus intime.

-Pardon, Mira, se reprit le vieillard.
-Ehh bien, hier, je l’ai rencontré et j’ai oublié de lui demander son nom. Alors, ce matin, j’ai eu l’idée d’aller à l’hôtel de ville pour fouiller la liste des habitants. C’est alors que je l’ai vu sortir de l’hôtel de ville avec ses valises en mains. Il se trouve que ça faisait deux semaines que l’hôtel de ville l’aubergeait, alors il était temps qu’il parte. J’ai donc eu la merveilleuse idée de lui offrir l’hospitalité au gîte en échange de ses services de jardinier.
-Je ne savais pas que l’hôtel de ville s’agissait vraiment d’un hôtel !
-Moi non plus ! répondit Mira.
-Eh bien, bienvenue parmi nous, Gabriel ! se réjouit Jean.

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Après avoir fait la visite des lieux, Mira lui indiqua sa chambre.

-C’est super ! Merci beaucoup Mira.
-Pas la peine de me remercier, tu vas travailler pour moi, c’est la famille Dunkler qui te remercie !
-Tu sais Mira, quand quelqu’un dit merci, normalement les gens se contentent de dire « de rien » ou encore « bienvenue ». Toutefois, cette dernière fait un peu vieille comme réplique…
-De rien, fit Mira en lui lançant un clin d’œil.
-Voilà qui est mieux !
-Bon, je vais te laisser t’installer ! Je dois  préparer le souper. Il sera prêt dans une heure et demie.
-À tout à l’heure.

Le sourire aux lèvres, Mira quitta la pièce en prenant soin de refermer la porte derrière elle. La jeune femme était soulagée d’avoir trouvé un jardinier puisque le dos de son grand-père commençait à se dégrader à force d’être courbé pendant des heures. Jean Dunkler n’était plus très jeune et Mira n’était pas sans savoir que la vieillesse le gagnait de plus en plus. N’étant pas de nature « pouce vert » ou encore « main verte », Mira devait à tout prix trouver un nouveau jardinier, et voilà qui était fait !

 

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Aussitôt la cuisine gagnée, Mira sortit les chaudrons, les livres de recettes de sa défunte grand-mère et tous les ingrédients dont elle avait besoin pour préparer la fameuse ratatouille de Mamie Dunkler. Tomates, oignons,  aubergines, courgettes, poivron et aïe étaient les principaux ingrédients de la recette, cependant, la grand-maman de Mira aimait bien y rajouter sa petite touche spéciale : le thon, non pas l’insecte mais le poisson, évidemment. Pourtant médiocre dans la cueillette de fruits et légumes, Mira se démarquaient grandement en matière de cuisine, et même, de gastronomie. En deux temps, trois mouvements, le plat était déjà mis au four et il y restera pour une bonne heure entière.

Une fois le souper servi, Mira téléphona aux chambres des clients afin de les avertir de descendre. Tous prirent place très rapidement en admirant les couleurs flamboyantes des légumes merveilleusement placés dans leur assiette et en délectant les formidables effluves que dégageait le repas.

-J’espère que tout le monde aime le poisson ! s’enquit Mira, en voyant que tous étaient déjà plongés dans leur assiette, dévorant la ratatouille par grosses bouchées. J’imagine que oui ! Bon appétit !
-C’est délicieux ! articula Jean Dunkler entre deux gorgées de vin rouge.
-J’en suis réjouie ! lui répondit sa petite-fille.

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La partie la plus déplaisante des repas dans le gîte était bien sûr le moment de faire la vaisselle. Cette tâche était destinée à Mira et Jean ne l’aidait que très rarement. Elle devait donc se taper les chaudrons, les marmites, les poêles, les assiettes, les bols, les ustensiles, les verres et les coupes à elle seule à chaque fin de repas.

-As-tu besoin d’aide ? demanda une voix derrière elle. Mira reconnut celle du nouveau jardinier.
-Non merci, ça ira.

Malgré la réponse négative de la jeune femme, Gabriel empoigna le chiffon de cuisine et commença à essuyer la vaisselle qui se trouvait à côté de l’évier.

-Qu’est-ce que tu fais ?
-Ben, tu ne vois pas ? J’essuie la vaisselle.
-Je t’ai dit que je n’avais pas besoin d’aide.
-Mira, je ne suis pas con, j’ai bien vu ton air désespéré devant ce « monument de vaisselle sale » sur le comptoir !
-Mouais, bon, t’es le jardinier du gîte, pas mon assistant en cuisine.
-Je ne le fais pas pour le gîte, mais pour toi.

Voyant le visage figé de Mira après son commentaire, le jeune homme changea de sujet.

-Tu n’as jamais pensé à devenir chef ?
-Chef ?
-Oui, chef cuisinière.
-Non, j’ai su dès mes onze ans, après la mort de mon père, que mon destin se résumait à continuer la lignée des Dunkler dans l’hôtellerie.
-Ça ne t’ait jamais venu en tête de faire autrement ?
-Que veux-tu dire ?
-Eh bien, de devenir propriétaire d’un célèbre restaurant cinq étoiles, ou quelque chose d’autre. Tu dois forcément avoir un rêve, un métier que tu as toujours voulu faire mais que tu as catégoriquement ignoré pour faire plaisir à ta famille…
-Oui, si tu parles de mon rêve de devenir princesse quand j’avais huit ans…

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Devant le regard incrédule de son ami, Mira éclata de rire.

-Je parle sérieusement, Mira… N’as-tu pas un rêve caché ?
-Comment peux-tu oser dire ça ? Tu me connais à peine et tu insinues que  j’aimerais tourner le dos à ma famille entière en faisant autre chose de ma vie que de gérer ce ranch !
-Ne prends pas ça de même, Mira. J’essayais simplement de te faire ouvrir les yeux.
-Tu ne me connais pas, répéta Mira sur un ton sec.
- Toi non plus, Mira, tu ne te connais pas.
-Pff, n’importe quoi ! Et puis, si ça ne serait pas de moi et de cette auberge, tu n’aurais pas de travail ni de lieu ou vivre, je te signale !
-Crois-moi Mira, je m’aurais organisé autrement.
-Bon, ça suffit, je n’ai plus besoin de toi pour la vaisselle.
-Ah, donc tu as déjà eu besoin de moi ?
-Arrête de jouer sur les mots !
-Tu es tellement drôle quand tu te fâches ! se moqua Gabriel.
-Tu agis comme si on se connaissait depuis toujours.
-C’est ma particularité.
-Ouais, c’est ça, tu peux t’en aller, maintenant ?
-Comme tu veux ! Bonne chance pour ta montagne !
-J’en aurai besoin, marmonna la jeune adulte.

Plus tard dans la soirée, alors que la vaisselle était propre et rangée, Mira décida d’aller voir ses e-mails.

« Ah, tiens, un message de Rosalie ! » s’enthousiasma Mira.

messafe

« Ohh comme je suis contente pour elle ! » se réjouie Mira devant son écran d’ordinateur en lisant le message de sa sœur. « Allons voir ce Bruno… »

Mira chercha Bruno Camembert sur le moteur de recherche comme lui avait suggéré de faire sa sœur. Une centaine de photos sont soudainement apparues à l’écran. Mira cliqua sur l’une d’entre elles.

Bruno Camembert recherche


« Y’a pas à dire, elle en a de la chance ! » pensa Mira en admirant le magnifique corps musclé et bronzé de ce Bruno.

Messafge

 

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3 juillet 2012

Sommaire

1 janvier 2012

Partie 13, Chance

Fushia quitta son appartement. Elle jeta un dernier regard vers l'immeube, puis rentra dans le taxi. Les yeux pleins d'eau, elle repensait à ce qu'elle avait vécu ces derniers mois. Le départ du Centre, les adieux à Madame Lapointe, son amie Véronika, Luc le concierge du Centre, Joseph le gardien, Giselle l'infirmière, Jane la stagiaire secrétaire et puis son arrivée à BridgePort, sa rencontre avec Myriam, sa métamorphose, sa première fois dans une boîte de nuit, sa mésaventure avec son psychologue, le retour de Loïc, l'arrivée de Nicolas, tout le trouble que cela a apporté et puis finalement, le départ. Un tourbillon d'émotions hantait la tête de Fushia et malheureusement, elle ne pouvait rien y faire...

L'irritante voix du chauffeur de taxi vint détruire le fil des pensées de Fushia.
Le chauffeur: Où allons-nous?

Fushia y avait longuement songé. Où Loïc était-il allé? Il n'était certainnement pas resté dans la ville... Elle se rappela alors d'une conversation qu'elle avait eu avec lui un soir alors qu'ils regardaient les étoiles.

"Je rêve d'une maison sur le bord de l'océan... Où je passerai mes chaudes journées à sommeiller sur mon balcon face à la mer et où je serai couché à la fraîcheur des soirées d'été sur le sable doux à regarder les étoiles." lui avait-il dit.

Fushia: Sunset Valley! Je vais à Sunset Valley!
Le chauffeur: Nous serons arrivés demain matin.
Fushia: C'est parfait.

Passant par les montagnes, les collines, les plaines, les forêts, les boisés, la végétation de conifères de BridgePort se transforma lentement en feuillus puis palmiers. La nuit laissa sa place au jour. On pouvait voir l'eau pûr et turquoise de l'océan qui miroitait sous les chauds rayons du Soleil.

"Ça sera une belle journée..." murmura Fushia pour elle-même.

Le chauffeur: Alors, je vous laisse où?
Fushia: Euh... À l'hôtel de ville...
Le chauffeur: Parfait.

Quelques minutes plus tard, celui-ci déposa Fushia face à l'hôtel de ville. Fushia lui paya la somme d'argent puis elle sortit de la voiture.

Fushia: Bonjour Sunset Valley...

La jeune femme de 18 ans rentra dans le bâtiment puis demanda à la secrétaire si un certain Loïc venait d'acheter une maison. Celle-ci lui répondit que oui. Il avait emménagé sur la rue de la Vieille jetée, celle qui borde la plage.

Fushia: Parfait! Merci Madame!
La secrétaire: Mais de rien!

Fushia courru jusqu'à la sortie de l'hôtel de ville. Heureusement, le chauffeur de taxi était encore là.

Fushia: Attendez! Attendez!
Le chauffeur: Rebonjour mademoiselle! J'étais sur le point de partir quand je me suis apercût que j'avais oublié de sortir vos valises! Quel idiot je suis! Je vais vous donner un coupon de réduction pour la prochaine fois que...
Fushia: Monsieur, gardez votre coupon et puis amenez-moi gratuitement à cette adresse!

Fushia donna au chauffeur un petit papier sur lequel la secrétaire avait inscrit l'adresse de Loïc.

Le chauffeur: C'est d'accord!

À peine quelques secondes plus tard, la voiture s'arrêta devant une magnifique maison bleue comme le ciel.

"Comment a-t-il pu se payer ça?! Lui qui était un sans-abri avant que je l'invite chez moi... euh, chez Myriam..." se demanda Fushia.

Le chauffeur: Voilà voilà. Je débarque vos affaires puis j'y vais.
Fushia: Parfait, merci beaucoup, Monsieur.

Fushia s'avança vers la porte d'entrée. Son coeur battait la chamade. Son cher et tendre Loïc... Elle l'aimait depuis le premier jour, seulement, elle était trop aveuglée par son passé où il n'y avait que Nicolas dans son coeur et sa tête. Il faut croire que Fushia devait vivre une relation amoureuse avec Nicolas pour se rendre compte que ce n'était pas l'homme de sa vie, contrairement à ce qu'elle pensait étant adolescente...

D'une main tremblante, Fushia la posa délicatement sur la sonnette. Qu'elle sera la réaction de Loïc? Elle le saura dans quelques secondes à peine... Ou bien quelques heures... Fushia attendait sur le seuil de la porte sans réponse... S'était-elle trompée d'adresse? La secrétaire lui avait-elle l'adresse d'un autre Loïc? Quoique ce nom était plutôt rare... Fushia décida de s'asseoir sur le banc à côté de la porte. Après tout, peut-être était-il simplement parti? Ce fut plusieurs heures plus tard, qu'un jeune homme s'approchait de la maison. Elle le reconnut. C'était Loïc.

Fushia: Loïc!
Loïc: Fushia? Que fais-tu ici?

Contrairement à ce qu'elle s'était imaginée, celui-ci ne dévoilait pas un énorme sourire, mais plutôt une expression confuse. Avait-elle fait une erreur en revenant vers ce jeune homme?

Fushia: Et bien, je me suis rendue compte que c'était toi que je voulais! Je t'aime Loïc Carter!
Loïc: Euhh... Fushia, entre.
Fushia: D'accord...
Loïc: As-tu soif, faim?
Fushia: Non, ça va.
Loïc: Eum... Fushia, pensais-tu sincèrement venir ici et que je te saute dans les bras parce que tu es revenue vers moi?
Fushia: Ben... Oui...
Loïc: Tu t'es trompée Fushia... Tu ne m'as pas choisi...
Fushia: Mais Loïc! C'était mon amour d'adolescence et...
Loïc: Peu importe qui il était! Si tu m'aimerais vraiment, j'aurais été ton premier choix! Si tu savais comment tu m'as fait de la peine! Tu me faisais des faux espoirs! J'aurais préféré que tu m'envoies sur les roses au départ à la place de faire semblant que je te plaîsais! La douleur aurait été moins atroce!
Fushia: Puisque je te dis que je t'aime...
Loïc: L'amour ne suffit pas, Fushia...
Fushia: Bon, ben, je vais retourner à BridgePort...
Loïc: Tu peux rester ici cette nuit... Il y a une chambre d'amis...
Fushia: Loïc...
Loïc: Fushia, il commence à faire noir dehors, il n'est pas question que tu retournes toute seule et que...
Fushia: Tu racontes n'importe quoi. Au fait, comment as-tu trouvé tout cet argent pour t'acheter cette merveilleuse villa?

Loïc ne répondit pas.

Fushia: Loïc?
Loïc: Nicolas m'a payé pour que je parte de chez lui...
Fushia: Quoi?! Et tu as accepté?!
Loïc: Je voyais bien que ma précense dérengeait...
Fushia: Où a-t-il prit cet argent?! Ils ont fait faillite!
Loïc: Hein?
Fushia: Ohh non, il n'a pas osé!
Loïc: Osé quoi?
Fushia: Il a prit MON argent!
Loïc: Ça veut dire que j'ai acheté cette maison avec ton argent?!
Fushia: Oui...
Loïc: Bon, ben, je n'ai pas trop le choix... Ça sera moi qui dormira dans le lit d'invité ce soir...
Fushia: Mais non, Loïc...
Loïc: C'est ta maison maintenant...
Fushia: Loïc, tais-toi.

Fushia se jeta sur Loïc. Malheureusement, il l'a vu venir de sorte qu'il retourna sa tête.

Fushia: Oh... Tu ne veux pas...
Loïc: Fushia...
Fushia: Ce n'est pas grave...

Fushia se retourna puis courru dans les escaliers.

Loïc: Fushia!
Fushia: Laisse tomber!

Loïc alla s'asseoir sur le sofa. Il prit sa tête dans ses mains.

"Pourquoi la vie est si compliquée?" murmura-t-il.

Les larmes coulaient à flos sur le visage de Fushia. Comment avait-elle pu penser un instant qu'ils vivraient pleinement leur amour en oubliant le passé? Le passé est rempli d'erreurs ne faisant que rappeler aux âmes en peine les choix que celles-ci ont fait. Le présent se transformait en passé peu à peu et plus Fushia tentait d'améliorer le sien, celui-ci s'empirait.

"Je suis destinée à la défaite..." pensa-t-elle.

Fushia resta là, à pleurer dans son lit pendant de nombreuses heures, puis, elle finit par s'endormir. Elle se réveilla à 11h du matin. Les larmes avaient sèchées sur ses joues. Fushia vit que ses valises étaient rendues dans sa chambre. C'était une belle attention de la part de Loïc d'avoir monté ses affaires. Fushia prit quelques vêtements puis se dirigea dans la douche. Peut-être que l'eau froide réussirait à éclaircir ses idées?

Quelques instants plus tard, Fushia sortit de la douche puis se dirigea vers la cuisine. Loïc n'était pas là. Fushia vit qu'il avait laissé des croissants sur le comptoir. Celle-ci en prit un puis le mangea. Elle se rendit sur le balcon de la maison. Elle vit un homme sur la plage.

Fushia: Loïc...

Fushia s'en alla le rejoindre mais une jeune femme courru vers lui. Elle lui sauta dans les bras.

"Bien sûr, il refusait mes avances parce qu'il s'est fait une nouvelle blonde... Ma vie se résume au néant. Un cercle vicieux de malchance et de tristesse sans fin. Je serai seule à jamais." pensa Fushia.

Soudain, Loïc se retourna vers sa maison et vit Fushia. Som magnifique sourire disparût aussitôt qu'il l'aperçut s'en aller.

Loïc: Fushia! Attends! Ce n'est pas ce que tu crois!

Il alla rejoindre Fushia.

Loïc: Fushia... Cette fille n'est...
Fushia: Laisse tomber. Pas la peine de te justifier, c'est vrai, nous ne sortons pas ensemble, tu es libre de faire ce que tu veux...
Loïc: Fushia, je ne suis pas amoureux de cette fille! C'est ma soeur!
Fushia: Quoi? Ta soeur? T'as une soeur, toi? Depuis quand?
Loïc: Je l'ai apprit il y a quelques jours... Nous sommes jumeaux et nous avons été séparés à la naissance.
Fushia: Ohh...

Fushia ne pu s'empêcher de sourire.

Fushia: Comment s'appelle-t-elle?
Loïc: Coraly.
Fushia: J'aimerais bien la rencontrer.
Loïc: C'est ce que j'allais te proposer.

Fushia et Loïc marchèrent vers Coraly. Fushia observa son visage, très différent de celui de Loïc. Ils ne se ressemblaient vraiment pas. Seule la couleur de leur cheveux laissait présager qu'ils avaient un lien de parenté.

Loïc: Coraly, voici Fushia, mon amie... Fushia, voici ma soeur, Coraly.
Fushia: Heureuse de faire ta connaissance.
Coraly: Moi pareillement.

Un silence s'abattut parmi le groupe.

Loïc: Et si on rentrais? Je vais préparer une petite collation.
Fushia: Tu oublies que c'est maintenant ma maison?

Évidemment, celle-ci taquina Loïc. Les deux partirent à rire.

Une fois assis à la table, Fushia prit les choses en mains.

Fushia: Alors, Coraly, dans quelle région as-tu vécue?
Coraly: Et bien, je vivais dans une famille d'accueil à Riverview. Ils me traitaient vraiment comme de la famille. D'ailleurs, j'étais sûre d'être de la famille. Nous étions neuf en tout. J'adorais cette atmosphère de grande famille qui régnait dans la maison. Chaque jour, nous allions aux champs, aider notre père à faire les récoltes. Mais un jour, alors qu'ils croyaient que j'étais assez vieille pour connaître la vérité, mes "parents" m'avouent que je ne suis pas leur vraie fille. Ç'a été un véritable choc pour moi, mais j'ai fini par l'accepter. Il y a quelques semaines, j'ai fait des recherches et j'ai apprit que j'ai un frère jumeau au nom de Loïc. J'ai décidé de le rechercher et aujourd'hui, je l'ai trouvé. C'est comme si on se connait depuis toujours.
Fushia: Ohh c'est génial!
Coraly: Oui, vraiment! Et vous... vous êtes simplement amis?
Fushia: Euh...

Un malaise s'installa. Coraly sentit qu'elle n'avait pas bien fait de poser cette question.

Fushia: Je crois que je vais vous laisser, après tout, vous avez sûrement plein de choses à vous raconter!
Coraly: Ohh, ce n'est pas grave!
Fushia: Non non! J'insiste! Je vais aller me promener un peu sur la plage.
Loïc: Bon d'accord! À tantôt.
Fushia: Ouais.

Fushia marcha nus pieds sur la plage. Le sable chaud réconforta un peu la jeune femme. Fushia écouta le bruit constant des vagues qui venaient frapper les rochers un peu plus loin. À quoi menait cette relation, cette vie avec Loïc? Le malaise restera-t-il toujours entre elle et lui? Était-ce à elle de partir de cette maison ou à lui? Et puis sa soeur qui venait d'emménager... Fushia s'était trompée en pensant que tout irait bien en venant rejoindre Loïc à Sunset Valley. Au contraire, sa vie était plus compliquée qu'elle ne l'avait jamais étée. Elle aurait dû rester à BridgePort.

Dans la maison, Coraly questionna son frère sur Fushia.

Coraly: Est-ce que tu l'aimes?
Loïc: Quoi?
Coraly: Fushia, est-ce que tu l'aimes, oui ou non?
Loïc: Euh... Oui...
Coraly: Alors qu'est-ce que t'attends?
Loïc: Coraly, c'est beaucoup plus compliqué que tu ne le crois...
Coraly: Alors, expliques-moi.
Loïc: C'est une longue histoire...
Coraly: J'ai tout mon temps.
Loïc: Ohh d'accord...

Loïc lui raconta tout, n'oubliant aucun détail.

Coraly: Loïc, ouvres-toi les yeux! Elle est revenue! Elle s'est rendue compte que c'est toi qu'elle aime! Que veux-tu de plus?!
Loïc: Mais elle a choisi Nicolas en premier...
Coraly: Loïc, peut-être qu'en ayant une relation avec lui, ça lui a permit de faire le point sur son passé. De faire la paix avec celui-ci. Peut-être qu'elle avait besoin de voir ce que serait l'amour entre son coup de foudre d'adolescence et elle pour oublier la souffrance qu'il lui a causé il y a des années.
Loïc: Tu crois?
Coraly: Loïc, fais-moi confiance. Je suis une fille moi aussi! Je sais comment les filles pensent et ressentent. Crois-moi, Loïc. Cette fille est folle de toi. Et toi aussi d'ailleurs. Alors, pourquoi vous faire du mal si vous vous aimez tous les deux?
Loïc: Bonne question.

Coraly: Fais-moi une faveur et pardonne-lui ce qu'elle a fait. Ah et aussi, trouves-toi un travail pour rembourser la maison.
Loïc: Mouais, bonne idée.
Coraly: Je t'aime frèrot.
Loïc: Je t'aime soeurette. Et toi, as-tu un garçon en vue?
Coraly: Je viens d'arriver en ville, laisses-moi le temps!

Loïc et sa soeur partirent à rire de bon coeur. C'était vraiment comme s'ils se connaissaient depuis longtemps.

Coraly: Vas la rejoindre. Vas lui déclarer ton amour sur la plage devant le coucher du Soleil.
Loïc: T'es sûre?
Coraly: Sûre et certaine.
Loïc: Merci, Coraly.
Coraly: De rien.

Loïc prit sa guitare puis courru vers la plage. Il vit Fushia regarder l'océan au loin. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas les pas de Loïc s'approcher. Ce fut le son de sa guitare qui la fit sortir de là. Loïc joua les premiers accords de la chanson préférée de Fushia.

Fushia: Loïc? Qu'est-ce que tu fais?
Loïc: Je t'avoue mon amour que j'ai pour toi. Fushia Riverse, je t'ai aimé depuis le premier instant que j'ai vu tes magnifiques yeux bleus. Tu es la plus belle femme au monde et c'est seulement maintenant que je m'en rends compte. Mieux vaut tard que jamais. Je t'aime.
Fushia: Ohh Loïc! Si tu savais combien j'espérais que tu me dises ça un jour! Je t'aime aussi!

Loïc laissa sa guitare par terre puis embrassa Fushia. Ce baiser si passionné. Ce baiser dont ils rêvaient les deux depuis tellement longtemps. Fushia ressentit des bouffés de chaleur qu'elle n'avait pas eues avec Nicolas. Ce baiser était incomparable. Il était simplement parfait.

Coraly les observait de sa fenêtre, un sourire aux lèvres, elle avait rendu son frère heureux.

Fushia: J'ai tellement eu peur de te perdre...
Loïc: Moi aussi... Maintenant, plus personne ne pourra nous séparer. Nous sommes des âmes soeurs Fushia Riverse.
Fushia: Rassures-moi. Dis-moi que je ne rêve pas.
Loïc: Si tu rêves, et bien, je rêve aussi. Une chose est sûre, je ne veux pas me réveiller.
Fushia: Eum... Loïc, qu'arrive-t-il avec la maison? On habite ensemble en tant que couple?
Loïc: Oui, nous sommes un couple. Je vais aller faire des études pour devenir écrivain. Je veux que tout le monde sache notre magnifique histoire d'amour. Ensuite, avec l'argent que j'aurai fait, je te rembourserai.
Fushia: Et si on fait un compte joint?
Loïc: T'es sérieuse?
Fushia: Ben oui, on est un couple maintenant pour l'éternité.
Loïc: T'as raison. Et ma soeur, ça te dérenge qu'elle reste chez toi... euh chez nous pendant un moment?
Fushia: Bien sûr que non! Ça sera plaîsant pour nos enfants d'avoir le tante à la maison!
Loïc: Tu veux des enfants?
Fushia: C'est sûr! Mais pas tout de suite... Nous sommes encore jeunes!
Loïc: Prenons notre temps. On a toute la vie devant nous, après tout!

Le couple marchait main dans la main sur le long de la plage en parlant de leur avenir. Plus heureux que jamais, il était clair qu'ils resteraient amoureux jusqu'à leur mort.

Épilogue
-6 ans plus tard-

Un soir d'été, alors que Loïc et Fushia faisait leur petite promenade sur la plage habituelle, celui-ci se pencha par terre.

Fushia: Que fais-tu?
Loïc: Fushia Riverse, me ferais-tu l'honneur d'être ma femme jusqu'à la mort?
Fushia: Bien sûr que je le veux!

Ils s'embrassèrent. Loïc était le plus heureux des hommes. Toutes les malchances de Fushia avaient finalement servies à quelque chose. La voilà mariée à l'homme qu'elle aimait. Comme quoi elle n'avait pas subit tout ça pour rien. Elle devait surmonter toutes ces épreuves pour finalement vivre le parfait bonheur.

Les deux tourtereaux rentrèrent à leur maison quelques instants plus tard. Coraly n'était pas là. Ce soir-là, elle était partie au restaurent avec un jeune homme qu'elle avait rencontré à l'Université de Sunset Valley. C'était maintenant leur troisième rendez-vous et la soeur de Loïc semblait démontrer de plus en plus de l'affection pour ce jeune étudiant. Il s'appelait Charlie et il avait un an de moins que Coraly. Il était doux et attentionné. Il ressemblait un peu à Loïc.

Fushia et Loïc profitèrent de l'absence de Coraly pour s'élancer vers leur lit double... Fushia fit la grâce matinée par la suite. Loïc avait préparé des crêpes avec un grand verre de jus d'orange qu'il vint porter au chevet de Fushia.

Loïc: Bon matin mon amour.
Fushia: Ohh tu as fait mon petit-déjeuner?
Loïc: Oui.
Fushia: Merci beaucoup.

La journée se poursuivit de la même façon, c'est-à-dire remplie de tendresse, d'amour de joie. L'ambiance de cette vie était formidable.

Le mois suivant, curieusement, Fushia était en retard dans ses menstruations. Elle alla donc chez le médecin et demanda de passer un test pour savoir si elle avait une maladie.

Le docteur: Vous n'avez pas de maladie, bien au contraire, vous éclatez de santé.
Fushia: Alors, pourquoi suis-je en retard si j'ai toujours été régulière?
Le docteur: Vous êtes enceinte.
Fushia: Moi? Enceinte?
Le docteur: Oui oui.
Fushia: Je vais avoir un bébé?! Je vais avoir un bébé! Je vais avoir un bébé!

Ce fut le gros sourire aux lèvres que Fushia retourna chez elle. Elle ne cessait de répéter cette phrase: "Je vais avoir un bébé!".

Fushia rentra chez elle et vit Coraly dans les bras de Charlie sur le sofa.

Fushia: Oups, excusez-moi de vous dérenger, mais, où est Loïc?
Coraly: Sur la plage.
Fushia: Parfait! Merci!

Fushia courru vers Loïc et lui annonça la nouvelle.

Loïc: Je vais être papa?
Fushia: Oui!
Loïc: Ohh je suis tellement heureux!
Fushia: Définitivement, c'est ici que nous apprenons nos bonnes nouvelles!
Loïc: Que dirais-tu de te marier ici?
Fushia: Ohh c'est une excellente idée chérie!
Loïc: Le mois prochain?
Fushia: Oui! Wow! Mariée et enceinte à 24 ans, il faut le faire!
Loïc: Ce n'est pas grave, on s'aime et c'est tout ce qui compte. L'âge qu'on fait nos choses m'importe peu.
Fushia: Tu as raison, Loïc.
Loïc: Mais j'ai toujours raison!
Fushia: Pff! Dans tes rêves, oui!

La conversation se termina en rigolade. Comme deux enfants, ils se chamaillaient et se couraient après sur toute la plage.

Quelques jours plus tard, Fushia était partie faire les boutiques avec sa belle-soeur afin de trouver leur robe pour le mariage.

Coraly: Tu la veux quelle couleur? Bleue, jaune, rose, blanche?
Fushia: Blanche. Je suis plutôt traditionnellle pour des trucs comme ceux-là, comme ma mère...
Coraly: Tu t'ennuies d'eux n'est-ce pas?
Fushia: Oui, à chaque jour j'y pense. Surtout à ma mère. Elle a toujours étée là pour moi. C'était ma seule véritable amie au secondaire.
Coraly: Tu crois qu'ils sont morts?
Fushia: Je n'en sais rien... Bien sûr, ça fait plus de huit ans de ça, mais j'ai toujours l'impression qu'ils reviendront un jour ou l'autre.
Coraly: C'est bien de garder espoir.
Fushia: Ouais...
Coraly: Bon, veux-tu un voile?
Fushia: Hein?
Coraly: Pour ta robe. Pour ton mariage.
Fushia: Ah ok! Euhh non...

Les deux amies rentrèrent dans un magasin puis au bout de quelques minutes, voire des heures, les deux sortirent avec la robe qu'il leurs fallait.

Fushia: Alors, comment ça se passe avec Charlie?
Coraly: Bien... Comment as-tu su que tu étais amoureuse de mon frère?
Fushia: En embrassant Nicolas, je pensais à Loïc... Ça m'a prouvé que Nicolas n'était pas celui qui me fallait mais bien ton frère.
Coraly: Je devrai donc embrasser un autre gars pour savoir que j'aime Charlie...?
Fushia: Hahaha! Bien sûr que non! De personne en personne, ça varie la façon de savoir que nous sommes amoureux... Mais, tu dois le ressentir au profond de toi. Si tes pensées se retournent toujours vers lui, si tu le vois dans ta soupe, si tu rêves à lui, ça veut peut-être dire que tu es amoureuse...
Coraly: D'accord, merci, Fushia!
Fushia: De rien!

C'était le grand jour, tout était prêt. Par contre, Fushia devenait de plus en plus nerveuse.

Fushia: Coraly, suis-je prête pour ça?
Coraly: Tu l'aimes?
Fushia: Ben oui.
Coraly: Alors tu l'es!

Dans quelques heures à peine, Fushia serait mariée avec l'homme de sa vie, Loïc Carter. Quant à son ventre, il grossissait à vue d'oeil. Loïc et Fushia avait décidé de ne pas demander le sexe du bébé. Ils veulent avoir la surprise lors de l'accouchement. Ils avaient pensé à un nom pour une fille : Océane. Puisque leurs plus beaux jours se trouvaient sur une plage, au bord de l'océan.

L'heure de l'union avait sonné. Tout le monde était là, Loïc et Fushia, Coraly et Charlie et puis tous leurs amis de l'Université et leurs collègues, sans oublier le prêtre.

Le prêtre: Nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer cet union sacré entre cet homme et cette femme. Loïc Carter, voulez-vous prendre cette femme pour épouse légitime pour le meilleur et pour le pire, dans la santé comme dans la maladie, dans la fortune comme dans la misère jusqu'à ce que la mort vous sépare?
Loïc: Oui, je le veux.
Le prêtre: Fushia Riverse, voulez-vous prendre cet homme pour époux légitime pour le meilleur et pour le pire, dans la santé comme dans la maladie, dans la fortune comme dans la misère jusqu'à ce que la mort vous sépare?
Fushia: Oui, je le veux.
Le prêtre: Je vous déclare maintenant mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

Un tonnerre de hurlements et d'applaudissements se fit entendre. Après un long baiser, Fushia lança son bouquet de fleurs et celle qui l'attrapa fut nulle autre que... Coraly! Elle sera donc la prochaine à se marier!

Après une longue réception, Fushia alla se reposer sur le balcon puis regarda la marrée qui montait et qui descendait, le phare qui illuminait l'eau calme afin de voir si un bateau approcherait... Fushia souhaitait que ça serait celui de ses parents. Au fond de son âme, elle avait toujours sû qu'ils étaient morts, mais, son coeur ne voulait pas le croire. C'est pourquoi à chaque soir, elle regarda l'eau paisible en espérant qu'un jour, le voilier de ses parents reviendrait...
Fin

1 janvier 2012

Partie 12, Trahison

Le lendemain matin, Fushia fut réveillée par la merveilleuse voix de Myriam...
Myriam (en criant): Fushia! Debout là-dedans!
Fushia: Mmm... Quoi? Qu'est-ce que tu veux?
Myriam: Il est presque 2h de l'après-midi!
Fushia: Et alors?
Myriam: Et bien, tu dois aller travailler!
Fushia: Hein? Comment ça?
Myriam: Parce que je t'ai déniché du boulot à l'épicerie.
Fushia: Mais tu aurais pu me le dire!
Myriam: Mais oui, bonne idée! Comme ça, tu m'aurais répondu que ça ne te tentais pas parce que tu veux seulement travailler dans la musique!

Après quelques secondes de réflexion, Fushia admetta que Myriam avait raison.

Fushia: Tu n'as pas tort...
Myriam: C'est ce que je me disais...
Fushia: Je commence à quelle heure?
Myriam: Euhh... Dans sept minutes...
Fushia: Quoi?! Mais tu aurais pu me réveiller avant!
Myriam: Je ne suis pas ton réveil-matin, Fushia!
Fushia: Pourtant, c'est bien toi qui m'a réveillé aujourd'hui et...
Myriam (en lui coupant la parole): Euh, juste comme ça, tu ne devrais pas te préparer au lieu de t'argumenter?
Fushia: Bonne idée.

Myriam: Tu devrais y aller tout de suite, la patronne n'a pas l'air très compréhensive des retards... surtout le premier jour!
Fushia: Mais je ne suis même pas habillée!
Myriam: Mais oui, tu as ton linge d'hier... Elle ne le saura pas! Viens par ici, je vais te faire une queue de cheval car disons que tes cheveux sont pas mal ébourrifés!
Fushia: Bon, d'accord...
Myriam: Parfait! Allez, vite! Tu vas arriver en retard.

Fushia courra vers l'ascenceur, elle s'y jeta, descendit, arriva dehors et puis prit le taxi pour la deuxième fois de sa vie même si elle s'était promis de ne plus jamais prendre ce moyen de transport de malheur conduit par des chauffards voleurs prenant l'argent de pauvres filles comme Fushia emménageant dans cette gigantesque ville, mais, elle fit une exception.

Fushia: Emmenez-moi à l'épicerie!
Le chauffeur: Mais elle n'est qu'au bout de la rue...
Fushia: Monsieur, c'est moi la cliente et si je vous dit de m'emmener à une place, vous devez m'obéir!
Le chauffeur: Comme vous voulez!
Fushia: Je le veux!

Fushia regarda sa montre d'un air nerveux. Plus que 30 secondes...

Fushia: Pouvez-vous aller plus vite, Monsieur?! Vous roulez à à peine 10 km/h!
Le chauffeur: Mademoiselle, il y a du trafic... Je ne peux pas faire autrement...
Fushia: Très bien, alors, au revoir!

Fushia ouvrit la porte du taxi puis sortit.

Le chauffeur (en descendant sa fenêtre):  Madame, vous me devez de l'argent!
Fushia: Pff! Dans vos rêves! Vous m'avez avancer que d'à peine quinze mètres!
Le chauffeur: Vous n'êtes qu'une voleuse!

Trop tard, Fushia ne perdu pas de temps et s'élança à la course vers l'épicerie. Jamais elle n'avait courru aussi vite, enfin, avait-elle déjà courru? Si oui, il y avait des nombreuses années de cela... Au secondaire, sans doute

Et voilà qu'elle arriva à 2h pile.

Fushia (en respirant aussi fort qu'un coureur au marathon qui venait de terminer à la première place): Voilà... Ah-ouhh... Je... Je... Je suis arri-ivée... Ah-ouh...

Une dame arriva proche de Fushia avec un air sévère.

La dame: Bonjour, euh... qu'est-ce que je peux faire pour vous?
Fushia: Eh bien, c'est moi, Fushia!
La dame: Ah bon... Je ne connais pas de Fushia...
Fushia: Mais oui, je suis votre nouvelle employée!
La dame: Je suis désolée, mais je n'ai point besoin de nouveau personnel pour le moment...
Fushia: Mais oui, ma colocataire est venue vous proposer ma candidature et vous m'avez engagé...
La dame: Non, je n'engage que seulement les personnes qui viennent me porter le CV eux-mêmes...
Fushia (en chuchotant): Myriam... Désolée de ce mal-entendu, Madame... Au revoir.
La dame: Ouais, c'est ça.

Quelques instants plus tard, Fushia rentra chez elle.

Fushia (en hurlant): Myriiiaaaaaaam!?

Aucune réponse.

Fushia: Myriiiaaaaaaam?! Où es-tu?!

Aucune réponse encore.

Fushia monta par l'ascenseur puis rentra dans la chambre à Myriam sans avoir cogné. Elle découvrit avec horreur Myriam dans une petite tenue en train d'embrasser à pleine bouche nul autre que son psychologue!

Fushia: Mais qu'est-ce que... Ah, et je ne veux même pas le savoir!

" Comment a-t-elle osé me faire ça?! Elle savait que ce n'était qu'un imbécile et que j'ai de mauvais souvenirs avec lui alors, pourquoi est-elle en train de l'embrasser dans son lit?! Si ça se trouve, elle m'a mentit sur l'histoire de mon possible boulot à l'épicerie pour avoir la paix avec cet idiot. " se dit Fushia.

Fushia s'en allait à  la cuisine alors qu'elle croisa Loïc.

Fushia: Salut...
Loïc: Allo.
Fushia: Alors... Ça, ça va?
Loïc: Mouais à part que tu m'as brisé le coeur et toi? Tu comptes te marier avec lui? Et vivre une vie de bonheur avec vos dix enfants?
Fushia: Mais enfin, de quoi parles-tu?
Loïc: Mais de Nicolas! Il est clair que tu l'aime! C'est ton premier amour alors saute dessus,
moi aussi, je ferais comme toi, car tu es mon seul et unique coup de foudre et je te jure que je ferais n'importe quoi pour être à tes côtés!
Fushia: Mais tu ne comprends pas?! Je ne sais pas qui choisir entre toi ou lui! C'est tellement difficile, c'est vrai, je l'ai attendu pendant tellement longtemps et maintenant qu'il s'intéresse à moi, ça...
Loïc: ... Ça serait bête de refuser...
Fushia: Exactement... Mais en même temps, il y a toi... C'est toi qui m'a sauvé de ma dépression... Sans toi, je n'aurais jamais pu vivre l'amour...
Loïc: Fais ce que tu veux, de toute façon, moi, je m'en vais... Je te remercie de ton hospitalité, au revoir et adieu. De cette manière, si je m'en vais, tout sera plus facile pour toi...
Fushia: Mais que fais-tu?!
Loïc: Je prends la décision à ta place. Je ne veux pas que tu me choississes en sachant que tu as longuement réfléchie avant de prendre cette décision, je veux être une évidence, un coup de tête. Je ne veux pas être un choix.

Loïc s'apprêta à rentrer dans l'ascenseur quand il se retourna une dernière fois vers Fushia.

Loïc: Tu sais quoi? J'aurais préféré ne jamais t'avoir revue dans ce bar, ça m'aurait évité de subir cette douleur atroce que j'ai eu en te voyant l'embrasser...
Fushia: Loïc...
Loïc: Au revoir Fushia.

Et voilà que les portes se referma sur ce si beau visage qu'elle contempla pour la dernière fois.

" C'est peut-être mieux ainsi... " pensa Fushia.

Une larme coula sur la joue de Fushia, puis deux, puis ce fut le déluge. Fushia alla se réfugier dans les bras de la majordome, Camilla.

Fushia: Ohh Camilla, si vous saviez comment je suis confuse en ce moment... Je ne sais plus quoi faire...

Camilla la fixa dans les yeux.

Elle lui adressa un sourire aimable puis commença à parler avec son énorme accent de Russie.

Camilla: Fushia, tu as besoin de conseils.
Fushia: Oui-i-i-i-i...
Camilla: Viens t'asseoir ici, je vais te donner des conseils.
Fushia: D'a... D'accord.
Camilla: Alors, pourquoi es-tu mélangée?
Fushia (en prenant une grande respiration): Et bien, Nicolas, c'est mon premier amour, mon amour d'adolescence, et maintenant, il m'avoue qu'il m'aime... Et il y a Loïc, c'est lui qui m'a sauvée de ma déprime...
Camilla: Aimes-tu Loïc juste parce qu'il t'a sauvée de ta déprime?
Fushia: Non... Enfin, je ne crois pas...
Camilla: Si tu hésite, ça devrait te donner un bon indice...
Fushia: Vous croyez que je l'aime juste parce qu'il m'a fait connaître l'amour autre que celui de Nicolas?
Camilla: À toi de me le dire, Fushia...
Fushia: Camilla, vous ne m'aidez pas, vous ne faites que me mélanger encore plus!
Camilla: Je crois que oui, je crois que tu aimes Loïc seulement parce qu'il t'a aidé à te sortir de ta  peine d'amour... Tu ne pense pas?
Fushia: Plus j'y pense, plus je me dis que vous avez raison... Merci Camilla.
Camilla: De rien, viens me voir n'importe quand si tu veux des conseils.

Tout était clair maintenant, dans la tête de Fushia: elle aimera Nicolas toute sa vie, c'était inutile d'essayer de lutter contre ça. Fushia, plus rassurée que jamais, alla rejoindre Nicolas, dans sa chambre.

Fushia: Nicolas, c'est avec toi que je veux passer le reste de ma vie!
Nicolas: Ohh Fushia... Je suis si content de te l'entendre dire! Alors, il n'y a plus de Loïc? C'est fini? Il est parti pour de bon?
Fushia: Oui. Je... Je t'aime.
Nicolas: Je t'aime aussi, Fushia.
Fushia: Embrasse-moi.

Sur ce, Nicolas fit ce qu'elle lui demanda. Ils s'embrassèrent pendant de longues minutes. Ils s'embrassèrent jusqu'à en perdre le souffle.

Nicolas: T'es tellement belle...
Fushia: J'aurais voulu que tu t'en aperçoive bien avant aujourd'hui...
Nicolas: Je suis désolé.

C'était le véritable amour entre Fushia et Nicolas, enfin, c'est ce que Fushia croyait...

Le lendemain , Fushia décida de se reprendre en main.

Nicolas: Qu'est-ce que tu fais?
Fushia: Aujourd'hui, je vais me chercher un travail!
Nicolas: Pourquoi?
Fushia: Pour réussir à payer le loyer!
Nicolas: Ah bon...
Fushia: Et... Peut-être qu'il faudrait que tu paye une partie toi aussi... Après tout, si tu prévois venir rester ici...
Nicolas: Mais je suis le frère de Myriam et ton chum!
Fushia: Et alors?
Nicolas: Et bien... Il me semble que... Bon d'accord... Je vais payer moi aussi...
Fushia: Bon, j'y vais! J'ai une entrevue à passer!
Nicolas: Où?
Fushia: Au cimetière!
Nicolas: Hein?!
Fushia: Bye!

Fushia se rendit jusqu'au cimetière. Des frissons parcoururent le corps entier de Fushia.

"Brrr... Je n'imagine pas si je travaille de nuit..." pensa Fushia.

Fushia rentra dans le monsaulé. Une vieille dame l'accueillit puis lui fit passer l'entrevue. La vieillarde l'engaga sur le champs à croire qu'il n'y avait pas beaucoup de candidats...

Fushia rentra chez elle toute heureuse d'avoir enfin son premier emploi. Nicolas était là, sur le divan à l'attendre. Il était si beau avec les rayons du Soleil qui ébouissaient son magnifique visage...

Fushia: Nick?
Nicolas: Ohh, tu es arrivée! Désolé, j'étais dans la lune. Alors, tu as eu ton travail?
Fushia: Oui!
Nicolas: Alors, tu travaille où?
Fushia: Au cimetière! Je suis la guardienne de nuit!
Nicolas: ...Au...Au...Au cimetière?
Fushia: Oui.
Nicolas: Ah bon... Drôle de job...
Fushia: Il faut bien commencer quelque part!
Nicolas: Tu as raison... Viens dans mes bras.

Fushia était enfin heureuse de pouvoir ressentir ce que ça fait d'être dans les bras musclés d'un homme qu'elle aimait à la folie. Elle pouvait enfin savoir ce que ça fait d'être aimée. Au début de leur relation, leur amour était passionné, torride et intense mais, cela se dégrada de plus en plus... En effet, au bout de quelques mois, Nicolas semblait avoir changé... en pire. Il s'intéressait plus à sa télévision plasma qu'à Fushia!

Fushia: Nicolas?
Nicolas: ...
Fushia: Nick?
Nicolas: ...
Fushia: Nico?!
Nicolas: ...Quoi?!
Fushia: Ben je te parle!
Nicolas (entre deux bouchées de croustilles): ...Mouain... Pis?
Fushia: Ben j'aimerais ça que tu m'écoutes!
Nicolas: J't'écoute aussi...
Fushia: Non, tu m'entends.
Nicolas: C'est quoi la différence?
Fushia: Écouter, c'est porter attention à ce qu'une personne dit. Entendre, c'est capter les bruits, les paroles et les sons, mais c'est de ne pas vraiment y porter attention.
Nicolas: ...Ah... Et alors?
Fushia: Ben, tu m'as demandé de te dire la différence entre les deux...
Nicolas: J'ai fait ça?
Fushia: Bah oui!
Nicolas: Ah bon... Est-ce que tu peux te tasser, tu me caches de mon Football!?
Fushia: Rhhaa! Tu m'énerve!

Ça n'allait pas très bien dans la vie de Fushia... Nicolas devenait un tout autre homme que celui dont elle était tombée amoureux; et Fushia n'avait toujours pas pardonné ce que Myriam lui avait fait. Myriam a bien essayé de reparler à Fushia, mais celle-ci ne lui a plus jamais adressé la parole.

Fushia, furieuse, éteigna la télévision.

Nicolas: Mais qu'est-ce que tu fais?!
Fushia: J'ai éteint la télé.
Nicolas: Mais pourquoi t'as fait ça?!
Fushia: Parce que je dois te parler.
Nicolas: Ça peut pas entendre?!
Fushia: NON! Justement, ça fait longtemps que j'attends! Je n'en peux plus de toi, de cette vie! Je veux retrouver le gars que tu étais avant! Tu as changé!
Nicolas: J'ai changé? J'ai changé! Elle est bien bonne celle-là! C'est toi qui a changé! Tu es devenue fatiguante, une vraie rabae-joie à toujours dire ce que je dois faire et ne pas faire!
Fushia: Comme te trouver une job?!
Nicolas: Oui!
Fushia: Ça fait cinq mois que je paye le loyer toute seule! Ni toi, ni ta traîtresse de soeur ne dépense un moindre sous pour payer le loyer! Vous qui êtes plus que riches à cause de l'héritage de la compagnie de votre cher père!
Nicolas: Il a fait faillite! Voilà pourquoi on ne peut rien payer! Notre père est dans le rouge pis pas juste un petit peu!

Fushia en resta sidérée. Ils étaient désormais pauvres et ni Nicolas, ni Myriam n'ont pensé à en glisser un mot à Fushia...

Fushia: Et ça fait combien de temps que vous n'avez plus un sous?! Une semaine, deux semaines, un mois?!
Nicolas: En vérité, ça fait environ six à sept mois...
Fushia: Tu veux dire que c'est quand je suis arrivée ici au mois de juillet?
Nicolas: Oui...
Fushia: Donc, c'est pour ça que ta soeur cherchait une colocataire?! C'était pour payer le loyer à sa place?!
Nicolas: Oui... Dès qu'elle a apprit que notre père n'avait plus un sous, elle n'imaginait pas perdre tout ce qu'elle avait, c'est pourquoi elle a eu l'idée de chercher une colocataire...
Fushia: Mais, tu te rends compte?! J'ai travaillé comme une déchaînée dans deux boulots différents parce qu'avec un seul, je ne faisais pas assez d'argent! Vous avez profité de moi!
Nicolas: Fush...
Fushia: ...Non, ça ne sert à rien. Je ne vous pardonnerai jamais, ni à toi, ni à ta soeur. J'ai vraiment cru que tu étais différent d'elle, mais je me suis trompée. Tu es bel et bien son frère...
Nicolas: Alors? C'est fini?
Fushia: Oui, je regrète de ne pas avoir suivi mon coeur car en réalité, c'est Loïc que j'aimais. Ma tête, mes souvenirs d'adolescence m'ont conduit vers toi.
Nicolas: Alors, tu me quittes?! Comme ça, un samedi après-midi?!
Fushia: Quoi? C'est parce qu'il y a un bon jour pour casser avec quelqu'un? Je suis désolée, mais moi, je n'en peux plus.

Fushia se retourna puis alla dans sa chambre. Elle prit un crayon et arracha un bout de papier d'un calepin. Voici ce qu'elle se mit à écrire:

Chère Myriam,

Depuis quelques temps, nous ne nous parlons plus. Je suis fâchée contre toi pour diverses raisons. La première, c'est parce que tu m'as trahit en embrassant mon psychologue. La deuxième, c'est parce que tu m'as mentit. Ton père a fait faillite et tu m'as laissé payer le loyer à moi toute seule. La troisième, c'est parce que tu n'es pas vraiment une célébrité, tu as soudoyé le videur du club pour qu'on puisse rentrer. Jusque là, je ne m'étais pas posé de questions, mais la vérité m'a sautée à la figure. Tu n'es qu'une menteuse, Myriam Lemercier.

J'espère que toi et ton cher frère puissiez trouver une vie de bonheur en espérant que le Karma ferme les yeux sur vos mensonges.

Très aimablement (c'est sarcastique bien sûr),
Fushia Riverse

Fushia fit ses valises puis descendit au premier étage du loft. Elle laissa la note sur la table de salon puis regarda une dernière fois cet appart'.

"Tant de mauvais souvenirs s'emprisonnent une fois de plus dans ma tête. Je sens que mes démons de mon adolescence quittent peu à peu mon esprit laissant la place à de nouveaux, cette fois, ils seront encore plus difficiles à éliminer. Mon tatouage au bas de mon dos ne me fera pas oublier de si tôt ce que l'alcool a pu me faire cette soirée-là. Non, après mûre réflexion, ce n'est pas le fruit de l'alcool ce symbol, c'est celui de l'amertude et de la cruauté que Myriam a pu avoir envers moi... Au fond, elle savait ce que cet homme allait me faire. Ce tatouage ne fait que me rappeler des maladresses et des erreurs que j'ai pu faire. Il prouve que je ne suis pas parfaite et que comme tous les autres êtres humains, je commets des gestes irréparables. Mais, c'est avec les erreurs de notre passé qu'on peut améliorer notre avenir. Depuis ma naissance, je suis entourée de gens qui ne veulent pas du bien de moi. Je suis entourée de mauvaises personnes. Ça m'apprendra à faire confiance aux inconnus. À partir de maintenant, je me méfierai de tout le monde. Personne est digne de ma confiance dans ce monde horrible qui s'acharne sur moi, personne, sauf... Loïc." pensa Fushia juste avant que la porte de l'ascenceur se referme.

1 janvier 2012

Partie 11, Dilemme

Fushia était là à côté de cet inconnu en train de lui raconter sa vie. Curieusement, ses yeux lui rappelaient quelqu'un mais qui?
Fushia (en passant sa main devant le regard vide de l'homme): You-hou! Monsieur?
Lui: Ohh... Excusez-moi... J'étais perdu dans mes pensées... En fait, je me morfond ici à tous les soirs pour la simple et bonne raison que la femme de ma vie... Je l'ai quittée... En croyant qu'elle ne voulait rien savoir de moi...
Fushia: Ohh votre histoire me rappelle la mienne...
Lui: Elle avait un nom tellement unique... Elle était unique...
Fushia: Comment s'appelait-elle?
Lui: Fushia...

Fushia cracha le jus de fruit qu'elle avait dans la bouche, encore une fois...

Fushia: Loïc?

Il se tourna vers elle, émerveillé.

Lui: Fushia?! Comment se fait-il que je ne t'ais pas reconnue?!
Fushia: Et moi donc!
Lui: Ohh tu es encore plus merveilleuse que dans mes souvenirs...
Fushia: J'ai changé... à cause de ma colocataire... Mais qu'est-ce que tu fais ici?
Lui: J'ai cru que tu m'avais laissé au Centre... J'ai décidé de partir. J'ai dit au chauffeur de taxi de m'emmener le plus loin possible de cette place maudite qui ne me faisait que du mal... Je me rappelais des quelques jours que nous avions passés ensemble, c'était les plus beaux de toute ma vie... Et toi, pourquoi n'es-tu plus à Twinbrook?
Fushia: J'ai eu mes 18 ans... J'étais dans l'obligation de partir. Madame Lapointe m'a alors envoyée ici, à BridgePort.
Lui (en murmurant): Fushia...

Soudain, le téléphone de Fushia sonna.

Fushia: Excuse-moi un instant...
Loïc: Mais Fushia, je dois te dire quelque chose...

Fushia se leva du bar puis partit un peu plus loin.

Fushia: Allo?
Fushia: Je suis au bar.
Fushia: Ok, à bientôt.

Fushia retourna au bar puis se tourna vers Loïc.

Fushia: Je dois y aller, ma coloc vient me chercher... Tu veux bien venir rester quelques temps à mon appart'?
Loïc: Eh bien, je ne veux pas vous imposer ma présence chez vous...
Fushia: Puisque je t'invite!
Loïc: Bon, d'accord... Mais seulement que quelques jours...
Fushia: Génial! Allez, viens.

Ce fut dans un énorme malaise que Fushia et LoÏc montèrent dans la voiture.

Myriam: Fushia, je peux te parler?
Fushia: Mouais, qu'est-ce qu'il y a?
Myriam: Mmm... Tu comprends pas... En privé.

Myriam se tourna vers Loïc.

Fushia: Loïc, je crois que tu devrais sortir de la voiture...
Loïc: Très bien, je vais attendre dehors.

Une fois le jeune homme sorti de la voiture, Fushia se retourna vers Myriam, furieuse.

Fushia: Tu étais obligée de le chasser de la voiture?!
Myriam: Euhh regarde-moi pas comme ça Fushia! Tu fais rentrer un pouilleux dans ma nouvelle voiture sur mes nouveaux coussins!
Fushia: Comme tu peux être snob des fois! Il se trouve que ce "pouilleux" est mon... mon...
Myriam: Ton quoi?!
Fushia: Mon... ami.
Myriam: Tu rencontre un type dans un bar et tu le considère comme étant ton ami?
Fushia: Je le connaissais avant...
Myriam: Ah bon. Et où comtais-tu l'amener comme ça?
Fushia: Bah, chez nous.
Myriam: Sans me demander la permission?!
Fushia: Je te rappelle que cet appart' est notre appart'!
Myriam: Ah ouais? Tu n'as même pas encore payer un loyer!

Fushia en resta sans-voix. Pourquoi Myriam ne voulait-elle pas se montrer un peu plus généreuse?

Fushia: Myriam, je vais me trouver une job... Je te le promet. Maintenant, je te le demande... Est-ce que tu veux bien accepter que cet homme puisse séjourner à l'appart' quelques jours, s'il te plaît?
Myriam: ...Bon... C'est d'accord, mais à une seule condition!
Fushia: Laquelle?
Myriam: Qu'il porte un sac en plastique en dessous de lui lorsqu'il s'assoira et qu'il prenne sa douche au plus vite une fois rendu chez nous.
Fushia: Hahaha! Bon, c'est d'accord!

Fushia sortit de la voiture. À son plus grand étonnement, Loïc n'était plus là! Fushia regarda aux alentours puis le vit finalement sur le trottoir un peu plus loin.

Fushia: Loïc! Loïc, attends!

Celui-ci se retourna.

Loïc: Quoi?
Fushia: Pourquoi es-tu parti?
Loïc: Je voyais bien que ma présence dérengeait bien ta coloc...
Fushia: Mais non!
Loïc: Arrêtes, je sais que tu mens, Fushia. Elle ne veut pas d'un sale intinérant comme moi chez elle... Ce qui est normal après tout...
Fushia: Elle a finit par accepter. D'ailleurs, nous te passerons des vêtements à te mettre sur le dos. Allez, fais-moi plaisir et rentres dans cette voiture.
Loïc: Je ne sais pas...
Fushia: Je te préviens ma coloc n'est pas patiente, allez, viens si tu ne veux pas qu'elle change d'idée! Hihihi!
Loïc (en chuchotant): Bon... D'accord... Tu sais bien que je ne peux pas te résister...
Fushia: Quoi?
Loïc: Nahh... Laisse tomber.

Arrivés à l'appartement, Nicolas regarda étrangement Loïc.

Nicolas: C'est quoi... ça?
Fushia: LUI, c'est Loïc et il dormira dans la chambre des invités.
Nicolas: Et moi?
Fushia: Bahh, sur le sofa.
Nicolas: Quoi?! Myriam, dis-moi que ce n'est pas vrai?!
Loïc: Fushia, je dormirai sur le divan, moi.
Fushia: Merci Loïc, mais c'est Nicolas qui...
Loïc: ...Fushia, je t'assure que ça ne me dérenge pas. Ça fait des jours et des jours que je dors dans une boîte de carton ou bien sur un banc de parc, crois-moi, ce sofa sera plus confortable que jamais.
Nicolas: Bon, voilà, tout est réglé!

Fushia lança un regard noir à Nicolas mais celui-ci n'en paya la moindre attention.

Myriam essayant de cesser l'ambiance lourde qui reignait offra une assiette de fromage aux invités mais aucun n'en voula.

Loïc: Je crois que je devrais aller dans la douche...
Nicolas: Mouais, c'est une bonne idée. Grâce à toi, il y a une sale odeur de crasse qui plane ici.
Fushia: Nicolas, tu ferais mieux de te la fermer si tu ne veux pas que je défasse ta si belle figure!
Nicolas: Merci du compliment.
Fushia: Pff! Bon, Loïc, tu peux aller dans la salle de bain juste ici, il y a un bain où tu pourras te relaxer.

Une fois Loïc parti, Fushia se retourna brusquement vers Nicolas.

Fushia: C'est quoi ton problème avec lui?! Il t'as rien fait alors pourquoi agis-tu comme ça?!
Nicolas: Ahh tais-toi.

Soudainement, il prit Fushia par les hanches puis la tira vers elle. Il plaqua sa bouche contre la sienne.

Fushia: Mais qu'est-ce que tu...

Elle ne finissa pas sa phrase, ce baiser était si bon... Fushia ressentit tout plein de sentiments en elle. Le garçon qu'elle rêvait de sortir avec depuis des années l'embrassa tout d'un coup, comme ça. Ils échangèrent un long baiser passionné qui dura plusieurs secondes, voir des minutes. Ils étaient tranquilles, Myriam était partie en haut, dans sa chambre puis Loïc dans le bain, personne ne pourrait gâcher ce moment... C'est alors que Fushia et Nicolas se dirigèrent vers le canapé. Fushia avait chaud. Des bouffées de chaleur envahissaient son corps entier.

Fushia (entre deux baisers): ... Je te déteste...
Nicolas: ... J'ai envie de toi...

La bouche de Nicolas quitta celle de Fushia puis explora un peu plus bas. Il se rendit jusque dans son cou où il parsema quelques baisers par ci par là.

Fushia: Tu es fiancé Nicolas...
Nicolas: Je m'en fou, c'est toi que je veux.

Dans la salle de bain, Loïc venait de finir son bain. Il enfila un pyjama qui traînait là et il se regarda dans le mirroir.

Loïc: Mouais... je devrais enlever cette barbe horrible...

Il prit un rasoir puis tailla et coupa complètement sa pilosité faciale. Il empoigna maintenant un ciseaux puis coupa la pointe de ses cheveux pour retourner à sa coupe d'origine.

Loïc: Voilà, c'est beaucoup mieux!

Il laissa échaper un léger toussement pour s'éclaircir la gorge.

Loïc: Fushia... Depuis que je te connais, j'éprouve... Non, recommençons... Fushia, je me noie dans tes magnifiques yeux... Non, c'est nul et quétaine. Fushia, tantôt, tu es partie trop tôt pour que j'aie le temps de te dire quelque chose d'important alors... je... Bon, c'est assez, ça sortira comme ça sortira. Allez, courage Loïc, tu es capable.

Il prit une grande inspiration puis se dirigea vers la porte quand il aperçut cette vision d'horreur... Fushia et Nicolas étaient en train de s'embrasser à en perdre le souffle!

Loïc (en pensant): Quel idiot je suis! Comment ais-je pu penser une seconde que mes sentiments envers elle étaient réciproques?! C'est vrai, je suis, enfin, j'étais un sans-abri sale et poilu alors qu'il est un beau jeune homme musclé aux yeux clairs! Fushia... C'était ma Fushia... Je l'ai perdue par ma faute. Si seulement je ne serais pas parti du Centre... Si seulement...

Fushia: On devrait arrêter... Loïc doit avoir fini son bain et Myriam pourrait descendre d'un instant à l'autre...
Nicolas: Et alors?
Fushia: Et alors, je ne veux pas nous faire surprendre...
Loïc: C'est trop tard.
Fushia: Loïc?!
Loïc: En chair et en os.
Fushia: Tu as tout vu?
Loïc: Non, mais ce que j'ai vu, c'est déjà trop.
Fushia: Loïc, attends!
Loïc: Je vais me coucher. Nicolas, ça te dérenge si je prends le lit des invités? De toute façon, j'imagine que tu vas partager celui de Fushia cette nuit!
Fushia: Loïc, ce n'est pas ce que tu crois!
Loïc: Bonne nuit les tourteraux.

Puis, il claqua la porte.

Nicolas: Wouahh, il est furieux!
Fushia: C'est de ta faute! Tout ça, c'est de ta faute!
Nicolas: Euhh, excuse-moi mais c'est autant de ta faute que de la mienne! Tu aurais pu m'arrêter! Mais non, tu as continué!
Fushia: Pff! Comment voulais-tu que je t'en empêche?! J'ai tellement rêvé de fois de t'embrasser, de t'enlacer depuis que j'ai quatorze ans! Tu es mon amour d'adolescence, Nicolas Lemercier!

Aussitôt qu'elle a refermé la bouche, Fushia regretta ce qu'elle venait de dire.

Nicolas: Fushia... On était à la même école, n'est-ce pas?
Fushia: ... Oui...
Nicolas: Fushia... Mais oui, je me souviens de toi... Mélissa et Ana m'ont tellement parlé de toi...
Fushia: Qu'est-ce qu'elles te disaient?
Nicolas: Bah, la plupart du temps, je n'écoutais pas... Mais je me souviens juste qu'elles ne t'appréciaient vraiment pas... Mais au fond, Anabel souhaitait du plus profond de ton coeur de redevenir ton amie, c'est juste que c'est Raph qui la retenait...

Fushia en resta sidérée.

Fushia: A-t-elle réussi à sortir avec?
Nicolas: Non, au fond, il aimait Mélissa. Le jour où j'ai cassé avec elle, il s'est précipité sur elle. Je ne lui ai jamais pardonné, c'est pourquoi j'ai décidé de me venger avec Anabel. Résultat: Elle est tombée folle dinde amoureuse de moi et elle a demandé qu'on se fiance. J'ai accepté car je ne savais plus où j'en étais et jusque maintenant, je croyais l'aimer, pas autant qu'elle certes, mais quand même. Lorsque je t'ai vu, j'ai réalisé que c'était une erreur la marier c'est pourquoi j'annulerai notre union.
Fushia: Tu m'aimes?
Nicolas: Oui, je t'aime.

"Ohh là là, est-ce que je rêve?! C'est le garçon de mes rêves les plus fous et il me fait une déclaration d'amour! Mais, il y a Loïc... Je l'aime beaucoup... Mais ses baisers ne sont pas aussi enivrants que ceux de Nicolas... Mais ceux de Nicolas ne sont pas aussi magiques que ceux de Loïc... Je ne sais plus quoi faire... Jamais je n'aurais pensé être dans une telle position..." pensa Fushia.

Fushia: Bon, je te laisse, je suis crevée...
Nicolas: D'accord, à demain.

Il étira son cou pour recevoir un dernier baiser mais Fushia partit aussitôt.

Nicolas: Bonne nuit, Fushia.
Fushia: Merci, toi aussi.

"Je ne sais plus qui choisir... Tout serait si simple si Nicolas ne m'aimerait pas..." ne pu s'empêcher de penser Fushia.

C'est quand même assez ironique, Nicolas, le beau ténébreux qu'elle admirait au point tel d'en rêver la nuit et là, elle souhaitait qu'il ne soit pas réellement amoureux d'elle... Fushia se dirigea vers sa chambre, le coeur alourdi. Si elle était autant triste, était-ce parce qu'elle aimait mieux Loïc? Fushia empoigna un cachier qui traînait par là et l'ouvrit.

Cher journal,

Voilà la première fois que je rédige quelque chose qui soit aussi personnel et qui commence par cher journal... Mais, comme dirait ma mère si elle était encore de ce monde, il y a une première fois à tout!

L'une des raisons pourquoi je n'ai jamais écrit un journal, c'est parce que j'ai toujours eu peur qu'en l'écrivant, mes mots s'envoleraient et que tout ce que j'espérerais ne se réaliserait jamais juste à cause que j'aurais eu le cran de l'écrire sur papier. En quelques sortes, je crois que l'être tout(e) puissant(e) qui nous dirige en haut réalise ce que nous ne souhaitons pas haut et fort. Je sais, c'est bizarre, mais ça reste mon point de vue. Je décide quand même de t'écrire car je n'en peux plus de garder ça en dedans de moi.

Maintenant, je vais en venir aux faits pourquoi j'ai décidé, aujourd'hui, de commencer à t'écrire. Je dois à tout prix me confier. Je n'ai plus de psychologue et Myriam (ma colocataire) est trop occupée à faire je ne sais quoi dans sa chambre. Je suis dans un dilemme. Nicolas ou Loïc? Je ne sais plus qui prendre entre l'amour de mon adolescence ou bien celui qui a réussit de me faire penser à autres choses et enfin profiter de la vie. S'il vous plaît, qui que vous soyez en haut, faites-moi prendre la bonne décision et éclairez-moi.

À bientôt,
Fushia

Fushia déposa son nouveau journal sur sa table de chevet, puis posa sa tête sur l'oreiller. Elle s'endormit aussitôt, toute habillée.

"Allez, dors, Fushia... La nuit porte conseil..." susurra la douce voix de sa mère à ses oreilles.

Sans doute était-ce l'esprit de Fushia qui tentait de se réconforter avec la sensation d'être aux côtés de sa mère...

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1 janvier 2012

Partie 10, Surprise

Il était maintenant 5h de l'après-midi. Fushia et Myriam sortirent du salon de coiffure méconnaissables (bon, surtout Fushia)! Maintenant, elles étaient prêtes à danser jusqu'au bout de la nuit!

Myriam: Alors, Fushia, comment aimes-tu ta nouvelle coupe?
Fushia: J'adore!
Myriam: Tant mieux! Bon, ce soir, je vais t'emmener dans l'endroit le plus branché de la ville!
Fushia: Cool! C'est où?
Myriam: Au Verseau!
Fushia: Allons-y!
Myriam: Euhh minute papillon!
Fushia: Quoi?
Myriam: Tu ne compte tout de même pas y aller comme ça...?!
Fushia: Bah oui et puis?
Myriam: Ben on s'en va en boîte de nuit! Il est hors de question que tu porte une camisole avec une jupe en jeans!
Fushia: Ah bon...
Myriam: Non non non non non!
Fushia: Alors, que faut-il que je porte?
Myriam: Une robe.
Fushia: Une robe?! Mais je n'ai jamais porté de robe! En fait, oui, une seule robe...

Elle repensait évidemment à sa robe qu'elle avait acheté avec Ana...

Une fois rendues dans leur appartement, les deux amies se dirigèrent dans la chambre de Fushia puis Myriam lui sortit une robe.

Fushia: Tu appelles ça une robe?! On dirait un chandail tellement que c'est court!
Myriam: Ahh Fushia! Arrête donc de chialer et vas la mettre!
Fushia: Argggg! Tu m'énerve!

Fushia alla enfiler la robe dans la salle de bain.

Fushia: C'est trop court!
Myriam: Mais non! C'est parfait!
Fushia: De toute façon, je crois que je n'ai pas le choix...
Myriam: Exactement. Bon, je vais aller me changer puis après on y va.
Fushia: Déjà?! Mais on ne mange rien avant de partir?!
Myriam: Ben il y a de la nourriture dans les boîtes de nuits, Fushia!
Fushia: Ah bon. Je vais t'attendre en bas, OK?
Myriam: OK, ça ne sera pas très long.

Fushia descendit par l'ascenseur puis elle alla s'asseoir sur le sofa.

Les minutes passèrent sans que Myriam ne redescende... Ce fut sept minutes plus tard qu'elle arriva finalement en bas.

Fushia: Bon, il était temps! Le pire c'est que tu avais dit que ça ne serait pas long! Oh mon dieu! Comme tu as l'air... séduisante dans ta robe!
Myriam: Merci! C'est pareil pour toi Fushia! Tu ne te rends pas compte du charme que tu as!
Fushia: Ouais... Comme si j'en avais...
Myriam: Oh que oui, tu en as! Tu ne sais juste pas comment l'utiliser! Mais ce soir, tu vas devoir utiliser tes talents de séductrice en draguant un joli jeune homme...
Fushia: Ça ne serait pas beau à voir...
Myriam: Ouais, bon, on verra!
Fushia: Oui oui.

Elles quittèrent donc leur loft puis elles se rendirent à la boîte de nuit avec la voiture de Myriam.

Fushia: Wow! C'est gigantesque!
Myriam: Bon, OK, là, on doit passer l'étape du videur... Attends moi ici, je vais aller lui parler.
Fushia: Bon, d'accord.

Pendant que Fushia admira les alentours, Myriam parlait au videur...

Myriam: Bon, je vous donne 70§ et puis vous nous laisser entrer d'accord?
Le videur: 90.
Myriam: 80.
Le videur: 100.
Myriam: Bon d'accord, voilà 100§!

Le videur prit l'argent puis fit un signe à Myriam d'entrer.

Myriam: Fushia, tu viens?
Fushia: Ah euhh oui oui!

Au bar, Fushia demanda quelque chose à Myriam...

Fushia: Myriam, pourquoi as-tu parlé au videur? Il me semble que vu que tu es une star, tu peux entrer sans le demander aux videurs...
Myriam: Ah, euhh... C'est parce que je devais demander si toi, tu pouvais entrer!
Fushia: Ah ok!
Myriam: On va danser?
Fushia: D'accord!

Les deux demoiselles s'approchèrent de la piste de danse. Elles restèrent là à danser pendant au moins  deux  heures et elles prirent des verres à quelques reprises... Tellement de fois, que Fushia semblait avoir la tête littéralement ailleurs!

Myriam: Ohh, Fushia, regarde les beau gars derrière toi...
Fushia: Mouais, il est beau, mais j'en ai déjà vu des meilleurs...
Myriam: Ahh Fushia! Je te gage que tu n'es même pas capable d'aller lui parler...
Fushia: Pff! N'importe quoi!
Myriam: Alors prouves-le!
Fushia OK! Mais qu'est-ce que je lui dit?
Myriam: Ben je ne sais pas moi... Offres-lui un verre!
Fushia: Bon d'accord! C'est partit!

Fushia en s'en allant vers lui, trébucha plusieurs fois.

Fushia: Euhh salut...Tu, tu... va-veux que jjje te te paye un verre?
L'homme: Bon, d'accord, Fushia!

Étant trop ivre pour se demander pourquoi cet homme savait son nom, Fushia demanda au barman de leur servir deux verres.

L'homme: Alors, que fais-tu ici ce soir?
Fushia: Bah je... je... m'a-a-amuxe, euh m'amuzze!
L'homme: Tu veux vraiment t'amuser?
Fushia: Bah ouiiii!
L'homme: Alors suis-moi!

Le jeune homme lui prit la main et l'entraîna en dehors du club.

Fushia: A-attends, je je dois di-dire bye à... à My-Myrriiam...

L'homme ne l'écouta pas et partit avec elle dans l'ascenseur. De toute façon, Myriam était bien trop préoccupée à flirter avec un beau ténébreux.

Fushia: Où où m'emmèneeee-tu?
L'homme: Tu verras bien!

La tête de Fushia tournait et tournait de plus en plus. Sa vue devenait de plus en plus floue. Elle était molle dans les bras d'un bel inconnu. Elle n'avait aucune idée où est-ce qu'il l'emmenait. Tout d'un coup, tout devenu noir pour Fushia...

À son réveil, Fushia ne reconnut pas l'environnement dans lequel elle se trouvait. C'était loin d'être l'appartement de Myriam! Tout était si... mal décoré... C'était loin d'être aussi luxueux que son loft à elle et Myriam. C'était sale, presque crasseux. À ses côtés, il y avait un jeune homme torse nu en culotte. Fushia ne vit pas son visage. Elle alla se rafraîchir dans la douche. Elle essaya de mettre de l'eau chaude mais il n'y avait qu'un mince filet d'eau glacée qui sortait de la pomme de douche. Fushia s'y habitua. Elle identifia maintenant un intense mal de tête. La jeune femme sortit de la douche. Elle s'essuya avec une serviette qui traînait. Arrivée à son bas de dos, Fushia découvrit avec horreur un étrange dessin! Peut-être était-ce seulement de l'encre de stylo? Mais non, ça l'aurait parti avec l'eau!

« Ne me dites pas que c'est... un... » murmura Fushia.

Soudain, l'homme rentra dans la salle de bain.

L'homme: Bon matin mon amour!

Il s'avança vers elle pour l'embrasser. Fushia le reconnut aussitôt.

Fushia: Monsieur Smith?!
Samuel: Ah franchement, Fushia, après la nuit que nous venons de passer, tu peux m'appeler Samuel!

Fushia était soit dit en passant presque nue devant son nouveau psychologue! Il n'y avait que la serviette qui cachait la majeure partie de son corps.

Fushia: Tu vas me faire le plaisir de sortir de la pièce pendant que je me porte quelque chose sur le dos!
Samuel: Mais tu n'as pas à être gênée...
Fushia: Sors de la salle de bain immédiatement!
Samuel: Bon d'accord...

Une fois habillée de sa robe du soir précédent, Fushia sortit de la pièce et se posa devant Samuel.

Fushia: Expliques-moi ce que nous avons fait hier.
Samuel: Ah pas maintenant chérie, j'ai faim et je viens juste de...
Fushia (en lui coupant la parole): Premièrement, ne m'appelle plus jamais chérie. Deuxièmement, tu me racontes notre soirée sur le champs.
Samuel: Bon d'accord. Alors, on s'est vus à la boîte de nuit. Je me doutais que tu n'étais plus toute là alors j'en ai profité pour t'emmener avec moi. Nous sommes d'abord allés chez le tatoueur. Je lui ai dit de te faire tatouer mon nom en lettres chinoises sur le bas du dos et à mon tour, j'ai le tien sur mon avant-bras.

Il le montra à Fushia.

Samuel: Ensuite, nous sommes venus ici, dans mon appartement.
Fushia: Dis-moi ce que nous avons fait.
Samuel: En gros, nous avons couchés ensemble.

Fushia en resta bouche-bée. Elle venait de passer la nuit dans le lit d'un inconnu, et tout ça en étant complètement bourrée! Il y avait maintenant des risques qu'elle tombe enceinte d'un homme qu'elle connaissait à peine!

Fushia: Tu es pitoyable. Tu as profité de ma faiblesse pour me faire faire tout ce que tu voulais. Tu es un idiot fini. J'annule mon rendez-vous, en passant.

Sur ce, Fushia quitta la pièce puis l'appartement. Des larmes de rage coulaient à flot sur les joues de Fushia. Elle n'avait même pas prit la peine de ramasser ses escarpins. Elle se promenait nus pieds sur les boulevards, dans les rues et ruelles de BridgePort.

Fushia s'arrêta à une plage, le temps de s'éclaircir les idées. Elle resta là, debout sur le sable chaud pendant des heures et des heures. Soudain, une main se posa délicatement sur l'épaule de Fushia. Celle-ci fit volte-face à une vitesse incroyable de peur que ce soit ce pervers de Samuel qui l'aurait suivi jusque là. Heureusement, ce n'était que Myriam! Fushia lui sauta dans les bras, heureuse de la retrouver après une nuit cauchemardesque.

Myriam: Mais où étais-tu?!
Fushia: Ohhh Myriam! Si tu savais quelle bêtise je viens de commettre!
Myriam: Mais qu'est-ce que tu as fait?! Je t'ai cherché toute la nuit!

En effet, Myriam paraissait incroyablement fatiguée et épuisée. De grosses cernes bleues sous ses yeux étaient un assez gros indice. De plus, Myriam portait la même robe que la veille tout comme Fushia.

Fushia: J'ai couché avec mon psychologue... Il a profité du fait que je sois soule pour me faire tatouer et m'emmener à son appartement!
Myriam: Ohh Fushia! Si tu savais le nombre de fois que je me suis réveillée dans le lit d'un pur inconnu! Ne t'en fais pas, ça arrive à tout le monde, ici, à BridgePort. Tu t'en remettras.
Fushia: Une chose est sûre, la boisson, c'est fini pour moi! Je ne boirai  que des jus de fruits à présent!
Myriam: Je crois que c'est une résolution assez raisonnable!

Soudain, le téléphone de Fushia sonna.

Fushia: Oui allo?

Fushia resta figée une bonne trentaine de secondes avant que Myriam réagisse.

Myriam: C'était qui?
Fushia: L'assistante de ma patronne.
Myriam: Qu'est-ce qu'elle a dit?
Fushia: Je suis... renvoyée.
Myriam: Hein?! Mais comment ça?! Tu n'as même pas encore travaillée!
Fushia: Justement. C'est ça le problème. Je commençais ce matin à 8h00.
Myriam: Ohh... Je suis désolée... Tout ça est de ma faute! C'est moi qui t'as fait boire des dizaines et des dizaines de verre, c'est moi qui t'as dit d'aller parler au gars et c'est moi qui n'a pas surveillée où est-ce qu'il t'emmenait! Tout ça est de ma faute! Si tu savais comment je me sens coupable, Fushia...
Fushia: Mais non, ce n'est pas de ta faute... De toute façon, il est trop tard maintenant...
Myriam: Ne t'inquiète pas, je t'aiderai à te trouver une autre job!
Fushia: Non, Myriam. Pour l'instant, j'aimerais juste rentrer chez nous et être seule.
Myriam: Tu es sûre?
Fushia: Oui, plus que jamais.
Myriam: Bon, d'accord, rentrons.
Fushia: Merci.

Fushia passa le reste de la journée dans son lit, puis toute la nuit. Au petit matin, elle se réveilla. Le mal de tête avait disparu, laissant place à la faim. En sortant de sa chambre, elle entendit des voix provenant du rez-de-chaussée du loft. Elle descendit avec l'ascenseur puis à sa plus grande surprise, il y avait Myriam et un jeune homme assis sur les divans.

« Sans doute une autre de ses conquêtes... » ne pu s'empêcher de penser Fushia.

Fushia se fit un chocolat chaud puis s'en alla dans le salon. Myriam se retourna vers Fushia.

Myriam: Salut Fushia! Nous avons de la visite ce matin!
Fushia: Ah bon.
Myriam: Je te présente mon frère, Nicolas.

Au moment où elle entendit ce nom, Fushia perdit toute la gorgée qu'elle avait dans la bouche, non pas parce que son liquide était chaud mais parce que son amour d'adolescence était en vérité le frère de sa nouvelle coloc!

Fushia: Ni-Nicolas?
Myriam: Oui... Pourquoi as-tu l'air si surprise...?
Fushia: Non, pour rien.
Myriam: Allez, viens t'asseoir avec nous.
Fushia: Non, je ne veux pas vous déranger...
Nicolas: Mais non, mais non, tu ne nous dérange pas du tout!
Fushia: Bon d'accord, puisque vous insistez...

Myriam: Alors, le frère, tu as une femme dans ta vie?
Nicolas: Oui, depuis quelques années déjà.
Myriam: Ah oui? Et c'est qui la chanceuse?
Nicolas: Anabel Chang.

Fushia s'étouffa de nouveau.

Myriam: Voyons, Fushia! Tu es sûre que ça va?
Fushia: Oui, oui, c'est juste que... mon lait au chocolat est trèèèès chaud!
Myriam: Ah OK!

Les deux frères et soeurs continuèrent leur conversation en se parlant de tout et de rien pendant que Fushia assimila tout ce qu'elle venait d'apprendre.

« Mais oui! Myriam se faisait toujours interrompre quand elle disait qu'elle était l'héritière des entreprises Lemercier! Myriam Lemercier et Nicolas Lemercier sont donc frères et soeurs! Mais comment Ana a-t-elle pu me faire ça?! Sortir avec l'amour de ma vie, elle est tombée bas, très bas! » s'énerva intérieurement Fushia.

Nicolas: Je compte la demander en mariage bientôt. Nous sommes fiancés depuis le moi de mai. Il est grand temps de nous marier!
Myriam: Ahh petit cachotier! Tu ne me l'a même pas dit!
Nicolas: Et bien, il faut dire que Sunset Valley c'est ***** loin de BridgePort et je préférais te l'annoncer en personne!

« Ils vivent donc à Sunset Valley... » murmura Fushia.

Myriam: Tu devrais venir faire un tour plus souvent! Je m'ennuie de mon frérot moi!
Nicolas: Et bien, avec mon emploi de médecin, je suis très demandé dans les hôpitaux comme dans les résidences alors je n'ai pas beaucoup de temps libre...
Myriam: Médecin! Wow! Tu n'es pas allé de main morte! Et Anabel, elle fait quoi?
Nicolas: Elle est professeur d'Arts à l'école du quartier.
Myriam: Wow! C'est super!
Nicolas: Oui vraiment, elle qui adore les enfants...

Pour une troisième fois, Fushia cracha le contenu de sa bouche.

Nicolas: Tu es sûre que tu n'aimes pas mieux le laisser refroidir ton chocolat chaud?

« Coudonc, il ne me reconnaît toujours pas?! En plus Ana qui aime les enfants! Pfff elle est bien bonne! Anabel m'a toujours dit qu'elle voulait devenir styliste!» ragea Fushia.

Fushia: Bon, je crois que je vais aller faire un tour en ville.
Nicolas: Tu ne vas tout de même pas sortir comme ça?
Fushia: Pff... Ben non là... Je vais faire ma toilette puis j'y vais. À plus tard.
Myriam: Bye Fushia! À tantôt!
Fushia: Ouais, c'est ça.

Fushia se jeta dans la douche. Quoi de mieux que d'une bonne douche froide pour se réveiller? Elle enfila un jeans puis une chemise. Fushia se brossa les dents puis sortit de l'appartement.

« J'ai besoin d'air... » pensa Fushia.

Elle s'arrêta dans un parc. Fushia observa les colombes épiant le moindre centimètre carré du sol afin de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Fushia aurait aimé n'être qu'un oiseau pour pouvoir voler et n'ayant que le soucis de se nourrir comme problème.

« J'aurais été une tourterelle triste... » se dit-elle. « Peu importe qui et quoi j'aurais été, je n'aurais pas été heureuse... J'ai besoin d'un signe... »

La colombe que Fushia observait s'envola vers un bâtiment non loin. Ne sachant pas pourquoi, Fushia la suivit et entra dedans.

Fushia était rentrée dans un bar où les âmes en peine pouvaient s'y recueillir. Quelques jeux pouvaient occuper tous et chacun mais la plus grande occupation de tous était sans aucun doute le bar. C'était presque désert. Fushia aperçut un jeune itinérant assis au bar. Elle alla le rejoindre.

Fushia: Un verre de jus, s'il vous plaît.

Tout à coup, le jeune homme se retourna vers elle.

Lui: Vous ne prenez pas d'alcool? C'est la meilleure ici!
Fushia: Non, non, j'ai eu ma première et dernière expérience avant-hier soir...
Lui: Comment ça?

Pour une raison qu'elle ignorait, Fushia ressentait le besoin de se confier à quelqu'un et même s'il s'agissait d'un inconnu, elle devait vider son coeur à quelqu'un!

Fushia: Et bien, pour tout dire, j'ai totalement dérapé. J'ai prit un verre, puis deux, puis trois, puis quatre et ainsi de suite. J'aimais cette sensation de ne plus me soucier de rien. J'ai rencontré un gars, il m'a emmené avec lui. Il m'a fait faire un tatou puis il m'a entraîné dans son appartement. Je vous laisse deviner la suite. Pour couronner le tout, ce matin, j'ai eu la grande surprise que ma colocataire a pour frère mon amour d'adolescence! En plus, il va se marier avec mon ancienne meilleure amie! Ah! J'oubliais, j'ai été renvoyée de mon travail car j'ai râté ma première journée au boulet à cause de cet idiot que j'ai dormit avec!
Lui: Wow! Ça, ça serait une maudite bonne raison de se plonger dans la boisson!
Fushia: Et vous, pourquoi êtes-vous ici?

Le jeune homme se retourna avec un regard si triste qu'il déchira le coeur de Fushia. Ses yeux... Elle pensait tellement les avoir déjà vus... Mais où?

1 janvier 2012

Partie 9, Bridgeport

Fushia était partie pour BiridgePort.Ce fut les larmes aux yeux qu'elle regardait la ville de Twinbrook auloin. Allait-elle revenir un jour? Elle l'espérait. Plusieurs heuresde routes plus tard, Fushia était sidérée par les innombrablesimmeubles qui se dressaient de chaque côté du taxi. Ils étaienttous gigantesques! Madame Lapointe avait raison de dire que Twinbrookétait trop petit comparé à BridgePort!

« Suis-je réellement prête pour cegenre de vie? » se demanda Fushia.

Le conducteur: Et voilà, ma p'titedame, vous êtes arrivée. Ça fera 35§.

Fushia: 35§?!Mais vous êtes fou?!

Le conducteur: Bah non,j'ai quand même conduit pendant trois heures de temps dans un traficépouvantable! Il me semble que je les mérite bien ces 35§!

Fushian'ayant nulle envie de négocier le prix pendant des heures detemps avec ce chauffeur de taxi, elle lui remit l'argent.

Le conducteur: À laprochaine.

Fushia: Non, croyez-moi,je n'embarque plus jamais dans un taxi!

Puis, elle referma laporte brusquement.

« Pfff! Qu'il aille... » se disait Fushia quand quelqu'un l'interrompit.

La fille: C'est toi, Fushia?
Fushia: Euh... Oui... Et toi, tu es qui?
La fille: Myriam, ta nouvelle coloc! C'est un plaisir de te rencontrer!
Fushia: Tu... Tu m'attendais ici?
Myriam: Ben oui! Ta mère m'a dit que tu ne saurais pas où t'en aller alors...
Fushia: … Ce n'était pas ma mère.
Myriam: Ah bon? Bon, ben alors, voilà! Tout s'explique! Je me demandais aussi pourquoi ta mère te chassait de chez vous...!
Fushia: Mouais... Bon, changeons de sujet si ça ne te dérange pas...
Myriam: Non, non. Alors, ici, c'est notre appartement!
Fushia: Wow! Il est haut l'immeuble!
Myriam: Ça, c'est parce que je suis riche! Alors, je vais te montrer l'appart pour que tu y déposes tes affaires?
Fushia: Oui!

Les deux demoiselles montèrent alors tout en haut de l'immeuble.

Une fois en haut, Fushia n'en croyait pas ses yeux: devant elle se dressait un loft digne d'un film d'Hollywood! Tout était si luxueux, si attrayant, si parfait!

Myriam: Alors, comment trouves-tu ça?
Fushia: Je suis... sans mot.
Myriam: C'est chic hein?
Fushia: Chic? Chic! Mais c'est bien plus que chic! C'est sensationnel, c'est classe, c'est raffiné!
Myriam: Il me semblait que tu étais sans mot? Et là, tu utilises des synonymes pour décrire ce que tu vois!

Myriam lui fit un clin d'oeil. Fushia, quant à elle, elle n'arrivait pas encore à cerner l'humour assez particulier de sa nouvelle colocataire.

Fushia: En tout cas, la décoration est très jolie!
Myriam: Ça fait plaisir à entendre. Bon, maintenant, je vais te faire une petite visite rapide de l'appart'!
Fushia: Avec plaisir!

Myriam montra à Fushia chacune des pièces de l'appartement. Une fois sur la terrasse, Fushia aperçut un magnifique jacuzzi!

Myriam: Tu vas voir, ici, j'organise de supers partys avec plein de beaux célibataires! Maintenant qu'on a fini la visite, vas te reposer dans ta chambre, tu dois être crevée!
Fushia: En effet... Alors on se revoit tout à l'heure!

Fushia dormit jusqu'à midi quand des bruits de casseroles la réveilla. Encore endormie, Fushia se leva de son lit puis se dirigea vers la cuisine.

Fushia: Mais qu'est-ce que tu fabriques?!
Myriam: Je fais du bruit, voilà ce que je fais.
Fushia: Pourrais-je savoir pourquoi tu fais du bruit?
Myriam: Pour la simple et bonne raison que tu as dormi assez longtemps!
Fushia: J'ai dormi assez longtemps?! J'ai dormit à peine six heures!
Myriam: Ici, à BridgePort, tu dois te compter chanceuse de dormir autant!
Fushia: Alors, ça sera toujours comme ça?!
Myriam: Oui.
Fushia: Grrr... Alors, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui? On prend ça relax?
Myriam: Prendre ça relax?! Mais tu me niaises ou quoi?! Bien sûr que non! Aujourd'hui, on va refaire ta garde-robe entière!

Fushia murmura soudainement: « J'ai comme une impression de déjà vu... ». Elle se rappelait évidemment de sa séance de magasinage avec Anabel, son ancienne meilleure amie... Alors qu'un brin de tristesse et de nostalgie venait d'apparaître sur son doux visage, Myriam décida de prendre les choses en mains.

Myriam: Ça fait combien de temps que tu n'as pas magasiné?
Fushia: Euhh.... Un à deux ans... Peut-être trois...

Myriam en resta bouche-bée.

Myriam: Trois ans?! Trois ans sans magasiner?! Mais comment as-tu fait pour survivre à ça?!
Fushia: Ben, je ne sais pas...
Myriam: Bon, ben il faut remédier à ça!
Fushia: Mais, je n'ai même pas d'argent...
Myriam: C'est ta fête aujourd'hui, non?
Fushia: Oui...
Myriam: Alors, je te payerai tout ce que tu veux! En plus, on pourra peut-être voir des stars...
Fushia: Pff, n'importe quoi!
Myriam: C'est vrai! À BridgePort, il y a des vedettes partout!
Fushia: Wow, c'est décidément un tout autre monde qu'à Twinbrook!
Myriam: Il faudra t'y faire! Je t'avertis tout de suite, les chandails à manches courtes avec des pantalons déchirés, c'est fini! Maintenant, c'est des camisoles avec des jupes ultra-courtes!
Fushia: Wow wow wow! J'ai mon propre style et je ne le changerai pour rien au monde!
Myriam: Bon d'accord, on ira dans le même genre d'abord...
Fushia: Parfait! Mais est-ce que j'ai le temps de dîner avant?
Myriam: Hors de question! Je te le dis tout de suite, je mange presque toujours dans des restaurants! C'est ça, la vie à BridgePort!
Fushia: Je sens que ça me prendra un certain temps avant de m'y habituer...
Myriam: C'est ce qu'on verra. Bon, vas vite t'habiller pour qu'on ait le plus de temps possible pour magasiner.
Fushia: Oui, chef.

Une fois changée, Fushia alla se brosser les dents. « Myriam me rappelle étrangement Anabel... Elle a les mêmes tendances à donner des ordres à tout le monde et elle est une passionnée de la mode comme était Ana... En tous cas, ça doit être seulement mon imagination! » pensa Fushia.

Myriam: Alors, as-tu fini ta toilette, Fushia?!
Fushia (en crachant): Rwoui, rwoui...
Myriam: Quoi?!
Fushia: Oui, j'ai fini!
Myriam: Alors, qu'est-ce que t'attends pour venir ici?!
Fushia: J'arrive là...

Fushia alla donc rejoindre Mademoiselle Impatience (Myriam) dans le salon. Myriam resta perplexe en voyant l'accoutrement de Fushia. Elle la regarda de bas en haut et de haut en bas.

Fushia: Ben quoi?
Myriam: Mouais, disons que ça te fera du bien une séance de magasinage!
Fushia: Merci beaucoup de la douceur de tes mots...
Myriam: Il n'y a pas de quoi!
Fushia (en chuchotant): Elle est pareille comme Ana, pareille...
Myriam: Quoi?
Fushia: Laisse tomber.
Myriam: Bon, allons-y!

Lorsqu'elles arrivèrent sur la rue des magasins, Fushia en avait le souffle coupé. Twinbrook était définitivement une petite ville peu développée comparée à cette gigantesque ville en plein développement urbain! Les yeux de Fushia étaient gros comme des boules de bowling tellement elle était impressionnée par la hauteur des édifices.

Myriam: Alors, comment trouves-tu ça, la GRANDE ville?
Fushia (éblouie par ce qu'elle voyait): GRAND!
Myriam: Ahaha! Tu vas voir, les boutiques sont immenses!
Fushia: Je n'en doute pas une seconde!

Myriam prit Fushia par le bras puis l'entraîna dans une première boutique. Des camisoles aux robes de soirées, des chandails à manches courtes aux robes d'été, Myriam lui fit TOUT essayer.

Fushia: On peut prendre une pause? Je suis tannée de m'habiller et de me déshabiller sans arrêt!
Myriam: Bon d'accord!

Les deux demoiselles s'arrêtèrent dans un petit restaurent sympathique. Fushia s'apprêtait à prendre une boisson gazeuse quand Myriam lui sauta presque dessus pour l'empêcher de commander ceci.

Fushia: Mais qu'est-ce que tu fais?!
Myriam: Ben quoi?! Tu ne peux pas prendre de la liqueur!
Fushia: Pourquoi pas?!
Myriam: Pour la simple et bonne raison qu'ici tu es à BridgePort!
Fushia: Et puis?! Tu peux me dire où est le problème?
Myriam: Il y a des paparazzis partout!
Fushia: Mais pourquoi prendraient-ils des photos de moi?! Je ne suis même pas célèbre!
Myriam: Mais tu traînes avec moi! La riche et célèbre héritière des entreprises Lemer...

Soudain, à leur sortie du restaurent, une fan hystérique s'approcha de Fushia et Myriam en lâchant des petits cris stridents. Myriam prit le crayon et le calepin d'un geste quasi mécanique. L'admiratrice prit la fuite tout de suite après que Myriam lui ait signé son petit bout de papier.

Fushia: Euhh... C'était quoi ça?
Myriam: De quoi?
Fushia: Ben cette scène-là... La folle qui est venue te demander que tu écrives ton nom sur une feuille...
Myriam: Ça, c'est ce qu'on appelle une fan...
Fushia: Mais pourquoi t'aurais une fan...?
Myriam: Parce que je suis riche, célèbre et jolie!
Fushia: Si tu es célèbre, pourquoi personne n'est venue te demander un autographe tout à l'heure dans les boutiques?
Myriam: Parce que nous sommes rentrées incognitos par derrière!
Fushia: Ah oui?!
Myriam: Mais oui! Tu était sûrement trop occupée à admirer les immeubles plutôt qu'à porter attention où on marchait!
Fushia: Sans doute...
Myriam: En tout cas, tu devrais changer tes habitudes au plus vite puisqu'avec la tête dans les nuages comme ça, n'importe qui pourrait te kidnapper et t'emporter en Alaska sans que tu t'en rendes compte...
Fushia: Il y a souvent des kidnapping par ici...?
Myriam: À tous les jours! Sans compter, les agressions dans le Métro, les meurtres dans les ruelles sombres et lugubres, les …
Fushia: … Ok c'est correct! Je vais ouvrir l'oeil maintenant!
Myriam: Tant mieux! Bon on peut retourner magasiner maintenant?
Fushia: Oui, oui...

Après une bonne séance de magasinage, Fushia et Myriam retournèrent à leur loft totalement épuisée.

Myriam: Bon, maintenant, je n'aurai plus honte qu'on me voit avec toi dans les rues! Tu seras presque aussi belle que moi! Enfin, il ne faut pas exagérer...
Fushia: Aha... Merci! Au fait, tu sais c'est quand mon rendez-vous chez le psychologue?
Myriam: Ah oui, c'est vrai! Il avait appelé ce matin pour dire que ce sera la semaine prochaine!
Fushia: Quel jour?
Myriam: Je ne sais pas trop... Ce que je me souviens c'est que ça finit en « i »...
Fushia: Wow, quel gros indice, Myriam! Au cas où tu le savais pas, il y a six jours sur sept dans la semaine qui finit en « i »! Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi!
Myriam: Bah, au moins tu sais que ce n'est pas le dimanche!
Fushia: Mouais, ça m'avance terriblement bien! En tout cas, tu as noté son numéro de téléphone?
Myriam: Oups.
Fushia: Ah bravo!
Myriam: Désolée...
Fushia: Pas grave, je m'organiserai toute seule! Tu as un bottin téléphonique ici?
Myriam: Euh non... Je ne savais pas ce que c'était alors, je l'ai jeté puis, après, j'ai réalisé que c'est le gros livre avec plein de numéros dedans...
Fushia: Bravo, Myriam, tu viens d'accomplir ta troisième gaffe aujourd'hui! Attends-moi pas pour le souper, je risque de revenir tard, très tard.
Myriam: Où vas-tu?
Fushia: Chercher mon psychologue!
Myriam: Ah dommage! Moi, qui avais voulu passer ma soirée avec toi!
Fushia: Tu as sûrement plein d'amis stars, pourquoi ne les vois-tu pas?
Myriam: Excellente idée!
Fushia: Bon, à tantôt!

Fushia sortit de l'immeuble puis resta plantée sur le trottoir.

« Par où commencer? Il y a au moins quarante immeuble dans cette ville! Il suffit simplement de trouver le bon... » murmura Fushia.

Elle commença donc à marcher. Le soleil était sur le point de quitter l'horizon. Quelques minutes plus tard, elle croisa quelqu'un sur son chemin.

Fushia: Excusez-moi, est-ce que vous savez où est le bâtiment pour les psychologues?

La personne lui pointa l'immeuble juste devant.

Fushia: Ah bon! Hahaha! Merci beaucoup!

La personne ne lui répondit pas et continua son chemin.

« Bon, ils sont plutôt sympathiques ici, les gens... » dit Fushia d'un ton sarcastique.

Fushia monta dans l'immeuble à bureaux puis demanda à parler à son psychologue. Un jeune homme lui répondit que c'est lui.

Fushia: Toi? Enfin... euh, vous?
Le jeune homme: Bah oui. Pourquoi ça ne pourrait pas être moi?
Fushia: Ben... Vous avez environ mon âge!
Le jeune homme: J'ai 25 ans. Madame Lapointe ne vous a-t-elle pas dit qu'elle était mon mentor?
Fushia: Ben oui, mais je pensais que vous alliez avoir dans la trentaine!
Le jeune homme: Enfin bref, je m'appelle Samuel Smith, vous pouvez m'appeler comme vous voulez.
Fushia: Ben M.Smith va faire l'affaire.
Samuel: Bon d'accord... Fushia, je crois?
Fushia: Oui.
Samuel: Donc, pourquoi êtes-vous venue me voir? Votre charmante colocataire ne vous a pas fait le message, je parie?
Fushia: Exactement. Je voulais savoir c'est quand notre premier rendez-vous?
Samuel: Dimanche prochain à 10h du matin.
Fushia: Dimanche?!
Samuel: Oui...
Fushia: Elle m'avait dit que c'était un jour en « i »!
Samuel: Enfin, vous réglerez ça avec elle. Mon chiffre est terminé et j'ai hâte de rentrer chez moi!
Fushia: Attendez!
Samuel: Oui?
Fushia: J'aimerais que les séances se fassent chez nous... Je me sens plus à l'aise...
Samuel: Parfait, je verrai si je peux faire ça. Je vous appèlerai et je prendrai soin de vous parler à vous et non à votre coloc! Au revoir et à la semaine prochaine!

Sur le chemin du retour, Fushia pensait prendre un grand bain chaud avec des bulles ultra-relaxant. Une fois rentrée chez elle, Fushia se demanda ce qui se passa. Pourquoi? Parce qu'il y a au moins trente personnes dans son salon! À sa plus grande surprise, elle la vit en train de faire une danse plutôt dégradante debout sur le comptoir! Fushia lui ordonna de descendre.

Fushia: Mais qu'est-ce que tu fais?!
Myriam: Ben... Je vois mes amis, comme tu me l'as dit.
Fushia: Ben moi en disant ça, je pensais plus à trois amis, pas trente!
Myriam: Trente-trois pour être exact!
Fushia: Ah, on s'en fou! Je voulais relaxer, moi ce soir!
Myriam: Fushia, nous ne sommes pas à la campagne ici! À BridgePort, on fait la fête à tous les jours!
Fushia: Ah m****! Là, tu vas me faire le plaisir de terminer cette fête illico presto pour que je puisse me détendre de cette longue journée épuisante!
Myriam: Mais Fushia...
Fushia: Il n'y a pas de « mais »! Je n'endurai pas la vie ici si ça se déroule toujours comme ça!
Myriam: Tu me fais penser à ma mère!
Fushia: Ah bon. Je te donne dix minutes pour faire partir ces gens.
Myriam: Bon, d'accord...

Fushia monta dans sa chambre, prit son pyjama puis alla dans la salle de bain. Elle fit couler l'eau de son bain puis se déshabilla. La jeune femme rentra dans le bain puis se reposa, malgré la musique plus que désagréable qu'elle entendait. Comme de fait, dix minutes plus tard, elle n'entendit plus un son, pour son plus grand soulagement. Soudain, elle se rappela de la promesse qu'elle avait fait à Madame Lapointe : elle devra se trouver un emploi... Mais dans quoi? Fushia n'avait jamais vraiment réfléchie à ce qu'elle voulait faire plus tard...

« Une passion, un talent? » se questionna Fushia. « Ça y est, j'ai trouvé! La guitare! Je veux être guitariste dans ma vie! »

Contente d'avoir trouvé ce qu'elle voulait faire, Fushia décida de faire quelques petites recherches sur Simternet.

« Ah, et puis tant pis, je les ferai demain. Là, je suis trop crevée pour faire quoique ce soit! » pensa Fushia.

Fushia se coucha dans son lit puis s'endormit aussitôt.

Elle se réveilla à 7h du matin. Pas question de gaspiller sa journée à se lever tard puis traîner avec Myriam! Elle doit partir le plus tôt possible du loft pour ne pas la croiser! Fushia prit une douche revivifiante pour se réveiller comme il faut puis fit sa petite toilette. Ensuite, elle se fit une petite toast au beurre d'arachides. Fushia se brossa les dents puis partit discrètement de son nouvel appartement. Elle prit le Métro pour se rendre au théâtre afin de poser sa candidature pour faire son travail de rêve.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Fushia venait de trouver son premier travail qu'elle souhaitait que ce soit aussi son dernier! Il lui faudra travailler dur pour atteindre les hauts sommets de cette carrière car elle pourra aussi bien connaître la gloire et la fortune que la misère et l'anonymat. Maintenant qu'elle avait fait tout ce qu'elle devait faire à son arrivée, est-il temps de profiter de sa jeunesse puis s'amuser un peu?

Fushia pouvait entendre la voix de Madame Lapointe dans sa tête: « Cette ville est le parfait lieu pour t'épanouir. Tu dois vivre ta jeunesse pleinement car tu le regrettera plus tard... Tu as besoin de t'amuser et non de te morfondre dans une ville aussi monotone que Twinbrook! C'est drôle à dire, mais tu dois faire la fête. ». « Elle a raison, je dois m'amuser un peu! Il y a longtemps que je n'ai pas eu du plaisir, je l'avoue... Trop longtemps! » affirma Fushia.

Fushia réveilla Myriam de la même façon que cette dernière l'avait réveillée le matin précédent.

Fushia: Allez, debout là-dedans! Il est 11h23!
Myriam (encore endormie): Mais qu'est-ce que tu fais?!
Fushia: Je te réveille! Ce soir, on va cluber (traduction cluber: faire la fête; aller dans des clubs, boîtes de nuit)!
Myriam: Toi, tu veux aller cluber?!
Fushia: Ben oui!
Myriam: Qui es-tu et qu'as tu fais de ma colocataire?!
Fushia: Ah Myriam, arrête de niaiser! Je suis sérieuse! Ce soir, j'ai le goût d'avoir du fun!
Myriam: Bon d'accord... Mais tu peux me laisser dormir encore un peu?
Fushia: Ohh non! Aujourd'hui, on va se refaire une beauté! Hier, c'était l'habillement, aujourd'hui, c'est les coiffures, le maquillage et les soins du corps!
Myriam: Bon d'accord! Si tu me propose ça, je ne peux pas refuser l'invitation!
Fushia: Aller, vas prendre une bonne douche pendant que je te prépare ton déjeuner puis ensuite, nous partons nous mettre belles!
Myriam: C'est parti!

Heureuse de l'enthousiasme de sa colocataire, Fushia demanda au majordome de faire le déjeuner pour Myriam puisque les compétences en cuisine de Fushia sont assez restreintes...

Une fois le repas terminé, les deux amies se dirigèrent vers le salon de bien-être en premier, donc séance de spas, massages, sauna, bain d'algues et/ou boue afin d'embellir leur peau pour que le maquillage soit plus facile à l'application. Ça dura environ trois longues heures. Ensuite, Myriam et Fushia allèrent dans le salon de beauté.

Myriam: J'avoue qu'une nouvelle coupe de cheveux ne me ferait pas de mal...
Fushia: Et moi donc! Celle-ci date de mon adolescence! Maintenant que j'ai 18 ans, je dois faire plus adulte!
Myriam: J'ai ma styliste personnel. On sera donc les « VIP » des clients!
Fushia: Je sens que je ne m'habituerai jamais à la vie de stars!
Myriam: Crois-moi, on s'y fait vite! Dès qu'on y goûte, on n'espère qu'une chose: ne plus jamais revivre la vie d'un simple citoyen!
Fushia: Au fait, ce matin, j'ai passé une audition pour devenir la future guitariste d'un groupe et devines quoi...
Myriam: …
Fushia: Ils ont accepté aussitôt! Bon bien sûr que je ne suis pas encore guitariste, mais ça viendra!
Myriam: Tu es quoi?
Fushia: Disons... Assistante de l'assistant...
Myriam: Je ne sais pas comment tu fais!
Fushia: Quoi, ne viens pas me dire que tu n'as jamais travaillé...?
Myriam: Non, pas vraiment...
Fushia: Mais comment as-tu fait pour devenir aussi célèbre?!
Myriam: N'oublies pas, je suis la riche héritière des entreprises Lem...

Soudain, une femme rentra dans la pièce et leur adressa la parole.

Elle: Bonjour Myriam! Toujours un plaisir de te voir!

Maintenant, elle détourna le regard vers Fushia. Elle la fixa intensément avec un air de dégoût, de dédain.

Elle: Et toi, je gage que tu es...?
Fushia: Fushia.
Elle: Ah oui! C'est ça! Mon dieu, quel nom étrange! Pauvre chérie qui a due endurer ce nom toute ta misérable vie de pauvre! Oh mon dieu! Ça l'a du être a-tro-ce!
Fushia: Non... Pas tant que...
Elle (coupant la parole à Fushia): Bon, nous devrions commencer tout de suite! J'ai beaucoup de pain sur la planche avec cette... créature! Myriam ma chouette, toi, ça ne prendra qu'une à deux heures!

« Une à deux heures?! Si ce n'est pas long ça, je n'imagine pas pour moi, une supposée créature...! » pensa Fushia.

Elle : Spécialement, Myriam, aujourd'hui, ça sera Yves qui me remplacera pour te refaire une beauté... J'espère que ça ne te dérange pas...? C'est juste que j'ai ben de la job avec ça! Tu comprends chérie?
Myriam: Oui, oui pas de problème!
Fushia: Euh sauf votre respect, Madame, mais en général, je déteste les gens qui me traitent de « créature » ou bien de « ça » alors j'apprécierais le moindre respect de votre part à mon égard la prochaine fois.
Myriam: Fushia, franchement! Cette bonne samaritaine s'engage à s'occuper de toi afin que tu sois davantage jolie et tu oses lui parler de ce genre?!
Elle: Te te te! Ce n'est rien Myriam. Crois-moi, j'en ai souvent rencontré des filles dans ce genre, se croyant au dessus de tout le monde avec leur petit air hautin et leurs petites manières de sauvages habitants de la campagne! J'en ai vu des bien plus coriaces alors je sais comment m'y prendre! Bon trêve de bavardage, nous devons agir au plus vite avant que ça ne s'infecte!

« Franchement pour qui elle se prend celle-là?! Elle me pense pour une maladie ou un truc du genre?! Pfff! Si ce n'était pas la réputation de Myriam qui en dépendait, je lui dirais certainement ma façon de penser! » ragea intérieurement Fushia.

1 janvier 2012

Partie 8, Les adieux

Madame Lapointe: OK, arrêtes-toi ici.
Fushia: D'accord.
Madame Lapointe: Très intéressante, cette partie. On la continuera demain, je crois que tu as besoin de repos.
Fushia: OK.
Madame Lapointe: Aller, dors un peu.

Madame Lapointe se leva de sa chaise puis replaça celle-ci au bout de son lit.

Madame Lapointe: À demain.
Fushia: À demain.

Avant de s'endormir, Fushia repensa à Loïc. Elle se demandait où était-il passé et s'il pensait à elle. L'aimait-il vraiment? Si oui, pourquoi était-il parti comme ça, sans dire au revoir? Le reverra-t-elle un jour? Si oui, ce sera-t-il bientôt? Arrivée au bout de ses questionnements, Fushia finit par s'endormir. Elle était loin de se douter ce que Loïc était en train de faire...

Le lendemain matin...

Fushia ne ressentait plus aucune douleur, heureusement. Elle se leva, fit sa petite routine matinale. Une fois propre et nourrie, elle décida de faire un petit peu de ménage dans la chambre étant donné que son rendez-vous chez la psychologue n'avait lieu que dans une demi heure. Elle en profita aussi pour ranger et plier ses quelques vêtements dans sa commode. Une photo attira son attention. Bien sûr, elle était quelques peu déchirée, mais Fushia arriva parfaitement à voir de quoi ou plutôt de qui il s'agissait...

« Le 15 juillet 2002. C'est l'anniversaire de mes six ans. »

Une larme coula sur la joue de Fushia. Un brin de nostalgie l'habitait à ce moment précis puisqu'elle était avec ses deux parents devant son énorme gâteau de fête.

« Je semblais si heureuse... »

À cet instant, Véronika rentra brusquement dans la pièce.

Véronika: À qui parles-tu?

Fushia ne répondit rien. Elle emporta la photo avec elle puis s'enferma dans la salle de bain. Une fois à l'intérieur, Fushia verrouilla la porte.

Fushia vida toutes les larmes de son corps en serrant la photo contre son coeur. Elle tourna celle-ci de bord et découvrit un petit message écrit en lettres attachées. C'était l'écriture de sa mère.

Joyeux anniversaire ma chouette!
 Ton père et moi sommes très fiers de toi.
Nous t'aimons de tout notre coeur, ne l'oublies jamais.
De papa et maman qui t'adorent.
-xxx-

Pourtant si ordinaire pouvait-il être, Fushia voyait dans ce petit mot énormément d'amour. Elle avait l'impression que c'étaient eux qui lui envoyaient ce message à ce moment-là. Elle avait l'impression qu'ils pensaient à elle, où qu'ils soient et qu'ils voulaient lui dire qu'ils l'aimaient de tout leur être.

« Je vous aime aussi. » murmura Fushia en serrant fort la photo contre elle.

Véronika (à travers la porte): Fushia, tu sors?! J'ai une envie pressante, moi!

Fushia se regarda dans le miroir. Ses yeux mouillés par les larmes et son nez rougis par les reniflements étaient des assez bons indices qui indiqueraient à Véronika qu'elle avait pleuré. Vite fait, Fushia prit un mouchoir et essuya sa figure entière avec, passant surtout sur ses yeux. Se regardant sous tous les angles, Fushia décida qu'elle était prête à sortir. Elle prit soin de ranger la photo dans la poche arrière gauche de son jeans.

Fushia: Tu peux y aller.
Véronika: C'est pas trop tôt!

Véronika se précipita dans la salle de bain sans même avoir jeté le moindre regard à Fushia. En fin de compte, elle aurait pu continuer à pleurer, Véronika ne l'aurait même pas remarqué!

Fushia regarda l'heure. Il lui restait dix minutes à attendre. Dix longues minutes... Pourquoi n'irait-elle pas tout de suite au bureau de Madame Lapointe? Rien ne lui empêchait! Fushia suivit son instinct puis se dirigea vers le local du Centre qu'elle aimait le plus. Elle cogna à la porte. Quelques secondes plus tard, celle-ci s'ouvra.

Madame Lapointe: Oh, tu es d'avance Fushia! J'étais en train de faire un petit peu de ménage dans mes papiers.
Fushia: Ah, ce n'est pas grave, je peux attendre...
Madame Lapointe: Mais non, mais non! Entre. Tu peux t'installer sur la chaise longue pendant que je finis mon petit ménage, ce ne sera pas très long.
Fushia: Bon, d'accord.

Une fois installée sur la chaise, Fushia décida de s'ouvrir le coeur.

Fushia: Madame Lapointe?
Madame Lapointe: Oui?
Fushia: Je vais m'ennuyer de vous lorsque je partirai, dans moins d'un mois...
Madame Lapointe: Fushia, à ce sujet, j'ai quelque chose à t'avouer...

Madame Lapointe cessa son ménage pour venir s'agenouiller en face de Fushia.

Madame Lapointe: Il ne te reste pas un mois ici...
Fushia: Voulez-vous dire que je vais rester plus longtemps?
Madame Lapointe: Non, en fait, tu pars ce vendredi...
Fushia: Comment ça?! Je ne peux pas partir d'ici avant que j'aille mes dix-huit ans...
Madame Lapointe: Justement, tes dix-huit ans, tu les auras ce jeudi...
Fushia: Mais ça ne se peut pas! Le 15 juillet, c'est dans trois semaines et quelques jours!
Madame Lapointe: C'est là que tu te trompes Fushia... Aujourd'hui, nous sommes le 13 juillet.
Fushia: Comment cela se fait-il?
Madame Lapointe: Je t'ai mentit en disant que tu avais dormi deux ou trois jours, je ne me rappelle plus. En fait, tu as été dans le coma pendant plus de trois semaines...
Fushia: C'est... C'est une blague, j'espère?
Madame Lapointe: Absolument pas.
Fushia: Donc, ce sont les derniers jours que je passe ici...? Les derniers jours en votre compagnie...? Et mes séances de souvenirs?! Je ne pourrai pas m'en sortir si je ne vais pas consulter un psychologue!
Madame Lapointe: Ne t'en fais pas Fushia...
Fushia: ...Et où je vais aller, moi?! Je n'ai plus de famille qui peut m'accueillir! Je suis toute seule en dehors d'ici! Je n'ai pas assez d'argent pour payer un appartement et...
Madame Lapointe: ...Du calme Fushia! Respires par le nez. Je vais t'aider.

Fushia en eut les larmes aux yeux, juste à l'idée de quitter sa deuxième mère pour toujours.

Madame Lapointe: Fushia, ma belle Fushia... Ne pleure pas. Je t'ai déjà trouver un appartement.
Fushia: Mais je n'ai pas d'argent!
Madame Lapointe: Ne t'en fais pas... À cet endroit, il y a des dizaines et des dizaines de possibilités d'emplois! Tu t'en trouveras un et avec ton salaire, tu pourras payer ton loyer.
Fushia: Mais je ne gagnerai jamais assez d'argent pour payer un loyer à moi toute seule!
Madame Lapointe: Justement, tu ne seras pas toute seule... Il se trouve que j'ai fait quelques petites recherches sur Simternet et j'ai trouvé une petite annonce.
Fushia: Elle disait quoi?
Madame Lapointe: C'était une jeune fille qui cherchait une colocataire.
Fushia: Alors, je ne serai pas toute seule?
Madame Lapointe: Bien sûr que non!
Fushia: Et au fait, c'est dans quel quartier de Twinbrook?
Madame Lapointe: Twinbrook?! Pfff! Il est temps pour toi de refaire ta vie, Fushia! Vois plus loin que la ville de ton enfance, vois plus grand!
Fushia: Non?! Ne me dites pas que c'est... BridgePort?!
Madame Lapointe: Bingo!
Fushia: Mais vous êtes folle ou quoi?! Je vais me perdre dans cette gigantesque ville! Et comment vais-je faire pour me déplacer? Je n'ai même pas suivi mon cours de conduite!
Madame Lapointe: À BridgePort, il existe le Métro.
Fushia: Cette idée ne me plaît pas du tout, Madame Lapointe!
Madame Lapointe: Et bien... Je regrette mais, il est trop tard pour changer d'idée... J'ai déjà dit à cette fille que tu iras habiter avec elle...
Fushia: Mais vous auriez pu m'en parler avant, il me semble!
Madame Lapointe: Si je t'en aurais parlé avant, tu ne m'aurais même pas écouté, tu n'aurais pas cessé de me dire non. Je me trompe?
Fushia: Non...

Fushia baissa les yeux. Était-elle vraiment prête à quitter cet endroit, cette ville qu'elle aimait tant?

Madame Lapointe: Fushia, écoutes-moi. Cette ville est le parfait lieu pour t'épanouir. Tu dois vivre ta jeunesse pleinement car tu le regrettera plus tard... Tu as besoin de t'amuser et non de te morfondre dans une ville aussi monotone que Twinbrook! C'est drôle à dire, mais tu dois faire la fête.
Fushia: Mais j'aime Twinbrook! C'est l'endroit où j'ai grandit, j'ai tous mes souvenirs ici et...
Madame Lapointe: Tes souvenirs te suivront partout où tu iras, Fushia. Même si c'est la ville de ton enfance, tu dois avancer. Dieu sait que si tu restes ici, tu ne profiteras pas de ta vie au maximum puisque tu ne cesseras pas de penser à ton passé et à tes parents.
Fushia: Vous n'avez pas tort.
Madame Lapointe: Normal, je suis une psychologue!

Un petit sourire en coin illumina le visage de Fushia.

Fushia: En parlant de psychologue, est-ce qu'il y en a à BridgePort?
Madame Lapointe: Tu sais, Fushia, les psychologues ne sont pas une espèce en voie d'extinction, il y en a partout, dans toutes les villes! Pour te rassurer, j'ai un copain à moi qui pourrait devenir ton nouveau psychologue.
Fushia: Ah oui?
Madame Lapointe: Oui et il est excellent. J'ai été son mentor alors qu'il était à l'Université.
Fushia: Mais ce ne sera pas pareil comme avec vous...
Madame Lapointe: Crois-moi, ça le sera.
Fushia: Je vais tellement m'ennuyer de vous!

Fushia fonda en larmes et alla se réfugier dans les bras de Madame Lapointe.

Madame Lapointe: Ne t'en fais pas, Fushia, on se reverra, je te le promet.

L'idée de partir pour BridgePort commençait à plaire à Fushia puisqu'elle s'était fixée pour but de chercher Loïc. Elle le chercherait jusqu'à sa mort. Elle l'aimait trop pour penser ne serait-ce qu'une fois de vivre toute sa vie sans lui. Certes, Twinbrook, Madame Lapointe, Luc, Giselle et même Véronika allaient terriblement lui manquer, mais il était temps pour elle de battre de ses propres ailes.

Madame Lapointe: Tu sembles songeuse, Fushia...
Fushia: Ouais, je pense à tout ça...
Madame Lapointe: Est-ce que ça te fait peur?
Fushia: Honnêtement, oui.
Madame Lapointe: Tout se passera bien, je te fais confiance. En plus, ta future colocataire a l'air très sympathique!
Fushia: Ah oui? Vous lui avez parlé?
Madame Lapointe: Oui, par téléphone.
Fushia: Et comment elle s'appelle?
Madame Lapointe: Eum... Myriam, je crois.
Fushia: Et son nom de famille?
Madame Lapointe: Ça, je ne m'en rappelle plus!
Fushia: Bon, d'accord. Quel âge a-t-elle?
Madame Lapointe: Je ne lui ai pas posé la question, mais elle semble avoir ton âge environ.
Fushia: OK. Est-ce qu'aujourd'hui c'est ma dernière séance avec vous?
Madame Lapointe: Oui, malheureusement... Demain, tu devras ranger toutes tes choses et ce sera très long.
Fushia: Ah, dommage...
Madame Lapointe: Donc, il vaudrait mieux commencer tout de suite.
Fushia: Oui, mais j'ai une dernière question. Est-ce que je devrai tout recommencer à zéro dans ma vie?
Madame Lapointe: Qu'est-ce que tu veux dire?
Fushia: Est-ce que je devrai tout recommencer à raconter ma vie à votre ami psychologue?
Madame Lapointe: Non, ne t'en fais pas, je lui enverrai une copie de mes notes.
Fushia: Une copie? Pourquoi pas le vrai cahier?
Madame Lapointe: Parce que je veux garder un souvenir de toi. Bon, maintenant, commençons.

Alors, j'étais dans ma loge, en train de pleurer toutes les larmes de mon corps quand soudain, j'ai reçu une visite inattendue. Dans le miroir, j'apercevais un visage qui ressemblait étrangement à celui de Mélissa. Je me suis retournée et c'était bel et bien Mélissa! Comme si je n'avais pas déjà assez de problèmes comme ça!

Mélissa: Tu pleurs?
Moi: Non, tsé! (Définition tsé: expression typique au langage populaire québécois qui signifie : tu sais.)
Mélissa: À cause de quoi?
Moi: Depuis quand tu me parles?
Mélissa: Je voulais juste être gentille avec toi là. Si tu es pour réagir de même quand j'essaie de te consoler, je le referai plus.
Moi: À cause de...

Je n'étais pas pour lui dire que c'était à cause d'Anabel! Mélissa serait tout allée lui dire puis elles auraient gagné une autre raison pour se moquer de moi!

Moi: C'est une longue histoire.
Mélissa: Bon, OK, si tu ne veux rien me dire.
Moi: C'est ça. De toutes façons, tu ne comprendrais pas avec les deux de quotient que tu as (Définition expression '' deux de quotient '': ne pas être très intelligent, démontrer un peu d'idiotie.) dans la tête.
Mélissa: Quoi?! Tu oses dire ça à moi?!
Moi: Euh, attends que j'y pense... Ouais.
Mélissa: Si tu me cherches, tu vas me trouver, ma chère!
Moi: Pourquoi je te chercherais?
Mélissa: Argg! Arrête de jouer avec les mots! Tu sais très bien ce que je veux dire!
Moi: Non.
Mélissa: Ça veut dire que tu vas le regretter!
Moi: Je n'ai pas peur de toi.
Mélissa: Tu devrais.
Moi: Ohh des menaces.
Mélissa: Non, des promesses.

Je ne sais pas encore ce qui m'a prit! Autrefois, je n'aurais jamais été capable de parler ainsi à la fille la plus populaire de l'école qui pouvait me détruire en un claquement de doigts. Mais, on dirait que j'en avais assez d'être la petite rejet qui prend son trou! J'en avais assez de me faire marcher sur les pieds! Les temps devaient changer! Quelqu'un devait remettre Mélissa à sa place et ce quelqu'un, c'était moi.

Moi: Wow, tu as du pratiquer longtemps ces répliques-là devant ton miroir ce matin pour les savoir par coeur! Ça a du te demander un effort surhumain!
Mélissa: Toi, je te le jure que si tu continues à me provoquer, je vais t'anéantir.
Moi: Comment? En partant des fausses rumeurs à mon sujet? J'en ai rien à faire de tes rumeurs parce que je le sais que c'est moi qui a raison.
Mélissa: Ah ouain?
Moi: Ouais.
Mélissa: Je ne pense pas que lorsque tu seras la risée de l'école, tu seras du même avis...
Moi: Au cas ou si tu n'avais pas remarqué, je suis déjà la risée de l'école donc, techniquement, ma situation ne peut pas être pire.
Mélissa: Et si je t'arrangerais le portrait une bonne fois pour toutes?
Moi: Comment?
Mélissa: Comme ça!

Elle m'a prise par surprise, je l'avoue. Je m'attendais à tout sauf ça. Elle s'est littéralement jeté sur moi comme un fauve! Moi, ayant été prise par surprise, je n'ai pas pu me défendre d'une miette. Je m'étais juré de ne plus jamais la sous-estimer! Derrière son petit corps tout maigre se cachait une fille à la force herculéenne!

raclée à la figure. Il a rapidement prit les deux bras de Mélissa et il l'a tiré vers lui. Moi, je me suis levée, essayant de reprendre mes esprits.

Monsieur Bolduc: Mélissa, es-tu folle ou quoi?! Pourquoi battais-tu Fushia?!
Mélissa: Parce qu'elle m'a cherchée.

J'ai alors senti une petite douleur sur ma lèvre inférieur. Je l'ai touché et je me suis rendue compte qu'elle saignait. Mélissa ne m'avait définitivement pas manquée! J'aurais été loin de me douter qu'une élève modèle comme elle pouvait se montrer aussi rebelle et violente!

Monsieur Bolduc: Fushia, est-ce la vérité?
Moi: Non. Je lui ai simplement dit ses quatre vérités. Ç'a l'air qu'elle n'accepte pas ce qu'elle est...
Monsieur Bolduc: As-tu utilisé un langage grossier, Fushia?
Moi: Grossier, non. Direct, oui.
Monsieur Bolduc: Lundi matin, je veux vous voir les deux dans mon bureau.
Moi: D'accord.
Mélissa: Allez-vous contacter mes parents?
Monsieur Bolduc: On verra lundi matin. Pour l'instant, c'est la fin de semaine et je pars pour mon chalet tantôt!
Moi: OK...

Je me suis dirigée vers la salle de bain. Je me suis aspergée de l'eau au visage, question de bien reprendre mes esprits. J'ai essuyé ma lèvre pour ne pas que mes parents me bombardent de questions, du moins, jusqu'à lundi.

Dans la voiture...

Merton: Fushia, nous sommes extrêmement fiers de toi.
Moi: Merci.

Dans ma tête, je ne cessais pas de penser à ma ''petite querelle'' avec Mélissa un peu plus tôt. Je ne crois pas que mes parents auraient été aussi fiers de moi s'ils apprenaient ce que j'avais dit à ma pire ennemie...

Lucy: Ce n'est pas rien ce que tu as fait, Fushia! Ne prends pas ça à la légère! Tu as combattue ta gère pour...

Et blablabla. Je ne l'écoutais plus. Ma tête était partie dans les nuages. Avais-je bien fait d'agir ainsi avec Mélissa? Peut-être voulait-elle réellement m'aider dans ma peine... Mélissa?! Pff non! C'est sûr qu'elle n'était pas sincère, c'est sûr qu'elle avait une idée derrière la tête! Au moins, je ne m'étais pas battue! J'aurais eu dix fois plus de problèmes! Déjà là, j'en avais trop...

Arrivée chez moi, je me suis précipitée dans mon lit. J'avais une seule envie en tête: m'endormir et ne plus jamais me réveiller. Hélas, ce n'était pas possible puisque ma mère comptait sur moi pour l'aider à donner des bonbons durant le soir de l'Halloween. Pendant que j'allais m'emmerder à distribuer des bonbons à des enfants, Anabel serait en train de s'éclater comme une folle au party que Mélissa organisait. La vie est si injuste...

Le lendemain matin, ma mère m'a réveillé de bonne heure pour l'aider à tout préparer. C'était rendu grave, même la fin de semaine, je ne récupérais pas toutes les heures de sommeil que j'avais besoin! Mais bon, il fallait s'y faire!

Lucy: Alors, as-tu bien dormi ma chouette?
Moi: Mouais...
Lucy: Comment ça? Tu n'as pas l'air sûre...
Moi: Non non, je suis sûre. Bon, alors, on commence par quoi?
Lucy: Bon, si tu le dis... On va commencer par décorer l'extérieur de la maison, ensuite, on fera des petits sacs de bonbons pour les enfants.
Moi: OK.
Lucy: Finalement, on ira se déguiser.
Moi: Se... Se déguiser?!
Lucy: Mais bien sûr! Tu ne croyais tout de même pas qu'on allait répondre aux petits enfants sans être déguisées?
Moi: Euh, oui!
Lucy: Bien sûr que non!
Moi: Et je serai déguisée en quoi?
Lucy: Suis-moi.

Ma mère m'a amené dans sa chambre et elle a ouvert un coffre. Une odeur nauséabonde de renfermé m'a alors envahit le nez. Ces costumes-là ne devaient pas être très très jeunes...

Moi: C'est quoi ces vieilles guenilles...?
Lucy: Fushia, voyons! Ce n'est pas des guenilles, mais des déguisements!
Moi: Et ils datent de quelle époque?
Lucy: De la mienne.
Moi: D'accord... Alors, c'est quoi les choix?
Lucy: Et bien, il y a un costume de femme-chat, un costume de la femme de Frankenstein, un costume de prisonnière, aventurière, un costume de meneuse de claque...
Moi... Je prend le costume de cheerleader.
Lucy: Cheerlea quoi?
Moi: De meneuse de claque si tu préfères...
Lucy: Ah, dommage, je t'aurais vu en femme de Frankenstein! Hahaha!
Moi: Même pas dans tes rêves maman!

Nous avons ensuite éclaté de rire, toutes les deux. Nous avons passé un bon moment ensemble. On s'amusait à essayer les costumes et à faire une espèce de parade de mode dans la chambre de ma mère. Finalement, nous en sommes venues à la conclusion que je me déguiserai en femme-chat (le costume de cheerleader était trop grand) et ma mère en aventurière.

Le soir venu, nous nous sommes déguisées et maquillées. J'avais un beau maquillage de chat que ma mère m'avait fait et moi, je lui ai mis du noir sur la figure (pour faire comme de la saleté). Les enfants étaient tous émerveillés en nous voyant. Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'ai passé une excellente soirée avec ma mère. J'ai eu l'impression d'être très proche d'elle à ce moment-là et ça m'a fait énormément de bien.

Soudainement, une larme se mit à couler sur la joue de Fushia.

Madame Lapointe: Ohh Fushia, pourquoi pleures-tu?
Fushia: Parce que vous êtes ma deuxième mère et... et... et je vais la per-er-er-er-erdre...!
Madame Lapointe: Ohh Fushia...Tu ne croyais tout de même pas que tu allais rester ici toute ta vie?
Fushia: Non mais je croyais qu'il me restait encore quelques semaines pour me faire à l'idée de partir d'ici...
Madame Lapointe: Ohh, c'est ma faute... J'aurais du te prévenir plus tôt, je le reconnais...
Fushia: Pourquoi avez-vous attendu à maintenant pour me le dire?
Madame Lapointe: Je ne le sais pas... Mais j'ai eu tort... Probablement que je ne voulais pas te faire de la peine alors j'essayais de repousser ça le plus tard possible...
Fushia: Mais j'en ai quand même... Surtout de me dire que je vais tous vous quitter pour la vie entière...
Madame Lapointe: Ne dis pas ça Fushia, on va se revoir un jour ou l'autre, je t'en donne ma parole.
Fushia: Vous allez terriblement me manquer...

Les deux femmes se firent un long câlin.

Madame Lapointe: Alors, est-ce qu'on la continue cette séance?
Fushia: Honnêtement Madame Lapointe, je n'ai pas du tout la tête à ça en ce moment...
Madame Lapointe: Ce n'est rien, je comprend... Alors, c'était la dernière fois que je t'entendais me raconter ta vie?
Fushia: Oui, je le crains...
Madame Lapointe: Aller, tu devrais commencer à ranger tes affaires si tu veux être prête pour samedi.
Fushia: C'est à quelle heure que je partirai?
Madame Lapointe: 3h du matin.
Fushia: 3h?!
Madame Lapointe: Oui, il y aura beaucoup de trafic si tu pars à l'heure de pointe.
Fushia: Ah bon, d'accord... Alors, je vais tout de suite commencer mes valises... On se voit plus tard.

À son arrivée dans sa chambre, Fushia y retrouva sa colocataire. Sans dire un mot, Fushia se précipita dans ses bras.

Véronika: Voyons, Fushia, qu'est-ce qui se passe?
Fushia: Je pars samedi pour BridgePort.
Véronika: Non, tu n'es pas sérieuse?!

Soudain, l'air arrogant habituel de Véronika s'estompa puis laissa place à une mine totalement déconfite et inquiète.

Fushia: Oui. J'ai 18 ans après-demain. Je suis dans l'obligation de partir d'ici.
Véronika: Comment ça?! Tu ne peux pas partir comme ça! Tu es ma seule amie ici!

Fushia demeura perplexe. Jamais quelqu'un ne lui avait dit qu'elle était son amie.

Fushia: Je... Je suis ton amie?
Véronika: Mais bien sûr!
Fushia: Ohh, Véronika! C'est la chose la plus fine que quelqu'un m'est dit!

Fushia fit une grosse accolade à son amie. Entre deux sanglots, Fushia pleurnicha à son oreille: « Je... Je... Je vais m'en-en-ennuyer de ton humeur massacran-an-an-ante! »

Véronika: Et moi, de tes crises de larmes... Je sais que je n'ai pas toujours été là pour toi mais, saches que ce n'était pas parce que je ne t'appréciais pas. C'est parce que j'ai toujours été solitaire et de nature ermite, je ne suis pas portée à écouter les gens, à aller vers eux et les conseiller...
Fushia: Ne t'en fais pas pour ça... Je suis moi-même un peu comme ça...
Véronika: En fait, on est pareilles...

Une fois placée devant sa commode, Fushia sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle décida alors de remettre sa tâche à plus tard et d'écrire une petite lettre pour chaque personne qu'elle connaissait dans cet établissement. Elle prit donc quelques feuilles de papier, un crayon, une gomme à effacer puis elle se dirigea vers l'extérieur. Qui aurait cru que c'était la dernière fois qu'elle allait à son petit point d'observation? Sûrement pas elle! En y allant, Fushia gardait un petit espoir d'apercevoir Loïc. Ensemble, ils pourraient s'installer dans une petite maison à la campagne. Ils aurait quatre enfants, et Fushia entretiendrait un petit potager quant à Loïc, il irait faire des voyages de pêche avec quelques amis du quartier. Ils mèneraient une vie heureuse et paisible. Ils vivraient vieux. Ils mourraient de la plus belle mort tous les deux ensemble: pendant leur sommeil. Bref, ce serait la vie parfaite que Fushia s'imaginait, mais elle se doutait fort bien que celle-ci n'arriverait jamais...

Fushia avait fini d'écrire ses lettres au coucher du Soleil. Elle mit celles-ci dans des petites enveloppes qu'elle allait distribuer le lendemain. C'était la dernière nuit complète qu'elle passa dans ce Centre, sa deuxième maison. Là où des gens l'avait aidé à lui redonner le goût de vivre. Elle était prête maintenant, à affronter la vie. Elle était prête à affronter la nuit... À BridgePort.

1 janvier 2012

Partie 7, Le Gala

L'être humain est et restera toujours le plus grand mystère de tous les temps. Il fait des choses incompréhensibles. C'est vrai, pourquoi commencer à fumer alors que plus tard, il ferait tout pour arrêter? Il pollue sa planète alors que celle-ci va s'éteindre un jour et il mourra à son tour. Pourquoi participer à sa propre perte? C'est ce que je me suis toujours posée comme question. La vie est ce qu'elle est, les humains sont ce qu'ils sont, incorrigibles.

Cette journée-là. Cette soirée-là. Pas celle du jour précédent, pas celle du jour suivant, pas la semaine d'après, ce soir-là, c'était ce soir-là le grand soir. Le soir où je j'allais me ridiculiser, le soir où j'allais causer ma propre perte volontairement. Il fallait le faire quand même, se détruire soi-même, ce n'était pas rien! Le seul côté positif c'est que j'allais manquer mes cours de la journée pour donner de l'aide pour le Gala. J'étais prête. Ma mère avait repassé ma robe au fer, ma mère allait m'aplatir les cheveux, elle allait me maquiller, bref, elle allait me mettre toute j o l i e pour le Gala. En passant, c'était elle qui avait dit ça, pas moi.

Ma journée s'est résumée à installer des décorations d'Halloween cheap (Traduction cheap: pas de grande valeur, pas très dispendieux.) avec nul autre que Mélissa! Évidemment, c'était moi qui devait monter dans l'échelle pour mettre les décorations hautes puisque Madame avait peur! En plus, elle me donnait des ordres comme: « Non, plus à droite, encore un peu plus, montes le un peu... Wow! Pas trop quand même! » ou « Donne-moi ça, je vais le faire moi même! ». Ce à quoi je répondais: « Ben ouais, c'est ça, arrange-toi donc toute seule. ». Je lui lançais par la suite un regard de nonchalance et elle, elle me regardait croche. J'allais ensuite me chercher un jus pour la laisser seule et puis finalement, qu'elle vienne réclamer mon aide en s'excusant. Laissez-moi vous dire que j'ai profité en masse de cette victoire contre ma pire ennemie! C'était l'un des plus beaux moments de ma journée, peut-être même de ma vie!

Le tic tac de l'horloge me faisait de plus en plus paniquer. C'était comme si il me rappelait que mon Gala était dans moins de trois heures. La seconde où j'ai accepté la demande du directeur, j'ai signé mon arrêt de mort. Non, je n'exagère pas! Enfin... Peut-être un peu... Mais bon, ça allait être l'un des pires moments de ma vie, j'en étais sûre.

Sur ma pierre tombale:
Fushia Riverse
Fille de Merton Riverse
et Lucy Riopel
1996-2010
Cause du décès:
A été mortellement huée
au Gala de l'Halloween
de son école.
Restera dans le coeur
de sa famille à tout jamais
et dans l'oubli pour
tous le reste de la planète.

R.I.P.

Assez originale comme pierre tombale, vous ne trouvez pas? Oui, je sais, je dramatisais les choses, voilà un de mes plus gros défauts.

Lucy: Fushia-chérie, saches que peu importe ta performance de ce soir, je ne serai pas déçue, mais loin de là. Tu es une jeune fille merveilleuse, talentueuse et je t'aimerai toujours quoi que tu fasses.
Moi: Merci maman, mais, papa va-t-il venir...?
Lucy: Comme tu le sais, Fushia, ton père a énormément de travail au labo et je crains qu'il ne soit pas revenu avant au moins minuit ce soir...
Moi: Oh d'accord...
Lucy: Je veux que tu saches qu'il a fait son possible pour se libérer. Est-ce que tu es fâchée?
Moi: Eum... Non, je comprend. Bon, ben, faudrait y aller là, on va être en retard.
Lucy: Fushia...
Moi: Ah, il faut que je me brosse les dents, je reviens tout de suite!
Lucy: Fushia!

Je ne l'écoutais plus. Oui, je lui avait mentit en disant que ce n'était pas grave, que je comprenais le fait qu'il ne pouvait pas venir, mais c'était totalement faux! Pour une fois ne pouvait-il pas me faire plaisir?! Pour une fois ne pouvait-il pas m'encourager et me féliciter pour une chose que j'ai faite?! Pour une fois ne pouvait-il pas me montrer, me prouver qu'il m'aimait et qu'il était fier de moi?! Non, c'était trop lui demander de s'occuper de sa fille. Mon père, je le connaissais à peine. Je ne connaissais pas sa couleur préférée, quelle genre de musique il aimait et encore moins quel était son plat préféré. Je ne savais rien de lui et il ne savait rien de moi, c'était comme si j'habitais avec un pur inconnu.

J'étais dans la voiture de ma mère à regarder dehors. L'air bête, les écouteurs sur les oreilles, sans dire un mot. C'est comme ça que s'est déroulé tout le trajet vers l'école. Mes mains tremblaient, ma bouche était sèche: j'étais stressée (pour ne pas dire terrorisée!). Je vérifiais pour voir si tout était correct: mes cheveux; ma robe; mes souliers; ma guitare. MA GUITARE!?

Moi: Maman? Où est ma guitare?!
Lucy: Fushia, relaxes, ta guitare est dans le coffre de la voiture...
Moi: Ah oui, c'est vrai...
Lucy: Détends-toi ma chouette. Ça va bien aller.
Moi: Comment peux-tu le savoir? Tu n'es pas voyante à ce que je sache!
Lucy: Je ne suis peut-être pas voyante, mais je suis ta mère et je crois en ton talent.
Moi: Mouais... Je crois que tu y crois plus que moi...
Lucy: Cesses de t'inquiéter et fais-toi confiance. Tout va bien aller, je te le promet.
Moi: Merci maman.
Lucy: Bon, nous sommes arrivées. Es-tu prête ma chouette?
Moi: Tiens-tu vraiment à savoir la réponse?
Lucy: Si tu continues comme ça, c'est sûr que tu vas te planter! Il faut que tu crois en toi, Fushia!
Moi: Oui mais, c'est si dur!
Lucy: Ohh Fushia, tu n'as qu'à te dire que tu pratiques dans ta chambre, toute seule. Oublies le reste du monde autour de toi. Il n'y a que toi et ta guitare.
Moi: Ouais, ok, je vais essayer ça...
Lucy: Bon, rentrons si tu veux avoir le temps de te pratiquer un peu.

Je me souviens encore, j'avais observé longuement son visage, comme si j'avais peur de l'oublier. Comme si je voulais mémoriser l'image de sa figure au cas où il lui arrivait quelque chose. J'ai bien fait puisque je me rappelais parfaitement à quoi elle ressemblait, contrairement à mon père.

Moi: Merci maman.
Lucy: Pour quoi?
Moi: D'être venue, de m'encourager, de me supporter. Tu es une bonne mère.
Lucy: Et toi, une bonne fille.
Moi: Allons-y.

J'étais dans les coulisses. De grosses gouttes de sueur dégoulinaient de mon front. Je pouvais voir ma mère assise au premier rang, Nicolas, non loin avec son meilleur ami, Raphaël. Juste à côté de ce dernier était assise Anabel. À ce que j'en croyais mes yeux, ils sortaient ensemble puisque Raphaël avait son bras sur les épaules d'Ana. Elle avait eu ce qu'elle voulait: la popularité et Raphaël. Maintenant ne restait plus qu'à rabaisser son ancienne meilleure amie.

Monsieur Bolduc: Bonsoir mesdames et messieurs. Bienvenue au premier Gala Méritas de l'année! Comme vous le savez sans doute, vous êtes ici ce soir pour non seulement découvrir nos meilleurs élèves mais aussi les talents de ceux-ci! Sur l'horaire de la soirée que vous pouvez voir dans le petit dépliant que nous vous avons offert, nous commencerons par remettre les certificats aux élèves méritants. À la toute fin du spectacle, nous vous présenterons les talents. Alors, sans plus tarder, voici les enseignants du premier secondaire!

Les minutes passaient. Je stressais comme c'était pas possible dans les coulisses. En plus, j'étais le dernier numéro, celui juste après Mélissa!

C'était presque la fin du spectacle. C'était maintenant au tour des trois idiotes de se trémousser devant le public. Je voyais Nicolas tout excité de voir sa petite amie danser. À ce moment précis, je souhaitais du fond de mon coeur que Mélissa se plante. J'espérais qu'elle oublierait la chorégraphie et qu'elle ferait une vraie folle d'elle. Je sais que ce n'était pas bon pour mon karma mais c'était plus fort que moi.

Et puis mon tour est venu...

Moi: Bonsoir tout le monde. Il y a un mois, je ne m'aurais jamais douté que je serais ici, ce soir. Je croyais plutôt que je serais dans ma chambre à jouer de la guitare seulement pour mon plaisir personnel. Ce soir, il y a vous en plus. Je ne voulais pas venir ici, mais... J'ai fait ça pour prouver à... ma meilleure amie que j'étais capable de chanter et de jouer de la guitare. Certains pourront croire que ceci est un défi, mais pour moi, c'est une preuve que je tiens mes promesses. Je lui ai juré que l'on resterait toujours amies et ce soir, je vais lui dire pourquoi. Voici une de mes compositions: Just remember. (Traduction Just remember: Fais juste te rappeler.)

HORREUR! À la fin de mon discours, j'ai réalisé que je n'avais pas ma guitare! Je l'avais oublié derrière, dans les coulisses! Ma mère me regardait avec des yeux confus mais désolés. Dans la salle je pouvais entendre des: « C'est quoi, ton talent c'est du air guitar? » (Traduction air guitar: faire semblant de jouer de la guitare, une guitare imaginaire.) La panique s'empara de moi. J'étais impuissante.

Tout à coup, une main bienfaisante s'est posée sur mon épaule et celle-ci m'a donné ma guitare. J'ignorais qui c'était mais je lui étais vraiment reconnaissante.

Moi: C'est parti. Remember this old time. The moment of a smile. We became bestfriends. You took my hand and...

J'étais à fond dedans. Au début, je regardais mon manche de guitare puis ensuite j'ai levé les yeux. Mon père était là, dans l'allée. Il me regardait avec des yeux si pétillants. Il était venu. Mon père était venu me voir jouer! J'ai alors souri puis j'ai continué à jouer. Plus rien ne pouvait gâcher ce moment. Personne ne pouvait m'arrêter. Les trois minutes ont passées très vite. À la fin, tout le monde s'était levé pour m'applaudir, mais j'étais dans ma bulle, je n'entendais plus rien. J'ai dit un faible merci à la foule, je me suis levée de la chaise, j'ai lâché ma guitare par terre puis j'ai couru vers mon père.

Moi: Papa, tu es là! Tu es venu me voir!
Merton: Comment pouvais-je manquer le commencement de la carrière de ma fille?
Moi: Papa, voyons, je ne vais pas devenir chanteuse!
Merton: Il ne faut jamais dire jamais!
Moi: Je t'aime tellement!
Merton: Je t'aime aussi, Fushia. Si tu savais comment je suis désolé, Fushia, si tu savais...
Moi: Désolé pour quoi?
Merton: De n'être jamais là à la maison... Je ne suis jamais là pour toi, je m'en excuse sincèrement. Je ne suis pas un bon père...
Moi: Papa, ce soir, tu es le meilleur père au monde.
Merton: Vraiment?
Moi: Oh que oui!

Je lui ai fait un câlin. Je n'oublierai jamais ce moment. C'était l'une des rares fois que j'avais un contact physique avec mon père. Ma mère est ensuite venue nous rejoindre.

Lucy: Merton, mais que fais-tu ici?!
Merton: Je ne pouvais pas manquer ça. J'ai réussit à me libérer pour ce soir.
Lucy: Tu es génial. Par compte, ce qui est moins génial, c'est qu'il faudra te payer une nouvelle guitare Fushia!

Je l'ai regardé en fronçant les sourcils. Mais de quoi parlait-elle? Elle m'a pointé la scène. J'ai alors vu ma guitare brisée en deux. Oups! Ma mère m'a ensuite fait un clin d'oeil.

Moi: Oups! Je suis désolée...
Lucy: Franchement Fushia! … Crois-tu vraiment qu'après une telle performance, je vais te disputer?! Bien sûr que non! Tu as excellé, Fushia! C'était parfait. Je suis extrêmement fière de toi, ma grande. Félicitations. La guitare, on va te la payé, tu le mérites bien!
Moi: Merci infiniment à vous deux. J'ai les meilleurs parents au monde.
Merton: Nous avons la meilleure fille au monde.

Je me suis surprise à verser une larme. Je n'avais jamais vécu un moment comme celui-là. Mes deux parents étaient là, à côté de moi, à me féliciter. C'était parfait. Non, magique.

Mes parents se sont éloignés lorsqu'ils ont vu qu'Anabel se rapprochait de moi.

Anabel: Tu avais raison.
Moi: Sur quoi?
Anabel: Tu sais bel et bien chanter.
Moi: Je ne suis pas une menteuse.
Anabel: Bravo, Fushia. C'était super. Tu as assuré.
Moi: Merci.
Anabel: De rien.

Il y a ensuite eu un long silence malaisant.

Moi: Alors... Tu sors avec Raphaël?
Anabel: Mouais...
Moi: Tu as eu ce que tu voulais.
Anabel: De quoi tu parles?
Moi: Tu as tout ce que tu voulais. Tu es populaire et tu sors avec le gars le plus populaire de l'école.
Anabel: Tu as du front tout le tour de la tête Fushia Riverse! Tu penses que c'est moi qui a décidé de ne plus être ton amie?! C'est toi qui m'a attaqué! Je me suis juste défendue! Tu m'as craché mes quatre vérités à la figure alors, j'en ai fait autant! Tu penses que tu es la seule victime dans cette histoire?! Détrompes-toi! Tu n'es pas la petite ange que tout le monde croit que tu es! Tu es d'une méchanceté insoutenable!

Je l'ai regardé, perplexe. Pendant l'espace d'un instant, j'ai cru qu'on allait redevenir amies, mais, c'était trop beau pour être vrai...

Moi: Alors, maintenant, c'est moi la méchante?! C'est qui qui est désormais amie avec ma pire ennemie?! C'est qui qui dévoile mes secrets à la pire des partantes de rumeurs?! C'est qui qui me regarde croche comme ça se peut pas à tous les jours?! C'est toi, toi et seulement toi! Tu es égoïste, égocentrique et mesquine!
Anabel: Et toi, tu es... Tu es... Tu n'es rien! Tu n'existe même plus pour moi! En passant, Mélissa, elle au moins, elle m'écoute quand je lui parle!
Moi: Pff! C'est ça, vas-t-en!

Mes parents se rapprochaient de moi. Je ne voulais pas leurs dire ce qui se passait, c'est pourquoi je suis partie à courir vers la scène. J'ai prit les deux bout de ma guitare puis je me suis enfoncée dans les rideaux.

Les larmes coulaient sur mes joues. Je ne comprenais pas pourquoi le simple fait de m'avoir disputé avec Ana m'a mit dans un tel état... Peut-être que j'espérais que grâce à ma chanson, on redeviendrait amies? Au fond de moi, je crois que c'est ce que je voulais.

 

1 janvier 2012

Partie 6, Confusion

Dès qu'elle s'est réveillée, elle était dans une salle où les murs étaient blancs.

Fushia: Où suis-je?

« Ne t'inquiète pas, tu es en sécurité... » lui répondu une voix qu'elle ne reconnut pas tout de suite.

Fushia avait de la misère à ouvrir les yeux, tellement la lumière était forte, surtout que celle-ci reflétait sur les murs pâles.

Fushia: Qui êtes-vous?

« Tu as besoin de repos, Fushia. Dors. » continua la voix étrangère sans pour autant répondre à la question de la jeune demoiselle.

Sans insister, Fushia déposa sa tête puis ferma les yeux. La voilà partie pour le royaume des rêves.

Elle s'était réveillée en fin de soirée. Ce fut dans une profonde incompréhension qu'elle se leva du meuble qui lui servait de lit puis, examina la pièce dans laquelle elle était restée pendant plus d'une journée. Les murs étaient blancs, des appareils dont lesquels elle ignorait l'utilité étaient posés sur quelques tables et comptoirs. Des ordinateurs ultra-perfectionnés ornaient un plan de travail assez grand qui était placé devant d'immenses fenêtres qui donnaient sur une salle contenant une chaise comme seul et unique meuble. Était-elle au Centre? Si oui, elle n'avait jamais vu cette étrange salle auparavant. Fushia se dirigea vers la porte. Elle essaya de l'ouvrir, sans succès.

Fushia: Comment pourrai-je faire pour sortir d'ici?!

N'ayant aucune envie de se retrouver enfermée, Fushia cogna de toutes ses forces dans la porte. Elle lâcha quelques cris de temps à autre, persuadée que quelqu'un l'entendrait...

Fushia: Comment me suis-je retrouvée ici...? Je me souviens de Loïc... Madame Lapointe criait au secours, je suis allée l'aider. Elle m'a annoncé quelque chose... J'ai ensuite formulé quelques phrases incompréhensibles puis, c'est le vide. Loïc? Où est-il? M'attend-il toujours au point d'observation? Combien de temps s'est écroulé depuis ces évènements? Je ne comprend plus rien... Et ma tête, elle me fait un mal de fou...

Fushia posa ses deux mains sur son crâne, venant de s'apercevoir de l'horrible douleur qu'elle ciblait sur sa nuque.

Fushia: Bon sang, que m'est-il arrivé...?

Madame Lapointe: Alors, comment elle va?
Giselle: Une douleur est ciblée au niveau de sa nuque. Elle s'en remettra. Bien sûr, elle souffrira d'affreux maux de tête durant les prochains jours, mais ils s'estomperont au bout d'une semaine.
Madame Lapointe: Et, il y aura-t-il des effets secondaires?
Giselle: Bien sûr que non! Muriel, elle n'est pas tombée d'un immeuble de dix étages, seulement d'à peine quelques pouces!
Madame Lapointe: Sur une roche, quand même...
Giselle: Cessez de vous faire du sang froid avec cette histoire, ce n'est pas de votre faute.
Madame Lapointe: Mais vous êtes sûre qu'elle n'a rien? Ni fracture, ni commotion cérébrale?
Giselle: Ni traumatisme crânien, ni hémorragie. Maintenant Muriel, veuillez bien disposer, je dois aller voir comment notre patiente se comporte...
Madame Lapointe: Pas de problème. Merci, Giselle.
Giselle: C'est mon travail.

Muriel se tassa de la porte pour laisser passer l'infirmière. Les yeux de la psychologue laissait voir de l'inquiétude, mais pas n'importe quel, celui d'une mère. Madame Lapointe n'avait jamais pu avoir d'enfant puisque depuis la mort de son amoureux il y avait de cela plus de 20 ans, celle-ci n'avait fréquenté aucun autre homme... Du moins, dans une relation sérieuse. Elle avait déjà penser à adopter, mais elle ne se croyait pas capable d'élever un enfant seule, sans la moindre présence paternel pour le bon développement de son enfant. Depuis qu'elle avait rencontré Fushia, elle arrivait peu à peu à combler le vide de vouloir être mère et ça lui faisait le plus grand bien.

Lorsque Giselle ouvra la porte, quelle ne fut pas sa surprise de voir Fushia, étendue sur le carrelage normalement blanc qui semblait être éclaboussé de rouge... Du sang? L'infirmière se précipita sur la jeune femme, maintenant inconsciente. Giselle déposa son index et son majeur dans le cou de Fushia, afin de s'assurer que cette dernière respirait bien. Rassurée, Giselle prit la tête de Fushia puis la déposa délicatement sur ses jambes.

Giselle: Muriel, appelez de l'aide!

« J'espère qu'elle m'a entendu... » murmura Giselle à voix basse.

Fushia entendait la voix de l'infirmière, mais il était totalement impossible pour elle d'ouvrir les yeux et encore moins la bouche. Si elle le pourrait, elle crierait de toutes ses forces pour faire savoir qu'elle souffrait et qu'elle était encore consciente. Malgré ses efforts, elle n'y parvenait pas. C'était comme si des centaines d'éléphants marchaient sur sa tête et qu'elle était encore vivante malgré tout.

Giselle: Fushia, m'entends-tu? Si oui, bouge ton index de la main droite.

Fushia avait très bien entendu ce que Giselle lui avait dit. C'est pourquoi elle rassembla toutes ses forces sur le doigt qui fallait qu'elle bouge. Giselle observait le doigt de Fushia sans même cligner des yeux, elle avait peur de manquer le signe.

« Aller, Fushia, tu es capable. Aller Fushia, tu es capable. Tu n'as qu'à bouger ton index, c'est facile. » se disait Fushia dans sa tête.

À son plus grand bonheur, Fushia réussit à bouger son doigt. Elle espérait seulement que Giselle l'avait bien vu.

Giselle: Très bien, Fushia, tu m'entends. Concentre-toi sur ma voix. Écoute-la. Ne perd pas connaissance, ne perd pas connaissance.

Soudain, la douleur que ressentait Fushia l'emporta sur son éveil. Elle avait bien beau se concentrer sur la voix de Giselle, elle plongea de plus en plus dans l'inconscience.

Pour une troisième fois, Fushia ouvra les yeux. Cette fois, elle était dans son lit. Son lit à elle. Étrangement, elle ne ressentait plus - ou presque plus – les atroces douleurs qu'elle ressentait il y avait de cela à peine quelques heures... ou jours? Plus loin, sur la chaise pour les invités, il y avait Madame Lapointe qui semblait perdue dans ses pensées...

Fushia: Madame Lapointe...?
Madame Lapointe: Oh mon dieu! Fushia, tu es réveillée!
Fushia: J'ai dormi combien de temps?
Madame Lapointe: Trois jours none stop.
Fushia: Sérieusement?! Mais que m'est-il arrivé au juste?
Madame Lapointe: Et bien, tout ça a commencé lorsque tu t'es évanouie dans la forêt. Je t'ai transporté mais sans faire exprès, tu es tombée et je n'ai pas pu te retenir. Ta tête a cogné contre une grosse roche, pourtant il n'y avait aucune trace de sang sur ta tête. J'ai alors cru que ce n'était pas si grave. J'ai recommencé à marcher puis j'ai rencontré quelques employés du Centre. Ils étaient partis à nos recherches puisque ça faisait déjà quelques heures que nous avions dépassées le couvre-feu. Arrivées au Centre, des infirmiers t'ont transporté jusqu'à l'infirmerie, où tu t'es réveillée quelques heures plus tard. Encore fatiguée, tu t'es réendormie. Tu t'es ensuite réveillée encore une fois. Tu t'es affaiblie tout d'un coup puis ta tête a heurté le sol. Ce qui causa une entaille sur ta tête. Tu as versée beaucoup de sang. Giselle est venue t'aider puis elle m'a dit d'appeler du secours, ce que j'ai fait. Ils t'ont soignés. Aujourd'hui et dans les jours suivants, ce serait fort probable que tu ressentiras quelques migraines, des étourdissements, mais rien de plus.
Fushia: D'accord...
Madame Lapointe: Comment te sens-tu?
Fushia: Eum... Comment dire... Comme si j'avais fait avance rapide sur ma vie pendant quelques jours.
Madame Lapointe: C'est normal. Tu as faim?
Fushia: Honnêtement, je n'ai jamais eu aussi faim!

Madame Lapointe: Je suis contente de te l'entendre dire! Je vais te chercher quelque chose à manger, ne bouge surtout pas, tu devras rester au lit quelques temps...
Fushia: Combien de temps exactement?
Madame Lapointe: Le temps que ça te prendra.
Fushia: Et mes séances avec vous?! Elles seront annulées?!
Madame Lapointe: On pourra toujours les faire ici...!

Un magnifique sourire illumina le visage de Fushia ce qui fit la plus grande joie de la psychologue.

Une fois son repas terminé, Fushia demanda à Madame Lapointe de commencer une séance de souvenirs puisqu'à chaque fois qu'elle en faisait une, ça la libérait. Comme si elle pouvait évacuer tout ce qu'elle avait vécue. Comme si le simple fait d'en parler à une personne, à haute voix, ça lui permettait d'accepter son passé.

Madame Lapointe: Minute, papillon! Te sens-tu bien?
Fushia: Très bien! Top shape! (Pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais, traduction top shape: en pleine forme.)
Madame Lapointe: Tu n'éprouves pas des maux de tête? Parce que si oui, il vaut mieux te reposer...
Fushia: Non, croyez-moi, faire cette séance ne pourra m'apporter que du bien.
Madame Lapointe: Je ne sais pas, Fushia...
Fushia: Puisque je vous le dis! S'il vous plaît, Madame Lapointe! S'il vous plaît!
Madame Lapointe: Bon, d'accord, d'accord!
Fushia: Merci! Alors, j'étais rendue où?
Madame Lapointe: Attends un peu que je regarde mes notes...

Madame Lapointe sortit son cahier de note puis feuilleta son intérieur. Elle arrêta net de faire tourner les feuilles puis posa brusquement son index à quelque part sur une page.

Madame Lapointe: Tu te chicanais avec ton père et tu lui a dit de partir de ta chambre, de ta vie. «  Je n'avais jamais été aussi fâchée après quelqu'un. J'étais tellement fâchée que je me faisais peur à moi-même. » C'est la dernière phrase que tu as dit.
Fushia: Ah oui, c'est vrai... Donc, je continue...

Cette nuit-là a été la plus insupportable de toute ma vie. Je ne cessais de pleurer. De pleurer de rage et non de tristesse. Mais les larmes ne servaient plus à rien. Ma vie était ce qu'elle était et je ne pouvais rien y changer. Les larmes ne servaient à rien. Elles ne répareraient rien. Même les larmes ne représentaient pas bien ce que je ressentais, c'était bien plus que de la tristesse, c'était bien plus que de la colère, c'était de la rage, de la haine. De la haine d'exister. De la haine d'avoir été ce que j'étais. Je ne voulais plus vivre. Et oui, je l'admet, je voulais mourir. Aujourd'hui, j'en ai honte d'avoir souhaité cette mort. Mais je n'y pouvais rien. Je ne contrôlais pas mes émotions, mes pensées, mes paroles, mes gestes. C'était comme si je regardais le film de ma propre vie. Que j'en étais spectatrice et que je ne pouvais rien faire. C'était comme si j'étais entre les mains d'une personne d'En Haut, qui me contrôlait, qui me manipulait, qui faisait le propre scénario de ma vie. Moi, je n'étais qu'une actrice qui effectuait ce qu'elle devait effectuer. Qui sait, peut-être que j'étais contrôlée par quelqu'un? Peut-être que je le suis encore? Bref, c'étaient et ce sont encore les questions existentielles que je me suis toujours posées. Peut-être ais-je raison, peut-être ais-je tort, quoi qu'il en soit, je ne le saurai jamais.

Le réveil fut brutal. Il y avait des larmes séchées sur mes joues, mes cheveux étaient tous mêlés à cause de la nuit agitée que je venais de passer. Cette journée-là, je ne voulais rien faire. C'est ce que j'ai fait. Je suis restée couchée dans mon lit à écouter de la musique déprimante. Des rayons de soleil entraient par les quelques fenêtres de ma chambre. Je n'avais pas le goût de sortir de cet endroit. Je ne voulais plus jamais m'en aller de mon lit. Pourtant, c'était un dimanche et le lendemain, je devais aller à l'école. Qu'arrivait-il si je n'y allais pas? Ma mère m'aurait chicanée, mon père n'aurait rien dit puisqu'il n'était jamais à la maison. Malgré l'immense envie de foxer (Définition foxer: faire l'école buissonnière, ne pas aller à l'école.), je devais aller à l'école quand même. Si ma vie personnelle allait mal à ce moment-là, ce n'était pas une raison pour échouer ma vie scolaire!

Cette semaine-là fut l'une des plus pénibles de toute ma vie. Je mangeais seule, je ne parlais à personne. J'étais dans ma bulle de déprime. Le plus dur à voir fut de découvrir les nouveaux amis de ma ex-meilleure amie... Anabel se traînait maintenant avec nul autre que ma pire ennemie: Mélissa mais aussi avec ses deux stupides amies jumelles, Amanda et Patricia. Évidemment, Mélissa traînait avec son chum (Définition chum: l'amant, l'amoureux, le concubin, le petit ami officiel de quelqu'un.), Nicolas, oui oui, LE Nicolas, MON Nicolas à MOI! Il traînait à son tour avec son meilleur ami, Raphaël. Ce dernier était sans doute l'une des principales raisons d'Anabel d'avoir voulu traîner avec cette gang. Jamais je n'aurais cru que cette histoire serait allée aussi loin. Avoir su, je ne m'aurais jamais chicané avec Anabel... Avoir su toutes les conséquences des actes que j'ai déjà faits, je ne serais jamais venue au monde.

C'était maintenant le début du mois d'octobre. La première étape tirait sur sa fin et à l'Halloween, ça allait être le jour J. Celui où je chanterais devant l'école entière pour simplement prouver à ma ex-meilleure amie que je jouais bel et bien de la guitare. Quelle idiote j'étais d'avoir acceptée de participer au Gala des Méritas de la première étape! Je devais me rendre au local de musique à chaque midi des jours 2, 5 et 8 pour pratiquer. J'avais choisi d'interpréter une de mes compositions et c'était ce midi-là que j'allais la montrer à Monsieur Pagé, non seulement le responsable du Gala, mais aussi mon prof de Français et Histoire! J'imaginais le scandale que ça allait faire quand il allait s'apercevoir que ma chanson était en anglais, et non en français...

Monsieur Pagé: Fushia, mais comment oses-tu me présenter une chanson en anglais?! N'es-tu donc pas pour la conservation de notre langue?! Tu sais, depuis des siècles, nous, les Québécois, nous battons pour conserver notre langue, parce que comme tu le sais sûrement, nous avons perdus la grande bataille contre les Anglais en 1759 sur les plaines d'Abraham et c'est pour ça qu'aujourd'hui, presque partout dans le reste du Canada, la langue première est l'Anglais et...
Moi: ... Monsieur Pagé...
Monsieur Pagé: ...Et voyant que...
Moi: ... Monsieur Pagé! Je n'ai pas besoin d'un cours d'Histoire! Vous savez, je suis complètement pour le fait de conserver notre langue, notre culture, mais je ne crois pas que le fait simple de composer des chansons en Anglais fait de cette situation une violation pour la communauté Québécoise...
Monsieur Pagé: Mais pourquoi écris-tu en Anglais plutôt qu'en Français?
Moi: Pour la simple et bonne raison que je trouve que ça fait plus joli, plus professionnel, une chanson écrite en Anglais plutôt qu'en Français.

Monsieur Pagé: Plus joli? La langue Française est selon moi la plus jolie langue au monde. Elle dispose de bien plus de mots que l'Anglais ce qui la rend beaucoup plus complexe et aussi, beaucoup plus belle. Tu as eu de la chance d'avoir le Français comme langue première car nombre sont ceux qui ont de la difficulté à apprendre notre langue lorsque celle-ci n'est pas leur langue première.
Moi: Oui, oui, je le sais bien. Mais ne pouvez-vous pas comprendre que les chansons écrites en Anglais sont beaucoup plus populaires auprès des ados que celles en Français?
Monsieur Pagé: Ah Fushia, si toute ta génération pense comme toi, que deviendra notre société lorsque tous les vieux croûtons comme moi -qui sont fidèles à leur langue- ne seront plus de ce monde?
Moi: Eum...

Une lueur de déception envahit soudain les yeux de mon professeur, comme si ma décision le peinait à un point tel qu'il ne me regarderait plus jamais de la même façon.

Monsieur Pagé: Ta décision m'attriste beaucoup, Fushia, mais je ne peux t'empêcher d'interpréter la chanson que tu veux... Bref, moi, étant archi-nul en Anglais, ne pourra corriger absolument aucune phrase de ta chanson, c'est pourquoi tu devras la montrer à ton professeur d'Anglais.
Moi: Bon, d'accord. Merci.
Monsieur Pagé: Tu n'as pas à me remercier. Bon, je te conseille d'aller pratiquer tes accords à la guitare si tu veux être prête lors du Gala.

Je devenais de plus en plus bonne à la guitare. Je maîtrisais désormais tous les accords de ma chanson. Il ne me restait plus qu'à aller montrer ma composition à mon professeur d'Anglais et je serai enfin prête pour le grand moment. Ma mère me parlait à chaque jour du Gala et me demandais de lui jouer et chanter ma chanson, ce à quoi je lui répondais chaque fois qu'elle devait attendre le soir même du Gala. Elle était toute excitée de savoir que sa fille deviendrait une « star » à son école... Je ne faisais qu'acquiescer, ne voulant pas lui péter sa bulle. Le lendemain, j'allais voir mon prof d'Anglais pour lui montrer ma chanson. J'avoue que j'étais un peu stressée parce que c'était la première fois que je montrais une de mes composition à quelqu'un...

Le lendemain, j'ai bel et bien été voir mon professeur d'Anglais. Il a lu ma composition. Évidemment, j'avais quelques fautes par ci par là, mais il a dit qu'en général, c'était une très belle chanson et qu'il avait hâte de me voir la chanter. Ses encouragements m'ont soulagés, bien sûr, mais j'avais encore peur de voir la réaction des autres spectateurs qui allaient assister à ma performance. Mes émotions étaient toutes mélangées dans ma tête comme dans mon coeur... Ana me regardait de travers avec ses nouveaux amis chaque jour, j'étais de plus en plus anxieuse à cause du Gala, et puis il y avait encore Nicolas qui s'obstinait à rester dans ma tête. J'aurais tout fait pour être capable de l'oublier, j'aurais tout fait pour être capable de ne rien ressentir quand je le voyais embrasser Mélissa, j'aurais tout fait pour ne jamais avoir été amoureuse de lui... Malheureusement, tout ça était vrai et je devais m'y résoudre.

L'Halloween approchait de plus en plus et je devais me présenter à chaque midi de chaque jour pour pratiquer ma chanson. Ce midi-là, il y avait Mélissa avec ses deux chiens de poche, Amanda et Patricia. Les trois, elles allaient danser. J'avais bien hâte de les voir! Mélissa, bien sûr, elle était la moins pire des trois, mais les jumelles, elles se trompaient tout le temps! Amanda, elle avait l'air d'un cure-dent ambulant tellement elle était mince et inflexible! Elle avait l'air tellement maladroite lorsqu'elle dansait! Sa soeur, Patricia, était un peu disons... Plus massive qu'elle... On aurait dit deux opposés! Autant l'une pouvait avoir l'air maigre et ridicule lorsqu'elle dansait, autant l'autre pouvait avoir l'air dodue et... ridicule elle aussi! En fin de compte, Mélissa paraissait pour une véritable professionnelle de la danse à côté de ces deux catastrophes vivantes!

J'étais en train de pratiquer un accord que Mélissa s'approcha de moi... J'essayais de ne pas trop la regarder pour faire comme si... En fait, je ne savais même pas pourquoi je ne voulais pas qu'elle me voit la voir s'approcher de moi.

Mélissa: C'est toi, Fulia?
Moi: Fushia.

Elle mâchait sa gomme comme si elle avait une patate brûlante dans la bouche, c'est-à-dire, la bouche ouverte. Même moi, j'avais plus de classe qu'elle. Je me demandais vraiment ce que Nicolas pouvait bien lui trouver...

Mélissa: Mouais... Peu importe... T'étais l'amie d'Ana, hein?
Moi: Ouais.
Mélissa: OK, ben elle fait dire qu'elle a hâte de rire de ta gueule au Gala.
Moi: OK, si ça ne te dérange pas, pourrais-tu te tasser, je n'arrive pas à voir ma partition...?

Mon air totalement indépendant à ce qu'elle me disait l'a projeté dans une profonde colère car elle avait l'habitude que tout le monde l'écoutait attentivement lorsqu'elle ouvrait la bouche, mais moi, j'allais faire changer les choses...

Mélissa: Ouais, c'est ça.

Elle est partie aussi vite qu'elle est arrivée mais d'une humeur différente.

Pendant que je continuais à pratiquer ma chanson, je voyais du coin de l'oeil qu'elle m'observait. Mais pourquoi? Je n'en savais rien. Pourtant, je ne lui avais rien fait alors pourquoi s'acharnait-elle sur moi? Je me disais que c'était peut-être parce qu'Anabel lui avait raconté des mensonges à mon propos... Si c'était le cas, Anabel était définitivement ma pire ennemie car elle savait tout de moi et à n'importe quel instant, elle pouvait détruire ma réputation en un claquement de doigts en racontant à la pire partante  de rumeurs de tous les temps tous mes secrets ... Bon, je sais que je n'avais pas une très grosse réputation à mon école, mais Ana pouvait très bien l'empirer (si ça se pouvait car mon niveau de « rejet de l'école » était assez haut et j'ignore comment il pouvait être pire...). Bref, ma situation était assez délicate!

Elle ne m'avait pas reparlée, heureusement pour moi et ma réputation! Bref, depuis des mois et des mois, cette journée-là avait été la moins pire de toutes. J'avançais très bien dans ma chanson et j'étais de moins en moins stressée pour le Gala. Même que j'essayais de me convaincre que ce n'était pas une si mauvaise idée d'y participer en fin de compte! Par compte, ce n'aurait pas été du luxe d'avoir au moins une amie à ce moment-là. J'avais besoin d'encouragements parce que ceux de ma mère ne me suffisaient pas. J'avais besoin de me confier à quelqu'un qui me comprendrait réellement, mais j'étais seule et j'agissais seule, encore une fois.

Le décompte était enfin lancé. Plus qu'une semaine avant l'Halloween, plus qu'une semaine avant mon heure de gloire ou mon pire cauchemar... Tout cela dépendait de ma performance et de moi.

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