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Saritah et ses Sims
1 janvier 2012

Partie 4, Vérité

Lorsque ma mère était revenue de travailler, elle a remarqué ma nouvelle coupe de cheveux.

Lucy: Mon dieu, Fushia!
Moi: Quoi?
Lucy: Tu t'es fait couper les cheveux?
Moi: Eum... Ouais, les pointes étaient très cassées...
Lucy: Quelle bonne initiative! Je n'aurai plus à prendre des rendez-vous un mois à l'avance! Et ça te fait très bien Fushia! Comme tu es belle...
Moi: Mouais... Merci maman... Bon, tu m'appelleras quand le souper sera prêt.
Lucy: D'accord. Eum... Fushia?
Moi: Oui?
Lucy: Je m'excuse pour ma réaction de tantôt...
Moi: Quand ça?
Lucy: Quand tu m'as appelé...
Moi: Ah... Ce n'est rien.
Lucy: T'es sûre?
Moi: Ben oui, maman! D'ailleurs, j'avais déjà oublié!
Lucy: Bon, d'accord!

J'avais mis mon plan à exécution. Tout se passait comme il le fallait. À 8h, j'étais bel et bien à l'ordinateur, et ma mère est bel et bien venue me souhaiter bonne nuit. Je me suis préparée, j'ai mis ma robe, je me suis brossée les dents et puis regardé au moins quarante fois dans le miroir histoire de voir si mes cheveux étaient corrects. J'ai soudainement reçu un texto d'Ana sur mon cellulaire. Elle m'a écrit qu'elle venait  me chercher cinq minutes plus tard. Je me suis donc assise sur le sofa dans le salon en attendant de voir les phares de la voiture dans la grande baie du salon. Elle m'avait dit qu'elle ne cognerait pas à la porte pour ne pas réveiller ma mère. Je devais alors être bien attentive lorsqu'elle allait arriver. Ça faisait six minutes que j'attendais et toujours pas une trace d'Ana. Sept minutes, huit minutes, neuf minutes! Toujours rien! J'avais alors décidé de lui envoyer un message sur son cellulaire pour lui demander pourquoi c'était aussi long. Évidemment, elle ne me répondait pas. Les minutes passaient et elle n'arrivait toujours pas. Je me suis alors dit que ça ne marcherait pas. J'étais sur le point de monter les escaliers que je vis des lumières parcourir le salon. Elles venaient de la fenêtre! J'ai couru silencieusement vers la fenêtre pour m'assurer que c'était bel et bien l'auto à Anabel...

À ma plus grande peur, je me suis rendue compte que ce n'était pas l'auto à Anabel mais bien... l'auto de mon père!

« Mais qu'est-ce qu'il fait là?! Il n'était pas supposé revenir aussi tôt! Je suis faite, cuite, morte! À moins que je ne me cache... Je vais tenter quelque chose... »

Je voyais mon père s'approcher de notre maison, j'ai réfléchissais à ce qu'il faisait d'habitude lorsqu'il rentrait du travail... Il mangeait! Il allait se rendre à la cuisine et puis prendre quelque chose à manger, ensuite, il allait l'apporter jusqu'au salon. J'allais donc me cacher dans la salle de bain lorsqu'il allait rentrer dans la maison. Ensuite, je sortirais rapidement de la salle de bain pis en petits pas silencieux, j'allais sortir par la grande porte! Jusque là, j'étais persuadée que mon plan était le meilleur que je n'avais jamais inventé de ma vie... Mais mon opinion allait vite changer...

C'était là le moment décisif, mon père s'apprêtait à rentrer. J'entendais sa clé qui tournait dans la serrure de la porte d'entrée, j'entendais la porte se refermer derrière lui. Puis, à ma plus grande surprise, les pas semblaient se rapprocher de la salle de bain...

« Mais qu'est-ce que je fais?! QU'EST-CE QUE JE FAIS?! Je sais! Je vais me sauver par la fenêtre! Ça, c'est si j'arrive à l'ouvrir avant qu'il ne rentre... »

J'entendais la poignée tourner et moi, je n'arrivais pas à ouvrir la fenêtre... À ce moment, je maudissais le fait que je n'étais pas si musclée. Je me reprochais de ne pas faire plus d'efforts en cours d'éducation physique.

« Ça y est, mon heure est venue. Je n'aurais jamais penser mourir aussi jeune, mourir à 14 ans! Quel destin atroce et cruel! Bientôt, je verrai défiler les plus beaux souvenirs de ma vie, aussi rares puissent-ils être... »

Merton: Fushia, mais que fais-tu là?!
Moi: Eum... Salut papa! Je... Je... Je vérifiais si la fenêtre était bien fermée pour ne pas qu'un voleur entre par infraction et nous vole tous nos précieux objets...
Merton: Bonne initiative, Fushy.
Moi: Ah, papa, arrête de m'appeler comme ça! Tu le sais que je déteste ça!
Merton: Mais tu adorais ça quand tu étais enfant...
Moi: Au cas où tu ne l'avais pas remarqué, papa, je ne suis plus une enfant.
Merton: Mouais, malheureusement... Mais au juste, que fais-tu habillée comme ça?!

« Dois-je opter pour la vérité... ou le mensonge? »

Soudain à côté de moi, j'ai vu apparaître deux petites créatures ayant la même tête que moi... L'une d'entre elle était rouge feu. Un halo noir l'entourait. Tandis que l'autre était son opposé. Elle était blanche comme de la neige et un halo clair l'entourait. Je me suis rappelée alors des dessins-animés que j'écoutais souvent lorsque j'étais petite. Lorsque le personnage principal avait un dilemme important à faire, une représentation du Diable apparaissait sur son épaule gauche tandis qu'un Ange apparaissait sur son épaule droite. Cela peut paraître absurde, mais je me souviens très bien avoir vu ces deux « Moi » sur mes deux épaules. J'ai alors regardé mon père. Il était figé... Le temps s'était arrêté afin que je puisses faire le bon choix! Bref, j'ai décidé de les écouter afin de faire un choix judicieux.

Diable: Tu ne vas pas tout révéler à ton père! Il va aller tout dire à ta mère puis tu ne pourras pas y aller! Tu ne pourras pas voir ton beau Nicolas...
Ange: Cesses de dire des conneries, Démon! Révèles tout à ton père et avec un peu de chance, il te laisseras aller à ton concert. Voilà une manière honnête d'acquérir ce que tu veux avoir, Fushia.
Diable: On croirait entendre sa mère! Ange, tu as bien dit avec un peu de chance! Il n'y a qu'une toute petite chance que son père accepte! Fushia, racontes-lui un mensonge, c'est bien plus simple et tu es sûre à 100% d'obtenir ce que tu veux.
Moi: 100% de chance?!
Diable: Bon, d'accord, 99.9999999999999% de chances... C'est bien mieux que 0.1%!
Moi: C'est décidé, je prend le mensonge!
Ange: Fushia, attend...

Pouff! Trop tard, le temps s'était remit en marche.

Merton: Alors, Fushia, pourquoi es-tu vêtue ainsi?
Moi: En fait, j'essayais une robe que... que... que... pour le Gala à l'école! Je l'ai acheté aujourd'hui et je n'étais pas sûre si j'avais fait le bon choix.

« Après tout, ce n'est pas tout à fait faux... Elle me servira pour le Gala... »

Merton: Elle te va à merveille chérie!
Moi: Merci papa! Bon, je vais aller me coucher, moi, je suis fatiguée... J'ai besoin de sommeil, alors, lorsque tu monteras, fais le moins de bruit possible, s'il te plaît...
Merton: Très bien, Fushy... Euh... Fushia, bonne nuit et fais de beaux rêves... Maintenant, si tu veux bien sortir, j'ai une petite envie qui s'installe...
Moi: Pas de problème, papa, bonne nuit! Je t'aime.
Merton: Moi aussi, Fushia, moi aussi.

Lorsque je suis sortie de la salle de bain, j'ai immédiatement vu que la voiture d'Ana était dans la rue. Je me suis dépêchée d'aller la rejoindre.

Dans la voiture...

Père d'Anabel: Bonjour, Fushia! Désolé pour ce retard, les petites soeurs d'Ana sont malades alors elles ont...
Moi: C'est correct Monsieur Chang! Je peux facilement m'imaginer la suite...
Père d'Anabel: Alors, tes parents sont d'accord, Fushia? Ils veulent bien que tu ailles au théâtre?
Anabel: Ah, regardes papa! Ce lampadaire est plus petit que les autres! Étrange, non?
Père d'Anabel: En fait, il n'est pas plus petit que les autres, c'est juste que la rue est inclinée alors...

Je n'écoutais pas la suite. Anabel venait de me sauver de mon deuxième mensonge cette journée-là. Heureusement pour mon karma! Après leur discussion quelque peu étrange sur le supposé lampadaire plus petit que les autres, on est arrivés au théâtre de Twinbrook. Il y avait déjà énormément de monde. Tous attendaient l'ouverture de la salle de spectacle.

Moi: Alors, Ana, est-ce que tu vois Nicolas?
Anabel: Non, et toi, vois-tu Raphaël?
Moi: Non plus... Es-tu sûre qu'ils viendront ce soir?
Anabel: Oui, sûre et certaine.
Moi: Comment l'as-tu su au juste?
Anabel: Eh bien...
Moi: Et bien quoi?
Anabel: Je l'ai entendu dire par Amanda Narquois qui l'a su par sa soeur Patricia qui l'a su par Mélissa qui l'a supposément su par Nicolas...
Moi: Tu n'es pas sans savoir que Patricia et Amanda sont les pires menteuses, hypocrites et manipulatrices filles qui soient?! Tout le monde à l'école sait que tu trippes sur Raphaël Farouche et voyant que tu écoutais leur conversation, les jumelles ont sûrement inventé tout ça pour te faire des faux espoirs...
Anabel: Les chipies!
Moi: Bon, alors, ça veut dire qu'on est venues pour rien?
Anabel: Mais non! On va aller au concert pareil, Fushia! Ça nous donnera l'occasion de faire des nouvelles connaissances...

Anabel m'a envoyé un clin d'oeil. Contrairement à elle, moi, j'étais fidèle. Lorsqu'un gars m'intéressait, je n'allais pas butiner ailleurs! C'était tout simplement contre mes principes. Par compte, Ana ne se gênait pas pour draguer d'autres gars. On dirait qu'elle ne l'aimait pas vraiment, son Raphaël... Ou sinon , pas pour les bonnes raisons...

Moi: Quel genre de connaissances Ana...?
Anabel: Du genre « aventure d'un soir »... Vois-tu où je veux en venir?
Moi: Ana, tu n'as que 14 ans! Tu n'en a pas 18! Tu ne peux pas te permettre d'embrasser le premier gars venu!
Anabel: Pourquoi pas?!
Moi: Parce que tu n'es pas majeure!
Anabel: Depuis quand doit-on être majeure pour pouvoir embrasser un gars?
Moi: Je ne parle pas juste d'embrasser...
Anabel: Fushia, franchement! Je ne suis pas assez idiote pour aller plus loin que ça avec un pur inconnu!
Moi: Es-tu en train de me dire que si tu connaitrais le gars, tu ferais plus que ça?!
Anabel: Et bien...
Moi: Non, je ne préfère pas savoir! Tu as changé, Ana...
Anabel: Dans quel sens?
Moi: Dans le mauvais... Tu es rendue une fille facile qui ferait n'importe quoi avec n'importe qui! Je ne te reconnais plus!
Anabel: J'aime mieux être comme je suis qu'être comme toi, une fille plate qui ne fait jamais rien et qui s'habille mal!
Moi: Tu es rendue comme Mélissa. Non, pire.
Anabel: Fushia, attends! Qu'est-ce que tu fais de ton billet?!
Moi: Tu n'as qu'à le donner à une de tes nouvelles connaissances!

Et puis, je suis partie à ce moment-là. Je savais que je n'étais pas en tort, mais bien Anabel. Elle se permettait de m'insulter puis elle fréquentait n'importe qui! Non, mais! Je ne voulais plus y aller à ce stupide concert. La plus belle soirée de ma vie s'est transformée en un véritable cauchemar! J'ai menti à mon père ainsi qu'à ma mère, j'ai perdue ma meilleure amie puis en plus, je n'ai même pas vu Nicolas! Je m'étais mise toute belle pour... absolument rien.

Je me suis alors mise à marcher. Jusque où? Je ne le savais même pas. J'étais perdue, confuse. La culpabilité gagnait de plus en plus de place dans mon coeur. Ma réaction était-elle exagérée? Je n'en savais trop rien... Si seulement je le savais... Cette nuit-là, j'ai marché, marché et encore marché jusqu'en avoir mal aux pieds. J'allais là où mon instinct me guidait... Et c'était à la plage. Notre plage. Celle d'Ana et moi. Je nous revoyais là, étendue sur le sable fin à regarder les étoiles. Nous ne parlions pas. Mais le silence n'était pas désagréable. Nous n'avions pas besoin de combler ce vide car on se comprenait par notre simple présence mutuelle. Mon coeur était brisé, encore une fois. Brisé bien au-delà du réparable. J'avais moi-même contribué à sa destruction, sans le savoir. C'était une belle nuit, trop belle pour la douleur que je ressentais. La pleine lune, bien haute dans le ciel reflétait sur l'eau calme de la rivière. Quelques étoiles par ci par là, aucun nuage, une petite brise fraîche dans mes cheveux. Le dégradé de bleu dans le ciel épousait tout doucement la ligne d'horizon. Bref, une nuit parfaite qui ne faisait que me rappeler qu'elle ne l'était pas vraiment. Je me suis allongée sur le sable. J'ai fermé les yeux puis je me suis endormie. Combien de temps exactement? Je n'en avais pas la moindre idée...

C'était les bruits alentour de moi qui m'avaient réveillés. J'ai tranquillement ouvert les yeux puis j'ai vu des lumières rouges et bleues clignoter... Je me suis levée en vitesse puis devant moi, se tenait un officier de police!

L'officier: Bonjour, est-ce bien vous, Fushia Riverse?
Moi: Eum... Ou-oui... P-Pourquoi?
L'officier: Vos parents nous ont contacté afin de nous aviser que leur fille avait fait le mur... Est-ce bien cela?
Moi: Oui...
L'officier: Pourquoi avoir fait le mur pour venir dormir sur la plage?
Moi: Ce n'est pas si simple que ça Monsieur... En fait, je voulais aller au concert... Finalement, je n'y suis pas allée à cause d'une chicane avec ma meilleure amie. Je suis donc venue réfléchir ici puis, je me suis endormie.
L'officier: C'est tout?
Moi: Je ne comprend pas... Pourquoi dites-vous cela?
L'officier: Et bien, normalement, les jeunes qui font des fuites, c'est pour une meilleure raison que ça...
Moi: Comme quoi?
L'officier: Et bien... Parfois, c'est à cause de disputes entre parents, d'autres fois, c'est à cause d'une dépression quelconque...
Moi: Selon vous, ça prend ça pour faire une fugue?
L'officier: Ben, ça prend une raison plus importante que la vôtre, mademoiselle... Veuillez me suivre.
Moi: Ne me dites pas que je vais aller en prison?! Pitié Monsieur l'agent! Je ne désobéirais plus jamais à mes...
L'officier: Du calme, jeune fille. Je vais seulement aller vous reporter chez vous!
Moi: Vous voulez dire que vous allez passer l'éponge cette fois-ci?
L'officier: Vous savez, Fushia, on n'envoie pas les fugueurs en taule... C'est seulement des avertissements... C'est aux parents la tâche de décider quelle sera la conséquence, pas la police...
Moi: Ah, bon...

Étrangement, j'aurais aimé mieux subir la punition de la police plutôt que celle de mes parents. Pour la simple et bonne raison qu'ils ne me feraient plus jamais confiance et qu'ils barricaderaient toutes les issues de notre maison la nuit. Ça allait être pire que la prison...

L'officier: Alors, suivez-moi.

Je me suis exécutée. J'ai ensuite demandé l'heure à l'agent.

L'officier: Il est 4h17 du matin.
Moi: QUOI?! Si tard que ça?!
L'officier: Vous voulez dire si tôt! Hahaha! Hahahaha! Hahahahaha!

Wow. Quelle bonne blague. Le pire, c'est qu'il se croyait vraiment comique. Selon moi, rire ainsi de ses blagues est simplement une sorte de vantardise... Comme si il prétendait que ses blagues étaient les meilleures au monde.

L'officier: Bon, nous voilà arrivés.

Mes parents accoururent vers moi, en fait, c'était seulement ma mère...

Lucy: Fushia-chérie! Dieu soit loué, tu es toujours en vie!
Moi: Et oui, en chair et en os.
Lucy: Mais où étais-tu passée bon sang?!
Moi: Eum... À la plage...
Lucy: À la plage?! La nuit?!
Moi: Longue histoire... Où est papa?
Lucy: On a reparlera plus tard... Merci, Monsieur l'agent. Merci d'avoir retrouver ma fille.
L'officier: Ce fut un plaisir Madame. Eh, Fushia, faites-moi la promesse de ne plus jamais vous enfuir...?
Moi: ...
Lucy: Aller, Fushia!
Moi: Je vous promet de ne plus m'enfuir.
L'officier: Très bien. Au revoir.

Quelques minutes plus tard, j'étais assise à la table de cuisine en face de ma mère. L'air grave, elle me fixait d'un regard réprobateur, typique d'un regard de mère.

Lucy: Alors, Fushia, dis-moi qu'est-ce que tu faisais en pleine nuit, couchée sur la plage?! Tu ne le sais pas encore qu'il y a des dizaines de criminels et gangs de rues dans Twinbrook au complet, la nuit?!
Moi: Maman...
Lucy: Laisses-moi finir!
Moi: Mais tu m'as posé une question...
Lucy: Laisses-moi finir! Une fois parent à ton tour, tu comprendras enfin l'inquiétude qu'une mère ressent face à ses enfants...
Moi: Qui t'as dit que je voulais être mère un jour?!
Lucy: C'est terrible la sensation de culpabilité qui nous ronge lorsque nous ne surveillons pas bien nos enfants...
Moi: Maman, pourquoi dis-tu « nos enfants »?
Lucy: Je parle en général. Je parle à la place de plusieurs parents qui ont un certain nombre d'enfants. Si tu savais comment je m'en serais voulue si il t'aurait arrivé quelque chose... Jusqu'à la fin de mes jours, je m'aurais torturé l'esprit...
Moi: Maman, je suis correcte là...
Lucy: Tu sais, je ne prévoyais pas t'annoncer ça de sitôt, mais je crois que tu dois savoir la vérité...
Moi: Quelle vérité?

Ma mère était dans tous ses états, je ne l'avais jamais vu ainsi. J'étais saine et sauve, alors pourquoi était-elle blanche comme un drap? Il ne m'étais rien arrivé... Je ne comprenais pas. Il y avait plein de choses que je ne comprenais pas...

Lucy: Écoutes-moi comme il le faut, Fushia... Je ne veux pas que tu sois fâchée ni contre moi, ni contre ton père... Nous t'avons caché ceci pour ton bien...
Moi: Mais caché quoi?! Caché quoi, maman?!
Lucy: Tu as une soeur. En fait, tu avais une soeur...

Les yeux de ma mère se sont remplis de larmes. La gorge serrée, elle eut de la misère à prononcer la phrase. Moi, figée, sans expression, je la regardais. J'étais persuadée que c'était une mauvaise plaisanterie. Mais non, c'était réel. Pourquoi devais-je subir tous ces malheurs? N'en avais-je pas déjà assez sur les épaules? Qu'avais-je fait à Dieu pour mériter tout ça? Pourquoi me détestait-il à ce point?

Moi: Une s-soeur...?
Lucy: Oui.
Moi: J'avais une soeur? Pourquoi j'avais? Pourquoi? Que lui est-il arrivé? Hein?! Hein?!
Lucy: Elle est morte.
Moi: Comment?!
Lucy: Elle s'est fait violée, torturée, agressée par un vieux pervers! Mon bébé... Mon bébé-é-é-é!

Elle s'est mise à pleurer. Je ne savais pas quoi faire... J'avais de la haine en moi. Pas de tristesse, mais de la haine. De la rage. Envers qui? Ce vieux vicieux qui a agressé ma soeur? Mes parents? Les deux? Je ne le savais pas... Je ne savais rien.

Moi: Comment s'appelait-elle? Elle avait quelle âge? Ça fait combien de temps?
Lucy: Mélodie. Elle n'avait que sept ans... Elle était jeune, trop jeune pour mourir! Ce n'est pas normal qu'un enfant meurt avant ses parents! Ce n'est pas normal!
Moi: Tu sais ce qui n'est pas normal, maman? C'est vous, toi et papa. Ce n'est pas normal de laisser son enfant de sept ans tout seul! C'est de votre faute! Votre faute, t'entends?!

J'entendais ma mère pleurer en bas. Je n'en avais rien à faire. C'était de leur faute. La leur. Pas la mienne. Pas celle du pervers. La leur. Je n'avais rien. Pas de meilleure amie, pas d'amoureux, pas de parents, pas de soeur. J'étais seule au monde. Personne ne me comprenait, personne ne se préoccupait de moi. J'étais seule dans ma solitude. Pour la première fois de ma vie, je ne voulais pas être seule. Je voulais avoir une vie parfaite. Je voulais avoir plein d'amis, un amoureux, deux parents qui m'aiment, une soeur, un chien aussi. Mais je n'avais rien de tout cela. Ma vie, mon existence entière ne servait à rien. J'étais rien. J'étais le vide.

J'ai dormi pendant une journée entière. J'avais encore ma robe. J'étais couchée sur mon sofa. C'était dimanche. Il était environ 18h et ma mère préparait à souper. Je n'avais pas faim, mais je n'avais surtout pas le goût de voir ma mère. Je suis allée sur MSN. Ana était connectée, mais elle ne m'a pas parlé, moi non plus. Une partie de moi était encore fâchée contre elle, quant à l'autre, elle voulait plus que tout au monde redevenir son amie. Je me suis finalement décidée à faire mes devoirs. J'en avais un en maths, un en histoire et un en français. Je m'étais mise au travail lorsqu'on cogna à la porte de ma chambre.

Moi: C'est qui?
Merton: Ton père.
Moi: Ah.
Merton: Je peux entrer?
Moi: Comme tu veux.

Il est entré. J'étais assise à terre. Je n'ai même pas levé la tête vers lui.

Merton: Fushia, il faut qu'on se parle...
Moi: Pourquoi? J'ai tout dit à maman, tu n'as qu'à lui demander.
Merton: Je suis désolé...
Moi: Désolé? Désolé! Elle est bien bonne celle-là! Être désolé ne réparera rien! RIEN! Mélodie est morte! Votre fille de sept ans est morte par votre faute!
Merton: Ne dis pas ça. Tu ne sais pas de quoi tu parles, Fushia... Tu ne sais pas ce qui s'est passé!
Moi: J'en sais assez pour savoir que c'est de votre faute! Comment c'est arrivé au juste, hein?! Vous l'avez laissé seule dehors le soir?!
Merton: Non.
Moi: Alors quoi?!
Merton: JE VAIS TE LE DIRE! C'était une journée ensoleillée. Tout le monde était content. Ta mère, ta soeur et moi sommes allés nous promener dans le centre-ville de Twinbrook. Et...

Flashback:

Ta mère et moi avons croisés un de nos voisins. On lui a parlé puis à peine trente secondes plus tard, je me suis retourné pour voir où était rendue Mélodie. Elle n'était plus là. Il n'a fallu que trente secondes, trente secondes pour que notre fillette de sept ans disparaisse à jamais. Je criais son nom partout. Aucune trace d'elle. Ta mère et moi avons vite contacté la police. Celle-ci a fait des recherches pendant des mois et des mois, mais aucune trace d'elle. C'est finalement trois ans plus tard que nous avons découvert que son corps flottait sur la rivière de Riverview... Le corps de Mélodie était à Riverview! Le salaud avait donc emmené notre fille dans un rang en campagne où personne n'habitait pour la violer et l'assassiner... Personne n'a jamais entendu des cris puisque les voisins habitaient au moins dix kilomètres plus loin. T'imagines, Fushia, l'enfer qu'elle a vécu pendant trois misérables années? T'imagines la douleur et la souffrance qu'elle a ressentit? Ce n'était qu'une enfant... Une enfant innocente et sans défense... Tu comprends pourquoi on s'inquiète aussi souvent pour toi?

Moi: Papa! Tu n'es qu'un sale hypocrite! Tu n'as aucune idée de ce que le mot « s'inquiéter » signifie!
Merton: Comment oses-tu me dire ça?!
Moi: PARCE QUE TU N'ÉTAIS MÊME PAS LÀ CE MATIN!
Merton: Mais de quoi parles-tu bon sang?!
Moi: Ce matin, quand le policier est venu me reconduire ici, tu n'étais même pas là... Même pas là pour t'assurer que ta fille était en vie! DÉGAGE DE MA CHAMBRE! DÉGAGE DE MA VIE!
Merton: Fushia...
Moi: Je ne veux plus te voir ni même t'entendre. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi!

Mon père savait qu'il valait mieux qu'il s'en aille de ma chambre. Il me connaissait assez bien pour savoir que je ne tarderais à le faire partir par moi-même. Je n'avais jamais été aussi fâchée après quelqu'un. J'étais tellement fâchée que je me faisais peur à moi-même.

Madame Lapointe: C'est bien, Fushia, arrêtons-nous ici.

Fushia était toute en sueur. À chaque séance, elle revivait ce qu'elle avait déjà vécu. Comme si elle replongeait dans son passé. Elle était en quelque sorte en transe mais elle était tout à fait consciente de ceci.

Fushia: Je... Je...

Soudainement, Fushia se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Madame Lapointe la prit dans ses bras en essayant de consoler l'inconsolable. Fushia n'avait jamais pleuré autant. C'est comme si elle libérait toutes les peines qu'elle avait encaissé depuis son adolescence.

Le Soleil de Twinbrook était au Zénith. C'était déjà le midi. Fushia ne pleurait plus. Elle était allongée sur son lit. Elle dormait, totalement épuisée d'avoir autant pleuré.

 

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